Alésia, Astérix fait un carton

Albert Uderzo, père d'Astérix avec René Goscinny, fait ses premiers pas à Alésia. © Bertrand Carlier
A l’image d’Albert Uderzo, les touristes, petits comme grands se précipitent à Alésia pour partager un moment avec Astérix et ses copains. © Bertrand Carlier

“Astérix à Alésia, du mythe à la réalité” fait un tabac auprès des petits et des grands. L’exposition se prolonge jusqu’à l’automne où l’on nous promet quelques surprises. Allez donc serrer une paluche au petit ou au gros Gaulois, vous en reviendrez plus savant qu’avant!

Il y passent en moyenne 3h30 à 4 heures. Selon Laurent de Froberville, les visiteurs de l’exposition « Astérix à Alésia, du mythe à la réalité » apprécient tout particulièrement « cette immersion dans la BD et l’intervention des scientifiques qui est disponible dans les radioguides. »

L’indéniable charisme du petit et du gros Gaulois semble inépuisable. « Les appareils photo fonctionnent à plein régime pour emporter un souvenir en posant à côté d’Astérix, de son copain Obélix ou d’un Romain terrorisé », résume simplement le directeur du Muséoparc, pas peu fier non plus de préciser que la climatisation du site est aussi un atout de fidélisation en ces temps de canicule.

On se souvient ainsi du passage du « père » d’Astérix en ces terres hautement symboliques pour la BD française la plus célèbre au monde. “Depuis longtemps je veux venir à Alésia, c’est quand même la moindre des choses” avait alors déclaré Albert Uderzo, qui aura pourtant attendu 87 ans, 363 jours et une expo pour s’y rendre. Avec un échange aux accents presque surréalistes.

“Astérix à Alésia” nous embarque pour un voyage chez les Gaulois, ceux de la bande dessinée d’abord, dans un étonnant dialogue avec la science. Les décors faits de planches et de personnages grandeur nature interrogent nos idées reçues (casque ailé, potion magique, lauriers de César, reddition de Vercingétorix, bagarres, banquets…), les archéologues et historiens répondent.

Exceptionnellement en ce jour, ils étaient donc physiquement face à face. “Monsieur Uderzo, vous avez des questions?” – “J’en aurai juste une: qui a inventé la cheminée dans un habitat? Les Romains, avec toutes leurs avancées technologiques, n’y avaient pas pensé? Quand il faisaient la cuisine, ça devait faire de la fumée… J’ai ce problème parce que j’ai commencé à dessiner des huttes rondes. Alors déjà, j’ai appris que les maisons gauloises étaient rectangulaires. Bon. Mais quand on fait des huttes rondes, on fait un toit conique, il semble logique de faire un trou en haut pour aspirer la fumée. Le pauvre Panoramix, je ne pouvais pas le laisser dans les vapeurs de ses potions…”

Vincent Guichard, directeur de Bibracte, “archéologue et bien embêté de l’être pour le coup”, explique qu’on atteint justement les limites de la discipline: “Les cheminées font partie des constructions en hauteur, et les vestiges de l’époque que l’on retrouve ne sont que des fondations. Il est donc difficile de savoir à quoi ressemblaient les toits. Mais il est établi que la cheminée murale telle qu’on la connait est une invention médiévale.”

Directeur de recherche au CNRS, Jean-Paul Guillaumet précise : “Concernant les huttes rondes, je vous rassure, un collègue a récemment conduit des fouilles dans le nord de la France, près de Cherbourg. Donc, pas loin… Et ces maisons sont similaires à celles que l’on peut retrouver de l’autre côté de la Manche, c’est-à-dire circulaires.”

“Oui, mais ça m’arrangerait tellement que les Gaulois aient inventé la cheminée…”

Exposition “Astérix à Alésia, du mythe à la réalité”, du 25 avril au 30 novembre au Muséoparc d’Alésia