Dijon et la grande connexion

Laurent Verschelde est le directeur de Keolis Dijon Mobilités qui exploite le nouveau réseau DiviaMobilités sur la métropole dijonnaise. Une très grande connexion (bus, tram et vélo, mais aussi parking et stationnements depuis 2017) basée sur l’intermodalité, dont il détaille les contours.

Propos recueillis par Geoffroy Morhain
Photo : Jonas Jacquel

Keolis Dijon Mobilités, c’est quoi exactement ?

Keolis Dijon Mobilités (ex-Keolis Dijon) est la filiale du groupe Keolis qui a reçu en 2017, pour six ans, une délégation de service public de la part de Dijon Métropole pour exploiter l’ensemble d’un réseau dont la marque commerciale est DiviaMobilités (ex-Divia). Cette délégation est assez classique mais son champ d’action l’est moins : il intègre la gestion du stationnement (parkings et voirie), du parc de vélos (location longue durée et libre-service) et de la fourrière. C’est une première en France, qui doit nous permettre de mener à bien la politique de « mobilité globale » préconisée par la Métropole, avec des solutions cohérentes encourageant l’intermodalité (ndlr : l’utilisation de plusieurs modes de transport au cours d’un même déplacement) et la qualité du service.

L’intermodalité n’est-elle pas, par définition, contraignante pour l’usager ?

Non, il ne s’agit pas d’opposer les modes de déplacement ni les différents utilisateurs de la voie publique, mais plutôt de proposer des alternatives faciles à mettre en œuvre pour inciter les gens à changer leurs habitudes. Les automobilistes en particulier ne sont pas bannis de la ville, mais on essaie de leur faire comprendre que, pour aller assister à un match du DFCO par exemple, ils auront meilleur compte de se garer à un parking-relais avant de poursuivre en tram pour arriver à l’heure juste devant le stade.

Faciliter la vie des usagers fait partie de vos priorités…

Oui, c’est essentiel pour que les gens puissent passer d’un mode de transport à l’autre. Tous nos services sont désormais accessibles par la carte DiviaMobilités, un sésame unique qui permet à la fois de charger ses abonnements tram et bus, d’accéder à un parking ou d’emprunter un DiviaVélodi… et d’être débité le mois suivant des trajets et des stationnements effectués grâce au Pass Liberté Mobilités. Dans le même esprit, notre nouvelle application DiviaMobilités, gratuite et multimodale, sera disponible dès la mi-novembre.

Quel sera l’intérêt de cette application ?

On pourra y consulter le nombre de places disponibles dans les parkings Divia (et sur la voirie à partir de 2018), localiser une station DiviaVélodi et connaitre le nombre de vélos qui resteront à votre arrivée grâce à des calculs prédictifs, composer des itinéraires selon ses propres critères… Enfin, dès janvier 2018 pour le tram, puis dans la foulée pour le bus, l’« open payment » (validation de votre voyage à bord via une simple carte bleue sans contact ou un smartphone) devrait également faciliter l’usage des transports en commun, notamment pour les quelque 330 000 visiteurs qui passent chaque année à Dijon.

Cette politique est-elle liée au projet de « smart city » développé par Dijon Métropole ?

Oui, le projet Prioribus va notamment être développé dans ce cadre : dès 2018, Dijon Métropole va accélérer la vitesse commerciale des bus en multipliant les feux « intelligents » leur donnant la priorité. Par ailleurs, les très nombreuses « open data » collectées par le secteur des transports sur l’agglomération pourront être transmises à des start-up locales pour développer de nouveaux services (une alerte SMS vous prévenant du passage du dernier bus à une adresse donnée par exemple).


DiviaMobilités en chiffres

20 km de voies de tramway
23 km de voies de bus réservées
33 rames de tramway sur 2 lignes
181 voyages par an par habitant
199 bus sur 18 lignes
340 km linéaires de piste cyclable
800 Diviavélos
3 500 places de parking couvert
4 500 places de stationnement sur voirie
174 000 voyages par jour de semaine
46,1 millions de voyages par an