Antoine Reniaume, heureux revirement

Antoine Reniaume vit une trajectoire pour le moins atypique. Ce jeune vigneron s’est installé en 2016 à Bouzeron, après une première vie dans l’univers bancaire. Et confirme le caractère accueillant de l’appellation.

Antoine Reniaume © Foxaep

Il n’a pas de mal à le dire et ça l’amuse plutôt : le destin d’Antoine était plutôt dans les relevés de comptes que les feuilles de vigne. « J’ai un master en finance, je travaillais dans la banque et j’avais besoin de trouver plus de sens dans ce que je faisais au quotidien. » Après une formation au CFPPA de Beaune et une riche période d’apprentissage auprès du domaine Méo-Camuzet, le jeune homme a fait le choix de s’installer à Bouzeron en 2016. Il accorde naturellement du crédit à la région : « J’y ai passé mon enfance. Mon grand-père habitait ici, il était ingénieur agronome et a beaucoup œuvré pour le premier classement de 1973 (ndlr, l’appellation Bourgogne Bouzeron est devenue l’AOC Bouzeron en 1997). » En remontant à la racine, l’arrière-grand-père d’Antoine produisait un peu de vin en parallèle de son quotidien de bistrotier de la commune. « Avec mon arrière grand-mère, ils avaient quelques rangs de vigne, un bistrot dans le village, et y écoulaient leur production. » La saga familiale a des raisons de persister, la transmission de quelques rangs de Bouzeron par son oncle producteur étant programmée.

Prendre le temps

Dans une démarche qu’il veut « raisonnée », Antoine est encore en pleine découverte de son terroir. Il le sait et le sent, tout cela demande du temps. « On ne s’improvise pas vigneron. J’observe la vigne, son comportement, j’échange avec mes voisins de rangs, pour savoir ce qu’on y a fait avant. » Lui qui voulait donner un sens à sa profession est ici dans le concret, ajoutant à cela « le plaisir sensoriel, celui de travailler une matière ». Bref, Antoine aime à évoluer « dans le vivant, dans quelque chose qui n’est jamais pareil. Il y a des risques mais au moins on est libre. »
Alors, lors d’échanges avec Pierre de Benoist, ils évoquent l’avenir, leur volonté commune de porter haut l’appellation, sans se prendre pour ce que Bouzeron n’est pas. Avec la perspective d’une augmentation sensible de sa production bouzeronnaise, ce sont de nouveaux enjeux qui s’offrent au jeune vigneron. Et l’occasion de « commencer à exister » comme il l’avance modestement.
Et l’aligoté dans tout ça ? C’est un peu plus qu’une amourette : « Je le fréquente depuis tout petit ! C’est un cépage sympa, que j’appréhende comme un vin convivial, un vin d’attaque, avec lequel on peut commencer. On le partage et, quand il est bien fait, on prend un grand plaisir. Il faut faire passer l’idée que l’aligoté est un cépage de première classe, avec ses spécificités propres. » Cela, chacun aura l’occasion de l’apprécier lors d’Aligoté in Dijon, à prix sage, sans avoir à casser son PEL !


Domaine Antoine Reniaume, 15 rue Sadi-Carnot à Bouzeron
06.23.43.48.78 – [email protected]