CPME Côte-d’Or : le combat politique continue

Pas vraiment en désaccord avec une partie des propositions des « marcheurs », la CPME Côte-d’Or attend désormais le passage à l’acte du gouvernement, notamment en ce qui concerne l’équité fiscale au sein du monde de l’entreprise. Son président Benoit Willot explique en quoi la proximité avec nos députés peut changer l’ordre des choses. À suivre, le combat continue.

Dans la vie politique, il y a le temps des élections… puis le temps des actions. Très impliquée en amont des scrutins, la CPME a proposé un fondateur livret blanc doté de 89 propositions au niveau national. Localement, elle a interpellé les candidats aux législatives, organisant pas moins de cinq débats auxquels les principaux partis ont tous été représentés. Ce qui se voit près de chez soi peut donner l’exemple à l’ensemble, tel est le rôle concret du constat territorial dans la confusion des promesses électorales à plus large échelle.

Après les promesses…

Aujourd’hui, la colorisation du pays est évidente. LREM rafle la mise. « Finalement, on a donné la majorité pleine à un président dont nous avions approuvé quelques propositions », rappelle Benoit Willot. Ces propositions concernent notamment la réforme du Code du travail, le report du prélèvement de l’impôt à la source, la révision du compte pénibilité et, surtout, une harmonisation de l’Impôt sur les sociétés (IS) à hauteur de 25 %. Ambitieux programme.

Mais le président de la CPME côte-d’orienne reste sur ses gardes, à l’image de l’organisation qu’il représente : « Emmanuel Macron a réussi à regrouper différentes idées, sa proposition a été clairement énoncée, avec une assemblée aussi largement majoritaire, il a les moyens d’aller au bout de son chemin. » Même si, comme on dit dans la vraie vie, les promesses n’engagent que…

Cette attitude bienveillante, cela tombe sous le sens, ne signifie pas l’endormissement du syndicat. Le thème de la fiscalité des entreprises reste l’un des points forts de l’action à venir. D’une part parce qu’il faut rapprocher les grands groupes des TPE qui ne sont pas logés à la même enseigne, loin s’en faut. Un vieux débat qui revient à chaque élection ! D’autre part parce que la mondialisation des marchés incarnée par la toile, par exemple, ne facilite pas l’équité. « Il faudra traquer l’évasion fiscale, aller plus loin dans la recherche de l’équité fiscale, notamment parmi ces grands groupes qui évoluent sur le net », prévient Benoit Willot.

« Qu’ils agissent ! »

Ce grand écart entre le réalisme du territoire et les enjeux stratégiques d’un modèle économique global est ainsi exploré par les relations que le syndicat peut entretenir dans la proximité avec les députés. « Les futurs parlementaires de La République En Marche étaient tous dans la ligne d’Emmanuel Macron, les LR, dont les propositions avaient parfois notre approbation étaient là aussi, c’est bon pour nous », résume le président de la CPME.

De fait, Benoit Willot, actif aussi au niveau national de son organisation (il est l’administrateur de la section commerce), sait que l’ascenseur entre régional et national est une solution efficace pour avancer. Pour preuve, c’est en observant une situation locale qu’un travail concret fut mené avec l’ex-jeune député PS Laurent Grandguillaume (il a fait depuis le choix de quitter la vie politique), autour de la réforme des professions dites réglementées, notamment face à la mise à mal du métier d’huissier.

LREM a carte blanche, « que ses représentants agissent maintenant », résume Benoit Willot. Si les « marcheurs » font carton plein sur le secteur, ce sera selon lui autant de possibilités d’avoir des interlocuteurs directs sur le terrain. Pourvu, au bout du bout, que le nouveau président de la République ait le bon goût de glisser le livre blanc de la CPME parmi ses livres de chevet. L’avenir nous le dira très vite.