La grand virage de BSB – Burgundy School of Business

Ne l’appelez plus ESC Dijon mais BSB – Burgundy School of Business. Dix ans après son arrivée, Stéphan Bourcieu pose les bases d’une ambitieuse émancipation financière pour un établissement qui veut jouer des coudes avec les meilleurs élèves de sa catégorie.

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Par Dominique Bruillot
Pour Dijon-Beaune Mag
Photos : Eiffage et ZedPhotographie

Burgundy School of Business – BSB. Ce nom n’est pas tout à fait une nouveauté. Depuis 2002 déjà, l’Ecole Supérieure de Commerce de Dijon l’a choisi pour se faire connaitre à l’international. Cette « appellation en langue anglaise, compréhensible partout » capitalise sur la notoriété de la Bourgogne. Elle vient de détrôner l’historique appellation ESC, alors que l’établissement dijonnais aborde un virage juridique spectaculaire en adoptant le statut d’EESC (Etablissement d’Enseignement Supérieur Consulaire), l’équivalent d’une société anonyme à objet éducatif.

Effet de levier

L’autonomie en est l’enjeu. « Les grandes écoles de management ont connu une forte croissance de leurs activités et ont souvent un budget plus élevé que leurs CCI de rattachement » rappelle ainsi Stéphan Bourcieu. En place depuis 2006, le directeur de feu l’ESC a ainsi progressivement conduit cette évolution qui sera passée, dès 2013, par un statut d’association loi 1901. Ce nouveau changement statutaire permet à la CCI d’apporter les biens immobiliers qu’elle détenait en échange de parts dans la nouvelle société de droit privé qui préside aux destinées de BSB.

Cela permet en même temps d’ouvrir le capital à des investisseurs privés qui, à défaut de récolter des dividendes (l’EESC est non lucrative), pourront miser sur la valorisation prévisible de leurs parts. Effet de levier oblige, l’intégration des biens immobiliers et l’augmentation de fonds propres plaident en faveur des nouvelles ambitions de l’école. Des ambitions, BSB n’en manque pas, tout en sachant raison garder. En 2016, trois autres écoles prestigieuses ont adopté le statut providentiel : HEC avec transfert du patrimoine immobilier, Grenoble EM et Toulouse Business School sans transfert.

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Les jeunes de BSB auront un campus flambant neuf à la rentrée 2017.

Plus de 11 000 diplômés

Les raisons d’ouvrir le capital sont légion. « L’attachement de certains diplômés chefs d’entreprise » en est une qui relève autant de l’affect que de la fierté d’appartenir à une communauté. Les acteurs économiques régionaux peuvent également avoir un intérêt à prendre part au développement d’une école dont le rayonnement éclaire leur environnement. D’une certaine façon, on va vers une « américanisation » des systèmes de financement de l’enseignement de haut niveau.

Réfutant toute stratégie de développement de masse « au profit d’une croissance maîtrisée », l’école dijonnaise a quand même doublé le nombre de ses élèves en dix ans, soit 2 400 aujourd’hui contre 1 200 en 2006. « Nous avons un programme amiral autour du Master Grande Ecole, qui recrute après une classe préparatoire, un Bac +2 ou Bac +3, mais nous avons aussi développé un programme post-bac bachelor, qui est en fort développement et concerne aujourd’hui 500 élèves. Ce programme est dispensé 100% en anglais ou en français avec anglais progressif. Nous avons d’ailleurs ouvert un campus à Lyon-Confluence voici 3 ans pour le dispenser, et nous proposons depuis la rentrée une option Wine tourism en 3e année », souligne-t-on au sein de cet établissement qui mobilise 65 professeurs et 350 intervenants.

BSB a ainsi diplômé plus de 11 000 jeunes depuis sa création en 1899. Elle le fait avec le souci de casser certaines idées reçues : « Non, nous ne sommes pas une école d’enfants gâtés dont les études seraient payées par les parents. 30% de nos élèves sont boursiers. Et au total, 90% de nos diplômés trouvent un premier emploi dans les six mois qui suivent leur passage chez nous » revendique clairement le service communication de l’École, qui flirte avec le Top 15 français des écoles de management. De gros travaux témoignent actuellement de cette marche en avant.

7 millions pour la rénovation du campus

L’extension et la rénovation du Campus Dijon-Sambin, pour la rentrée prochaine, représentent 7 millions d’euros d’investissements. Dijon-Fleury est le nouvel incubateur (The Entrepreneurial Garden) conçu pour accompagner les projets « maison ». À Beaune, la School of Wine & Spirits Business (SWSB) a intégré symboliquement la ville dans les décors du magnifique pavillon 1889, employé à l’origine pour l’Exposition Universelle qui se tint cette même année. Présente à Lyon et à Paris aussi, BSB est en phase de conquête.

16ème école française du classement SIGEM établi à partir des choix des élèves des classes préparatoires, elle a gagné neuf places dans le prestigieux classement mondial 2016 des Meilleurs Masters in Management du Financial Times. Éprise de liberté, BSB a des allures de première de la classe.