Dijon-Prenois, des airs de Le Mans Classic ?

Le Grand Prix de l’Âge d’Or, événement majeur du circuit © Clément Bonvalot

Patrick Peter est le pape de la voiture de collection. A Dijon, ce mardi, il présentera son projet de reprise du Grand Prix de l’Âge d’Or. Le circuit de Prenois emprunte avec enthousiasme la voie ouverte par l’organisateur du Tour auto et de Le Mans classic.

© Clément Bonvalot
© Clément Bonvalot

Le Mans Classic est la Mecque de la voiture de collection, Patrick Peter en est le pape. Sans pour autant rêver aux mêmes retombées que dans la Sarthe (plus de 100 000 spectateurs), les propriétaires et exploitants de Dijon-Prenois ont avec ce dernier de quoi envisager un avenir souriant pour leur circuit mythique, dont la réputation ne peut reposer que sur la seule mémoire de ses années F1. Aujourd’hui, les choses ont bien changé. Prenois, toujours aussi chouchouté par les pilotes, est un élément à part entière du patrimoine côte-d’orien. Vue sous cet angle, la course à la reconnaissance éternelle se joue sur le terrain d’une compétition qui s’inscrit dans le prestige et le rétroviseur du temps. L’acquisition du  Grand Prix de l’Âge d’Or par Patrick Peter bouscule la donne. Ce grand organisateur (voir aussi son site : http://peterauto.peter.fr) répand sa réussite aussi bien à Pau, qu’à Spa et Imola. Dijon-Prenois, dont la visibilité se résume essentiellement à la Coupe Moto Légendes et à un DTM que l’on espère reconduire en 2015, va prendre un sacré coup d’accélérateur auprès du grand public.

Le vivier régional
Patrick Peter voit ce challenge comme une renaissance. De 1984 à 1992, il fut en effet l’artisan de l’Âge d’Or à Montlhéry, avant de partir vers d’autres aventures. A l’époque, il réunissait 32 000 spectateurs contre 3 ou 4 000 seulement aujourd’hui, les jours de grand vent. Revenir à une dimension populaire est désormais un but assumé. Pour faire le show, il faudra, selon l’homme de la situation, « améliorer les plateaux, faire venir plus de clubs et de partenaires, communiquer. » Le terrain proposé par la Bourgogne est idéal. Même s’il semble parfois difficile, à certains égards, de composer avec la frilosité environnementaliste de tout un pan de la politique locale (autre débat), comme en témoigne le passage à Dijon du Tour auto le 8 avril prochain, qui se fera, selon Patrick Peter, « avec une entente a minima. »

© Clément Bonvalot
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La route de vins, la vallée de l’Ouche et le renouveau touristique annoncé de feue la Nationale 6 sont en revanche des revêtements de premier choix pour le tandem Peter-Prenois. A Beaune, où ce tourisme à forte valeur ajoutée fait recette, on s’en réjouit. La région est elle-même un vivier pour les marques anciennes et les collectionneurs. 10 000 spectateurs très vite, 20 000 à terme : les objectifs de l’Âge d’Or sont non seulement jouables, ils ont de quoi faire monter en régime le tourisme régional. Surtout, faut-il le rappeler, que la population gravitationnelle de l’univers de la voiture de collection, fut-elle de compétition, est de nature dépensière et consommatrice d’art de vivre. Une telle perspective donne envie de saisir l’opportunité, pieds dans les tôles.