Elliot Beccari, petit Lelouch de Bourgogne

Il fait partie des treize élèves sélectionnés par Claude Lelouch pour l’ouverture de son école du cinéma à Beaune. Rencontre avec Elliot Beccari, le Bourguignon de l’étape, qui commence sa carrière alors que s’annonce la huitième édition du Festival du film policier. Un pitch prometteur.

Par Michel Giraud
Photo : Jean-Luc Petit
Pour Dijon-Beaune Mag

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ls se sont rencontrés pour la première fois à Gérardmer, fin janvier, au Festival international du film fantastique. Une sorte de semaine d’intégration. Quelques jours auparavant, Elliot Beccari avait reçu une caméra professionnelle, comme tous les douze autres membres de sa promotion. Cette caméra qui le suivra toute l’année et avec laquelle il a parcouru les allées du festival vosgien.

« À Beaune, avance Elliot, on devrait faire pareil. Ce festival du film policier, c’est une aubaine pour nous. On va voir des films et encore des films, on va observer le travail des réalisateurs, on va apprendre, discuter, échanger. Le festival va devenir un vrai terrain de formation, en même temps qu’il est une aubaine pour la ville, ça lui donne du pep’s. »

Pas un salaud

Elliot Beccari habite à Chaudenay, près de Chagny. Pourtant il vivra son premier festival beaunois. Ces dernières années, il était à Paris pour ses études. « J’ai eu mon bac pro à 20 ans, en comptabilité. Classique. Mais moi, mon rêve, c’était de devenir auteur et réalisateur. » Direction donc l’Institut international de l’image et du son, 3iS, dans lequel il passera trois années de formation.

À la sortie, c’est pour lui le tournage d’un long métrage (Je ne suis pas un salaud d’Emmanuel Finkiel, sortie le 24 février): « J’ai jonglé entre les postes au casting, à la régie, etc. » Elliot s’inscrit aussi à de nombreux concours de scénario: « Il fallait que je trouve un moyen de réaliser mon projet ». Puis il y a eu l’annonce de Claude Lelouch, la création des Ateliers du Cinéma à Beaune. « Un rêve de gosse. Lelouch a bercé mon enfance, j’ai baigné dedans grâce à mon père, véritable fan de ses films. Alors j’ai sauté sur l’occasion. »

Un à un, Elliot remplit les critères. Le dossier bien sûr, l’entretien, mais pas seulement. « Nous avions à écrire le scénario d’un long métrage. Surtout, nous devions réaliser un court métrage de six minutes. Il devait être tourné avec un smartphone sur un thème imposé: le premier et le dernier jour d’une relation amoureuse. J’y ai travaillé jour et nuit. J’ai arrêté tous mes petits boulots pour m‘y consacrer. J’ai mangé des pâtes, mais j’ai pris énormément de plaisir. »

Surtout, Elliot Beccari a décroché le précieux sésame: huit mois de formation dans les pas de l’un des plus charismatiques réalisateurs français. Au lancement de ses Ateliers du Cinéma, Lelouch avait donné le ton: « Ce n’est pas une nouvelle école, c’est le cinéma d’auteur qui s’ouvre à tous pour donner une chance aux plus téméraires, aux plus grands amoureux du cinéma, à ceux qui veulent le vivre en vrai, en grand… Un seul principe, celui de l’immersion dans une véritable production de long-métrage. »

Mars, le départ

Durant leur formation, Elliot et ses copains d’aventure vont assister Lelouch dans la production de son prochain opus. Ils vont aussi avoir à présenter des scénarios de courts métrages, « trois ou quatre a priori », acquiesce Elliot. C’est sur ce projet qu’ils travaillent principalement en ce moment. Pour l’instant, les treize élèves sont encore un peu dispersés sur le territoire. Tout début mars, ils rentreront donc dans la phase active de leur formation à Beaune.

Les premiers contacts avec Claude Lelouch ont conforté Elliot dans son choix. « C’est un homme à part, vraiment à l’écoute. On sent tout de suite son envie de transmettre. À Gérardmer, il était président du jury, il n’avait pas forcément de temps, mais régulièrement il a tenu à venir nous voir, nous conseiller, nous aiguiller. » Il devrait en être de même à Beaune ce week-end, où les « petits Lelouch » seront face au monde du cinéma. « J’adore le polar, les films à suspense, conclut Elliot, c’est vraiment un genre riche à travailler, on peut laisser libre cours à son imagination. On devrait vraiment en profiter. »

Un pas de plus vers le rêve de voir un jour son nom s’afficher tout en haut de l’un de ces films. « Le plus rapidement possible », sourit le jeune homme déterminé.

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