Clameur(s), un événement « ni élitiste, ni racoleur »!

« Solidaires » est le thème de « Clameur(s) 2015choisi pourtant longtemps avant les événements de janvier. Le mot étant bien plus complexe, il promet de belles explorations entre auteurs et public, loin de l’impersonnelle séance de dédicaces. Un événement « ni élitiste, ni racoleur » selon sa directrice littéraire Maire-Hélène Fraissé, du 12 au 14 juin.

Par Emmanuelle De Jesus et Antoine Gavory / Agence Proscriptum

Marie-Thérèse Fraïssé (Clameur)-2
Heureuse Marie-Hélène Fraïssé. La directrice littéraire de Clameur(s), le rendez-vous autour du livre de la Ville de Dijon, trace un bilan enthousiaste de l’édition 2014 : autour du complexe thème « Familles », elle souligne la fidélité du public, l’exceptionnelle implication des bibliothécaires « qui ont parfois fait des centaines de kilomètres pour aller chercher des auteurs en pleine grève SNCF » et la disponibilité de ces derniers. Si la mayonnaise prend si bien, c’est sans doute parce que Clameurs, en se structurant autour d’une thématique, a su s’affranchir du modèle classique de la foire à la dédicace et offre à tous ses acteurs l’émotion d’une vraie rencontre. « Le public qui vient a des interrogations personnelles ou collectives autour du thème, analyse Marie-Hélène Fraïssé. Ils assistent à de vrais débats, dans une atmosphère d’intimité, d’échanges personnalisés. »

L’autre ingrédient, c’est l’alchimie subtile qui se créé entre les auteurs : romanciers, chercheurs, poètes, journalistes… choisis pour leur travail et non leur potentiel médiatique ou commercial. Productrice exigeante à France Culture, Marie-Hélène Fraïssé puise dans son imposant carnet d’adresses pour concocter une programmation bâtie aussi en concertation avec les bibliothécaires dijonnaises pour un rendez-vous « ni élitiste, ni racoleur ».

Sous l’oeil de Caron

Lutter contre « une somme d’égoïsmes »

Cette année, Clameurs sera « Solidaires ». Le thème 2015 a été proposé au mois de juillet dernier, confirmé en septembre. Les tueries à Paris en janvier ont donné une tournure tragique à ce mot qui affiche heureusement des dimensions plus riantes. « Solidaires est venu de l’idée que la lecture, contrairement à ce que l’on croit, n’est pas un exercice solitaire, mais un dialogue avec un auteur, la mise en contact avec une pensée, une sensibilité, un univers esthétique, explique Marie-Hélène Fraïssé. Il en naît des interrogations sur la nature de ce lien: la lecture est un des moyens de ne pas rester dans une somme d’égoïsmes. Nous avons envie d’explorer la solidarité d’une manière positive, empathique, aimante. »

Aux cuisines ducales, dans la cour de Bar avec le travail du photoreporter Gilles Caron, à La Nef, avec aussi les éditeurs et les auteurs régionaux et les auteurs jeunesse, toutes les solidarités vont se donner à voir au travers des livres et des débats, histoire d’en savoir un peu plus sur soi. Du 12 au 14 juin prochain, prenez donc rendez-vous avec vous!

Un programme pluriel pour un thème complexe

Une fois encore, les propositions sont multiples au cours de Clameur(s)! Le plus simple est encore de se reporter au programme et au blog régulièrement tenu à jour par les organisateurs, mais voici néanmoins quelques rendez-vous particulièrement alléchants…

Réflexion autour de l’écologie, des maltraitances faites à la planète et à l’humanité avec la reporter Marie-Monique Robin, journaliste d’investigation (son enquête sur Monsanto a fait sensation) et Paul Waston qui se bat contre les « criminels de la mer » (baleiniers notamment). Le 13 juin à 14 h, cuisines ducales.

Paroles en partage entre l’historienne du soufisme et de la mystique musulmane Leili Anvar et de Dom Quénardel, père abbé de Cîteaux sur les valeurs communes du christianisme et de l’islam. Le 13 juin à 15 h 30, cuisines ducales.

Paroles de vie avec les écrivains Jean-Marc Parisis et Salim Bachi autour des Justes, anonymes qui sauvèrent des Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale. Le 14 juin à 14 h 30, cuisines ducales.

Plaidoiries pour un polar : une nouveauté cette année, à l’initiative du barreau de Dijon et de Marie Vindy de l’association 813, ces « plaidoiries » accueilleront six auteurs de romans policiers dans une vraie fausse cour d’assises où des avocats commis d’office défendront tour à tour leur « livre-client ». Le 13 juin à 14 h 30, place Emile-Zola.

mvindy

Retrouvez l’intégralité du programme et des actualités sur le site www.clameurs.dijon.fr