CPME : quoi de neuf en 2018 ?

Une page se tourne, une nouvelle année commence et la CPME de Côte-d’Or est déjà sur le front pour de nouveaux combats patronaux. En voici quatre d’entre eux qui, parmi tant d’autres, vont occuper l’espace syndical à tous les étages de la vie de l’entreprise.

Convention annuelle de la CPME

Par Dominique Bruillot
Pour Dijon Beaune Mag #68
Photos : David Chedoz

L’ESPOIR
L’apprentissage retrouvé (Par Benoit Willot, président)

« On a peu d’informations précises quant aux contours des propositions d’Emmanuel Macron sur ce sujet. J’ai pu lire que les branches professionnelles se verraient attribuer le soin de l’affectation d’une partie de la taxe d’apprentissage au détriment des régions. Je n’ai pas d’avis tranché sur cette supposition, ce que nous souhaitons simplement est que cette taxe collectée dans nos entreprises soit redistribuée de manière intelligente en fonction des besoins avec un arbitrage juste et équitable et que ces fonds soient entièrement affectés à l’apprentissage.

250 000 offres d’emplois sont en effet non pourvues en France, dont un bon nombre de métiers issus de l’apprentissage. Il faut orienter les gamins dès le collège vers l’apprentissage, déceler des profils pour aller vers cela beaucoup plus tôt. Avoir une cartographie de l’apprentissage, pour mettre en phase le bassin d’emploi en rapport avec la nature de l’apprentissage.

On a l’impression de dire des choses évidentes. L’éducation nationale doit orienter les jeunes et faire des filières d’excellence, valoriser les vertus de l’apprentissage, c’est de notre responsabilité. L’État doit mettre en musique tout ça. »

L’ATTENTE
Lois sociales et fiscalité sur le bon chemin (Par Benoit Willot, président)

« La réforme sociale adoptée par le gouvernement va dans le bon sens même si on pense qu’on aurait pu aller encore plus loin. Le barème prud’hommal, le CDI de croissance, l’étude des dossiers prud’hommaux sur le fond, même quand il y a une erreur sur la forme etc… sont des bonnes mesures mais on aurait pu par exemple tenter la réforme du rehaussement des seuils de représentativité pour les entreprises de plus de 50 salariés qui est dans beaucoup de cas un frein à l’emploi car beaucoup de chefs d’entreprise ne passent volontairement pas ce seuil pour éviter les contraintes sociales qui vont avec.

Concernant le volet fiscal là encore les réformes vont dans le bon sens. Elles nous donnent de l’espoir avec par exemple la flat tax (prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital), l’annulation de l’ISF sur les actifs professionnels qui était un impôt injuste calculé bien souvent sur des actifs non liquides. Ce dernier sanctionnait l’investissement dans les entreprises et donc freinait le développement et l’emploi et également la baisse de l’impôt société de 33 % à 28 % pour les plus petites entreprises qui en ont bien besoin, même si on aurait aimé que cela concerne toutes les entreprises.

Tout cela est encourageant mais ce n’est qu’un début et nous travaillerons pour aller encore plus loin et libérer complètement les énergies en faveur de la croissance, de la création de richesses et donc de l’emploi.»

LA NOUVEAUTÉ
Une formule « BBC » (Thomas Barbier, conseiller d’administration)

« Le BBC (pour Business By CPME) est un espace d’échange et de formation permettant à ses adhérents de pouvoir développer leur réseau d’affaires.

Benoit Willot a su avec talent et conviction, depuis son arrivée à la présidence de la CPME, remettre l’église au milieu du village et recentrer le syndicat sur son crédo de base : la défense syndicale des artisans et des chefs d’entreprise de TPE, PME et PMI ; faire que ceux-ci soient le plus largement représentés au sein des institutions.

Avec plus de 200 mandats parmi les plus importants (CCI, tribunal de commerce, prudhommes, RSI, etc.), ce travail de fond a contribué à faire de la CPME le premier réseau de chefs d’entreprise de notre territoire. Soit un terreau plus que favorable aux rencontres utiles entre adhérents. C’est cela l’ambition du BBC.

En toute décontraction et convivialité, les adhérents se rencontrent un vendredi sur deux dans le cadre d’un « BBC 8 o’clock », un petit déjeuner de deux heures basé sur 1/3 de présentation et 2/3 d’échanges. Le tout complété quatre fois par an par les « BBC Night », une soirée prestige très rythmée mettant à l’honneur les différentes promotions des « BBC 8 o’clock ». Via cette initiative, les adhérents soucieux de développer leurs réseaux d’affaires pourront bénéficier de cycles de formation afin de les accompagner dans la maitrise de leur prise de parole. Parallèlement, un réseau social interne au syndicat particulièrement ambitieux va, dès 2018, nourrir les échanges entre « CPMIstes ». Syndicalisme et business, même combat. »

LA SUCCESION
Booster, la reprise en main (Eric Seutet, comité de pilotage)

Après une première soirée de lancement en novembre 2017, le pôle Booster a déjà rallié à lui une dizaine de repreneurs potentiels et autant de dossiers de reprises.

L’idée fait son chemin, notamment depuis novembre dernier, avec l’organisation d’une soirée dédiée. Booster est une belle mécanique qui permettra à des entreprises de trouver repreneur. « Une dizaine de candidats potentiels à la reprise ont été visés par 3 jurys, on a déjà en face autant de dossiers disponibles » se félicite Eric Seutet, animateur de ce pôle offensif. La CPME permet en effet d’identifier en toute confidentialité les opportunités et les profils adaptés, apportant au-delà d’une saine et salutaire mise en relation, 5 heures de conseil. Les ordres des avocats, des experts-comptables et des notaires, on adhéré à ce système qui semble déjà en situation de sauver de la disparition programmée certaines affaires. « Après avoir lancé Booster fin 2017, nous comptons avoir des résultats en ce sens en 2018 » confirme Eric Seutet. Bonne nouvelle donc.