Auto Moto Rétro : Terrot, mémoire vivante

L’association Arbracam présente au salon Auto Moto Rétro (29 au 31 mars) quelques-uns des modèles Terrot retapés par ses bénévoles, soucieux de rappeler la grande histoire d’un prestigieux fabricant dijonnais de motos.

Jean-Louis Deschaumes, président d’Arbracam, et la Terrot 175 LCP que possède son association. Ce prototype unique ne donna jamais lieu à une production en série.
© Jonas Jacquel

Par Patrice Bouillot
Pour DijonBeaune Mag 74

La moto qui attirera tous les regards sur le stand de l’association Arbracam sera une 175 LCP d’exception. Et pour cause, elle est unique. Elle fut celle d’Edmond Padovini, ingénieur chez Terrot qui la fabriqua pour lui et pour lui seul. Un prototype qui ne donna jamais lieu à production ni à commercialisation. Mais une moto qui fit parler d’elle puisque c’est avec elle que « le roi Pado », comme il était surnommé, remporta entre autres le grand prix de Montlhéry en 1933. Jean-Louis Deschaumes, président de l’association, a les yeux qui pétillent quand il évoque cette machine, récupérée par Arbracam il y a une dizaine d’années et, depuis, restaurée avec soin.

Dijon, capitale de la moto dans les années 1920

Le club des fans de Terrot présentera, au salon Auto Moto Rétro, d’autres modèles qui firent le renom de la fabrique dijonnaise (la plus importante usine de motos en France dans les années 1920, comptant jusqu’à 1 500 salariés) : deux prototypes des années 1955 et surtout une sublime moto chromée, la 350 HSSE, le petit bolide qui servit à Vial et Vernot pour leurs prestations acrobatiques. « Terrot a produit toutes sortes de modèles, mais avait un très beau catalogue de motos de course, rappelle Jean-Louis Deschaumes, grand amoureux de la marque. Les motos Terrot sont de vrais bijoux, des machines très bien conçues, très bien réalisées, très bien finies. ».

En 1928, Pierre Perrotin remporte le titre convoité de champion de France sur
sa Terrot 350 HSSO, qui sera ensuire commercialisée avec une finition luxueuse et un réservoir en selle, c’est-à-dire à cheval sur le tube supérieur du cadre.

L’association qu’il préside vit le jour en 1989, autour d’un groupe de copains, « dans un bistrot de la rue Berbisey ». Aujourd’hui, ses bureaux, dans le quartier de La Fontaine-d’Ouche, sont une véritable caverne d’Ali Baba : des objets, des photos, des motos bien sûr font perdurer la mémoire de Terrot. Les recherches entreprises par la petite équipe de bénévoles ont permis de rapatrier 7 000 plans et dessins, pour la plupart numérisés et accessibles sur le site internet de l’association. De leur passion pour Terrot, dont la façade monumentale de l’usine se dresse toujours boulevard Voltaire, vous pourrez discuter avec ces fondus de motos anciennes lors du salon Auto Moto Rétro.

www.arbracam.org – L’association organise par ailleurs sa prochaine bourse d’échanges de pièces le 14 avril à Longvic et l’édition 2019 de son Tour de Côte-d’Or, auquel participera une cinquantaine de motos anciennes, le 25 mai.