Domaine Briday : Rully, Bouzeron, même combat !

Si son papa a beaucoup fait pour l’appellation Rully, Stéphane Briday éprouve également une tendresse particulière pour Bouzeron. Ce vigneron expérimenté a donc les deux pieds dans la Côte chalonnaise, ravi de cultiver cet aligoté doré dont l’usage n’a plus rien de commun avec celui d’il y a 30 ans.

Stéphane et Sandrine Briday © Michel Joly

Bouzeron ? L’aligoté ? Stéphane connait un peu le sujet. « J’ai rejoint l’exploitation familiale en 1988 et ma première vinification date de 1989. Je fête donc cette année mon trentième millésime », abonde ce sémillant vigneron installé à Rully avec son épouse Sandrine. Son parcours sort un peu de l’ordinaire : BTS technico-commercial en vins et spiritueux, plusieurs expériences dans des magasins de vin avant un retour au bercail. « Mon père m’a dit “t’as fait des études, rentabilise-les !“ », résume l’intéressé, déjà averti à l’époque « qu’un BTS offrait des bases de vinification, mais c’est comme le permis de conduire, on gagne juste le droit d’apprendre. »
Guidé par le fameux « bon sens paysan », Stéphane a donc appris, notamment au contact de vignerons étrangers à la Bourgogne. Signe de cette ouverture d’esprit, il a opté très tôt pour une agriculture raisonnée sur sa quinzaine d’hectares, finalement consacrée en 2014 par le label Terra Vitis. « Cela certifie le boulot que j’ai toujours fait. Je ne mets quasiment pas de désherbant, pas d’insecticides, j’utilise aussi les produits des “bios“, le cuivre et le souffre, mais je me garde une sécurité. » Ce souci du travail bien fait se ressent à travers un élevage pragmatique, « très peu interventionniste en cave, où les gros volumes sont privilégiés pour les élevages en fûts, ce qui apporte un meilleur rapport bois-vin. Le boisé pour les vins blancs, c’est comme le sel dans la soupe, il ne doit pas se sentir. »

Aubert de Villaine en personne

Si le patriarche Michel a beaucoup œuvré pour l’appellation Rully et en est une figure identifiée, le fils cultive aussi une « volonté profonde de faire du Bouzeron. Quand j’ai eu ma première parcelle de l’appellation en 2004, Aubert de Villaine est venu m’accueillir en personne, j’en garderai le souvenir à vie. » Voilà qui donne envie de bien faire. Du moins, différemment d’une autre époque : « Je n’aimais pas la façon dont on faisait de l’aligoté il y a 30 ans. Mais j’aimais le bouzeron en tant que vin, pour son terroir et le potentiel qu’il incarnait déjà. ». Rien d’étonnant à ce que ses nectars soient unanimement salués pour leur pureté, y compris l’aligoté, pour lequel Stéphane ressent « un regain d’estime, conforté par des efforts collectifs, car c’est un cépage qu’il faut encore expliquer. Mais on a de sacrées belles cuvées, il y a un vrai terroir ici ! » On le croit sur parole. Sinon, il n’aurait jamais pris soin de donner à sa cuvée de bouzeron, fruit de l’assemblage de plusieurs parcelles, le nom de sa fille. « Pour nos premières vendanges à Bouzeron, elle avait 8 ans à l’époque et n’avait pas école le mercredi, elle a préféré aller en cuverie pour aider… » Santé Axelle !


Domaine Michel Briday, 31 Grande-Rue à Rully – 03.85.87.07.90