À Dijon, Écopolis envoie du bois

L’immeuble de bureaux Écopolis, dans l’écoquartier Heudelet 26 à Dijon, sera livré en 2019. Il fait le pari du bois pour une construction de grande hauteur. Un choix écocitoyen, qui s’inscrit dans une nouvelle donne du marché entre circuits courts, matériaux durables et économie circulaire.

Par Geoffroy Morhain
Visuels : Graam Architecture

L’ancienne friche militaire transformée en Ecoquartier Heudelet 26 s’affiche comme un projet pilote ambitieux d’architecture contemporaine et d’écologie urbaine et s’inscrit dans une volonté de démocratisation de l’écocitoyenneté. Ce « bio » quartier piéton est le premier vrai « morceau de ville » durable inspiré des jardins ouverts sur la ville. Ses aménagements proposés sont porteurs d’usages et de biodiversité. Sa grande qualité architecturale, ses performances énergétiques, son évolutivité, mais aussi la réflexion menée sur les différents modes de vie proposés (ici se côtoient logements, bureaux, ateliers d’artistes, commerces de proximité, aires de jeux et parking mutualisé), en font une préfiguration de l’aménagement de la ville de demain. Écopolis, immeuble de six étages conçu sur une structure bois, porté par la SEM (Société Est Métropoles) et le groupe LCDP, en sera la plus spectaculaire des démonstrations. Sa réalisation sera confiée au groupement Forestarius, qui rassemble plusieurs acteurs régionaux complémentaires de la construction, engagés dans le développement prometteur de la filière bois. Écopolis est un projet sélectionné parmi les 24 sites lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt national AdivBois. Il est, selon le dirigeant de la SEM Thierry Coursin, l’expression d’une nouvelle donne propre à « l’épanouissement de nouveaux modes de vie, l’orientation du marché du bâtiment qui allie l’emploi des matériaux durables, l’exigence des circuits courts et la prééminence de l’économie circulaire ».

Aux normes de l’écoquartier

« Il s’agissait de créer un bâtiment de bureaux répondant aux exigences techniques et écologiques de l’écoquartier; 2190m² de SDP de plateaux libres sur 6 étages pouvant être subdivisés à loisir entre différents locataires, explique Mathias Romvos, gérant de Graam Architecture, à la lecture du cahier des prescriptions architecturales paysagères et environnementales, ainsi que du programme, nous avons décidé de travailler plusieurs thématiques réunies dans un projet cohérent. À savoir, une capacité de flexibilité, un travail de lien entre les différents éléments du site, une volonté de durabilité et de pérennité, ainsi que de bonnes conditions de travail pour les futurs usagers des bureaux. » Hormis les fondations jusqu’au plancher haut du rez-de-chaussée, qui seront en béton, le reste du bâtiment sera construit en filière sèche.

Un système constructif maîtrisé

Un système éprouvé de « poteau-poutre », parfaitement adapté au programme, a ainsi été choisi pour offrir une liberté maximum d’aménagement intérieur, ainsi que des ouvertures libres en façade. Le design intérieur a quant à lui été imaginé sur un principe de modularité maximum. Les réseaux de ventilation en plafond seront laissés apparents pour réduire au maximum la consommation de matière et les déchets pendant le chantier. Cette mise en œuvre permettra également des interventions aisées pour les futurs locataires ainsi qu’un plus grande flexibilité d’usages.

L’aspect brut du bois, du béton et de l’acier prolonge cette réflexion de flexibilité en limitant les coûts. Laisser apparent les matériaux de construction permet d’économiser sur les finitions tout en conférant aux espaces une atmosphère riche et conviviale. Le noyau central abritant les escaliers et les sanitaires forme une arrête rigide sur lequel les planchers vont pouvoir transférer leurs efforts. Deux trames de poteaux porteurs sur chaque plateau viennent supporter les poutres.
Ce rythme bois/béton calé sur la géométrie des façades favorise l’harmonie d’un immeuble disposé au confort des employés futurs. Pour sûr, Écopolis devrait démontrer qu’une construction en bois de
grande taille est capable de résoudre l’équation rapidité-accessibilité-durabilité. 

Le projet en chiffres
Livraison : fin 2019
Élévation : rdc + 6 étages
Surface : 2 267 m2
Budget : 4,5 M€ HT
Maître d’ouvrage : SEM
Architecte : Graam Architecture / Mathias Romvos