Bertrand Gauvrit, le nouveau « boss » opérationnel des climats

Changement de président et de directeur pour l’association des Climats de Bourgogne: Guillaume d’Angerville(*1) succède à Aubert de Villaine, Bertrand Gauvrit prend le relais de Krystel Lepresle. Ce dernier a été le chef de projet du Grand site de France Puy Mary. Il nous confie ses premières impressions…

Gauvrit 2

Photo: Jean-Luc Petit
Entretien avec Dominique Bruillot

Quelle est votre relation au vin ?
Mon grand-père avait des vignes dans le Pays Nantais. Il n’y a pas eu de transmission mais j’ai fait les vendanges étant petit…

Qu’est-ce qui vous motive sur un dossier comme les Climats ?
Je suis un gestionnaire de sites d’exception, avec une formation à l’Unesco à l’aménagement intégré des territoires. De fait, je cherchai un territoire d’excellence, avec un nouveau challenge. J’aime les vraies problématiques de gestion à mettre en place. C’est un poste de contractuel, Je ne suis pas fonctionnaire, ce qui permet une certaine mobilité et, une fois après avoir débloqué une situation, de repartir sur autre chose. C’est comme ça que je vois mon poste de développeur.

Votre dernière expérience en date a pourtant duré assez longtemps.
Oui, 15 ans. Sur le territoire des volcans du Cantal, il n’y avait aucune structure quand je suis arrivé, aucun partenariat, aucune mise en connaissance du volcan cantalien, pourtant l’un des plus grands d’Europe avec 70 km de diamètre. Pour les journalistes le Cantal c’était la Corse sans les bombes, on parlait de « l’arlésienne » sur ce territoire-là, il ne se passait rien. Mon rôle a été de retisser les liens et de créer un vrai projet de massif avec une identité bien particulière. Il aura fallu 12 ans pour faire les travaux et obtenir le label Grand site de France.

Les Climats sont acquis à l’Unesco, mais le terrain de l’action est encore vierge lui aussi.
Exactement. Pour un Grand Site de France, on met en place la gestion et c’est la gestion qui est labellisée à terme. Pour le patrimoine mondial de l’Unesco, c’est un petit peu l’inverse. On fait reconnaître la VUE (Valeur Universelle Exceptionnelle) du site et on propose un plan de gestion qui, là, reste à mettre en place.

Avec quel contenu ?
Ce contenu est inscrit dans la candidature, mais il faut le mettre en œuvre. Des partenaires multiples sont associés à la candidature, maintenant il faut une réalisation concrète sur le terrain. Comme avec la mutualisation et la mise en cohérence de la communication autour de l’intitulé « climats » : panneaux, signalisation depuis l’autoroute, etc…

Vous aurez les moyens techniques et intellectuels d’imposer ça?
C’est dans la continuité même de la candidature, validée par l’ensemble des partenaires. On sait qui anime, qui coordonne le dispositif et quel est le rôle de l’association. C’est pour ça qu’on l’a gardée en changeant ses statuts, pour que ses missions soient en adéquation avec la coordination des actions.

Avec quelle marge de manœuvre ?
Elle est la gestionnaire reconnue par l’Unesco. Tous les panneautages et signalétiques doivent en passer par elle, qui demandera ensuite validation à l’Unesco. Un professionnel ne peut pas utiliser le logo officiel de l’Unesco sans passer par là. Cela va plus loin qu’une simple validation de l’image, le but est d’avoir une démarche cohérente entre Dijon et Beaune, les deux phares, mais aussi avec toutes les autres communes concernées.

Et face aux entêtés dans tout ça?
Dans mon profil je suis plutôt un négociateur. Après il y a des règles à respecter, mais l’idée est déjà de se concerter.

(*1)A lire dans le prochain numéro de Bourgogne Magazine (parution le 23 janvier), une interview complète de Guillaume d’Angerville.