DBG, la success story dijonnaise des débosseleurs bosseurs

Jean-François et Christine Leday ont fait de DBG Car Center, cette entreprise spécialiste du « smart repair » implantée à Fontaine-les-Dijon, un débosseleur de référence, centre de formation et franchise supra-régionale.

Par Alexis Cappellaro
Photos : Christophe Remondière
Pour Dijon-Beaune Mag spécial « auto passion »

C’est bien connu, le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres. Sans aller jusqu’au plaisir sadique, Jean-François Leday sourit quand on lui demande s’il prie pour que la grêle tombe : « Nous avons en effet beaucoup de travail en cas de grêle. Mais les coups de portières, les rayures et les bosses restent notre cœur de métier. Il y a aussi, plus volontaires, les coups de clés. Nous voyons arriver une dizaine de voitures par semaine pour ce genre de petits soucis. » S’il mesure la fréquence ahurissante des incivilités après vingt années de pratique et de salons à travers l’Europe, Jean-François Leday sait aussi poser un vrai regard sur le phénomène automobile. « La voiture d’aujourd’hui représente tout simplement la personne qui la conduit. Il existe chez la plupart d’entre nous un soin immense apporté à cette sorte de reflet de soi-même », résume ce grand passionné d’auto, qui voit la plupart de ses clients venir immédiatement après un problème.

Ce grand virage de l’automobile l’a encouragé à lancer, en 2004, sa propre entreprise : D-Bosses Grêle. « Pour que les particuliers et les professionnels puissent se tourner vers des solutions plus rapides et économiques », plaide le PDG de DBG. Celui qui ne fait jamais les choses à moitié, c’est certifié, a installé son affaire à Fontaine-les-Dijon et l’a faite prospérer : en 2009, elle est devenue centre de formation pour ses procédés exclusifs, puis s’est consolidée en groupe un an plus tard, avant de lancer en 2016 sa franchise. Ainsi, des enseignes oranges ont poussé à Caen, au Havre, à Bastia, et en Guadeloupe. La maison mère, elle, dispose de six employés et travaille avec une quarantaine de prestataires dédiés à la grêle pour l’Europe. Joli CV, sans parler des centres ouverts à l’international (Suisse, République Tchèque, Pologne…) et d’une activité annexe de vente d’automobiles récentes et anciennes, dont la vitalité est remarquable.

En plus de son activité de vente avec l’Agence Automobilière, DBG propose quantité d’autres services en « bobologie » haut de gamme  : réparation des cuirs et tissus, traitement céramic, lustrage, nettoyage extérieur et intérieur…

SSR, révolutionnaire 

Au milieu de tout cela, un produit sur lequel capitaliser pendant assez longtemps : le SSR, pour « sprayless scratch repair », indispensable à la réparation de petites et moyennes rayures sans peinture. Il y a plusieurs années, Jean-François avait flairé le coup de ce qui n’était encore qu’un bidule outre-Atlantique. Il a ainsi importé et commercialisé les licences de ce procédé unique.

Bien utile pour maîtriser la croissance de son entreprise et continuer « d’investir ce marché fertile et encore largement en friche », quitte à voir très loin : « Nous avons l’habitude de traiter avec les plus grands groupes de France et d’Europe », avance  sobrement Christine, son épouse responsable du développement de DBG.
À ce titre, le duo exécutif ne rechigne jamais à dresser le pavillon orange estampillé DBG dans les salons européens (celui de la franchise porte de Versailles récemment), bien au contraire. « Cela nous a permis de tisser un solide réseau et de nous nourrir de l’expertise de pays comme l’Allemagne par exemple », explique Jean-François, par ailleurs fier de son métier « noble et propre, toujours en quête d’innovations en ce qui nous concerne ».

Les équipes de DBG ont la précision du geste et le souci du travail bien fait.

Un peu des magiciens

DBG serait-il donc un magicien ? À la vue des résultats, le profane a toutes les raisons de le croire. « Nous le sommes un peu », tempère la cogérante, bien consciente que derrière ce résultat et ces efforts payants d’internationalisation, il existe l’obscure mais capitale tâche du massage de la tôle, « un geste long à maîtriser ». Car ce métier, comme beaucoup d’autres dans le domaine, reste « physique et exigeant. Il ne laisse pas beaucoup de place à la médiocrité car elle se voit très vite », renchérit le docteur en bobologie. Passés les premiers contacts avec le métier, on redécouvre alors très vite l’auto-estime – le terme est choisi – dans le regard gratifiant du client une fois sa voiture impeccable. Jean-François Leday le sait mieux que personne puisqu’il réinvestit ses compétences en formant lui-même des techniciens, avant de les envoyer un peu partout dans les centres français : « Derrière tout cela, il existe un vrai artisanat. On crée des métiers, avec un esprit que l’on retrouve dans le compagnonnage. »

Puis, il y a l’agréable sensation de travailler dans « un environnement propre, non-polluant ». Ici, dans l’atelier de DBG, le calme est en effet saisissant. Tout est précis, loin des clichés. Ainsi va la vie du débosseleur bosseur.