Dijon : « Monsieur tram » n’est plus

Il n’y aura plus de grande silhouette à chapeau sillonnant l’agglomération sur son vélo. André Gervais, adjoint de François Rebsamen, vice-président de Dijon Métropole et conseiller départemental, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à 67 ans. À l’unanimité, le dernier voyage de « Monsieur tram » aurait pu attendre encore…

Par Michel Giraud
Photo : Ville de Dijon

« Sans André, notre ville n’aurait pas le visage qu’elle est fière d’afficher aujourd’hui, qui fait référence en France et en Europe comme une réussite incontestée en matière d’intermodalité et de transports en commun. » Bien au-delà des clivages politiques (encore heureux), les hommages sincères pleuvent depuis l’annonce du décès d’André Gervais. Celui-ci est signé François Rebsamen, dont il était, depuis 2001, l’un des fidèles lieutenants, à la Ville comme au Grand Dijon. « Fidèle » est un des adjectifs qui lui seyait le mieux. « Dédé » était aussi un « travailleur infatigable qui maîtrisait parfaitement tous ses dossiers » (F.Rebsamen) ; un « collègue et ami précieux » (D.Martin, député de la Côte-d’Or) ; homme « courtois, consensuel et disponible » (F. Sauvadet, président du Conseil départemental) et « doté d’un vrai sens du service public » (F-X. Dugourd, vice-président du Conseil départemental), ; « pilier sur lequel nous pouvions compter en toutes circonstances » (H.El Hassouni, président de Grand Dijon Habitat) ; un monsieur « avec une humilité et une force de travail rares » (Rémi Delatte, député de la Côte-d’Or).

Petit gars de Saulieu 

Longtemps, il dirigea la CGT en Côte-d’Or, avant de poursuivre son engagement en politique, dont ceux qui l’ont côtoyé vantaient la rigueur. André Gervais avait fait du soutien à la vie associative la priorité de son action. Rares sont les jours où il a manqué une manifestation dans le quartier de la Fontaine d’Ouche qui lui était si cher, dans lequel il avait été élu conseiller départemental. Lui, le petit gars de Saulieu (né à Arnay-le-Duc), avait adopté Dijon et ses quartiers. Le Morvan, son Morvan, où il aimait se ressourcer en étant fier de ses racines, fier aussi de lâcher, au passage, quelques brèves patoisantes.

L’homme restera surtout « Monsieur Transport », « Monsieur Tram », affectueux surnom donné après qu’il a piloté avec succès l’imposant chantier des deux lignes dijonnaises. Aux quatre coins de la France, André Gervais avait observé, échangé, consulté. À Dijon, il recevait ses homologues de France et de Navarre pour détailler le réseau de transports en commun dijonnais. Il en connaissait les moindres rouages, de la même manière que peu de rues de la cité des ducs n’avaient de secret pour lui. Il aimait d’ailleurs beaucoup la parcourir à vélo, en fervent défenseur des déplacements doux. Que son repos le soit aussi.


NB : La Ville de Dijon a souhaité ouvrir deux registres de condoléances pour recueillir les messages des Dijonnais et des habitants de la Métropole qui désirent rendre un dernier hommage à un élu respecté et aimé de tous. Vous êtes invités à vous rendre à la mairie centrale – passage du Logis du Roy ou à la mairie de quartier Fontaine d’Ouche pour déposer vos témoignages de sympathie et marques d’affection.