« Climats » à l’Unesco: ils représenteront la France

 

© D.R.
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On l’a appris hier : le gouvernement a retenu le dossier des Climats du vignoble de Bourgogne parmi les deux candidats officiels de la France à l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco. Une première victoire pour l’association qui porte la candidature et ses 55 000 adhérents. Le chemin est cependant encore long avant la décision qui sera annoncée en juin ou juillet 2015 lors de la 39e session du Comité du Patrimoine mondial : la mobilisation pour les Climats doit continuer !

Victoire pour les Climats bourguignons ! Avec les « Maisons, coteaux et caves de Champagne », ils sont les deux candidats retenus par le gouvernement dont les dossiers viennent d’être officiellement déposés par la ministre de la culture et de la communication Aurélie Filipetti auprès du Comité pour l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco. « Nous étions certes confiants, déclare Aubert de Villaine, président de l’association qui porte la candidature des Climats dans un communiqué. Mais nous sommes très heureux de cette reconnaissance officielle de la qualité de notre dossier (…) Je tiens à souligner que nous n’en serions pas là aujourd’hui sans le soutien indéfectible de toutes les parties prenantes à ce magnifique projet, les scientifiques, les professionnels de la viticulture, les élus, les techniciens, les habitants… que je remercie du fond du coeur. C’est le travail de toute une équipe ainsi que la mobilisation de 55 000 adhérents au comité de soutien qui se trouvent ainsi récompensés. »

Vin et champagne seront-ils en concurrence ? Non, assure l’association pour l’inscription des climats : le fondement de leur Valeur universelle exceptionnelle ainsi que les critères retenus ne sont pas les mêmes. La Bourgogne est présentée comme « site culturel » unique, façonné par l’homme depuis deux mille ans et dont le modèle de viticulture de terroir rayonne désormais internationalement, tandis que la Champagne, présentée dans la catégorie « paysage culturel » s’appuie sur son système agro-industriel et sa dimension symbolique festive dans le monde entier. Il est d’ailleurs assez amusant de constater qu’au pays de la Loi Evin, la France choisit de réaffirmer la richesse patrimoniale que sont ses vignobles. Mais ceci est une autre histoire…

Et maintenant ? 2015 !

Le calendrier d’ici à la décision annoncée en juin 2015 lors de la 39e session du Comité du Patrimoine mondial à Berlin est encore chargé. Dès l’automne 2014, des experts Icomos (organe consultatif de l’Unesco) viendront in situ examiner la qualité scientifique, envisager le déroulé du plan de gestion et sonder l’implication des acteurs de terrain. Début 2015, d’éventuelles questions pourront être adressées aux gestionnaires du site. En mai 2015, l’Icomos adressera à la France le rapport officiel recommandant l’inscription du dossier (ou suggérera son ajournement). Enfin, en juin ou juillet 2015, les 21 états menbres du Comité du Patrimoine mondial de l’Unesco rendront leur décision sur la base du dossier Icomos. Autant dire que la mobilisation ne doit pas faiblir, elle est même plus que jamais primordiale !

Les réactions

François Patriat, président du Conseil Régional de Bourgogne – « Cette inscription sur la liste du patrimoine mondial au titre des biens culturels est une bonne nouvelle pour la Bourgogne. (…) C’est une étape importante que nous franchissons aujourd’hui mais le chemin est encore long vers une inscription définitive. Nous devons tous rester mobilisés pour obtenir ce classement et la reconnaissance d’un savoir-faire ancestral unique au monde, symbole d’un modèle d’harmonie entre l’homme et son environnement. » 

François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon – « C’est la première fois qu’un vignoble sera reconnu, protégé et valorisé, non pas pour son « esthétique » originelle, mais pour sa complexité, son atypicité, ses valeurs culturelles mais aussi sa capacité à fédérer des communes rurales et des grandes agglomérations… Car, comme le rappelle Aurélie Filippetti, si les Climats seront présentés au titre des biens culturels avec leur clos, leurs murgers, leur bâti caractéristique, ils s’inscrivent dans une histoire indissociable de celles de nos institutions politiques et religieuses, au cœur du Palais des Ducs de Dijon et des Hospices de Beaune. « 

Aubert de Villaine, président de l’association des Climats – « Nous étions certes confiants mais nous sommes très heureux de cette reconnaissance officielle de la qualité de notre dossier, qui peut désormais entrer dans la phase d’instruction formelle au niveau international. Je tiens à souligner que nous n’en serions pas là aujourdhui sans le soutien indéfectible de toutes les parties prenantes à ce magnifique projet, les scientifiques, les professionnels de la viticulture, les élus, les techniciens, les habitants… C’est le travail de toute une équipe ainsi que la mobilisation de 55 000 adhérents au comité de soutien qui se trouvent aujourd’hui récompensés. »

Alain Suguenot, député-maire de Beaune – « La France, fière de son patrimoine viticole, reconnait ainsi la valeur universelle des climats de Bourgogne, issue  de la diversité de ses sols, façonnés depuis des siècles par la main de l’Homme et pétrie de l’histoire politique et religieuse de Beaune et de Dijon. La France, fière de son patrimoine viticole, consacre ainsi le rayonnement international de nos vignobles, la beauté remarquable de nos côtes, de nos villes et de nos villages. »

Plus d’infos sur www.climats-bourgogne.com