Festival Italiart 2018 : Dijon a l’accent rital !

Du 5 au 31 mars, la 12e édition d’Italiart fait souffler un vent transalpin sur la capitale bourguignonne. Créateur et cheville ouvrière de ce festival pluridisciplinaire, l’artiste italien (et dijonnais d’adoption) Vincenzo Cirillo revient sur les liens qui unissent la Botte et la cité des ducs.   

L’illustration de l’affiche d’Italiart 2018, réalisée par le célèbre street-artiste italien Massimo Pasca. En haut, on reconnait la porte Guillaume encadrée par Vincenzo Cirillo (à droite) et le chanteur Alessandro Sipolo (à gauche). En bas, les moustaches de l’auteur-interprète Bobo Rondelli (à droite) et de l’écrivain Erri de Luca (à gauche).

Par Geoffroy Morhain 
Pour Dijon-Beaune Mag #69

Après Garibaldi (lire carnet pratique plus bas), c’est certainement un des « Ritals » les plus connus de la place dijonnaise. De passage au Bistrot de la scène un beau jour de 2004 pour un spectacle de sa compagnie pisane Ombradipeter, notre artiste multicasquette (auteur dramaturge avant tout, mais aussi metteur en scène, acteur et plasticien) n’en est jamais vraiment reparti. « À l’époque, très peu d’artistes italiens tournaient en France, et comme le public dijonnais avait bien réagi, on s’est lancé avec François (ndlr : Merilleau, du Bistrot de la scène) dans une programmation italienne très contemporaine sur 4 à 5 jours seulement », se souvient Vincenzo Cirillo. Nous sommes en mars 2007, la première édition d’Italiart était née, modeste comme une foccacia des Pouilles (une galette de pain à l’huile d’olive). Depuis, beaucoup d’eau est passée sous le pont du Rialto… La Ville de Dijon s’est investie dans le festival, les lieux de représentation se sont multipliés et la programmation s’est ouverte à l’architecture, la danse, la vidéo, la peinture…

Aujourd’hui, Vincenzo est fier de pouvoir présenter son bébé Italiart comme « le seul festival italien pluridisciplinaire de France ». Un festival qui marque désormais chaque année le retour du printemps dijonnais aux couleurs de l’Italie, participant activement à l’ouverture de la cité sur la Botte transalpine, et vice-versa : « Résidents (ndlr : quelque 7 000 ressortissants italiens habiteraient en Côte-d’Or, dont 1 500 à Dijon) ou touristes, mes compatriotes sont de plus en plus nombreux à venir ici, alors qu’il y a 20 ou 30 ans, ils ne savaient même pas où placer Dijon sur une carte. Par l’intermédiaire des nombreux artistes italiens invités et grâce aux réseaux sociaux notamment, Italiart a largement contribué à cette notoriété je pense. Le festival leur permet de découvrir la ville sous un bon jour, au printemps et dans la convivialité. Quand ils se rendent compte qu’elle possède aussi un patrimoine exceptionnel, de bonnes tables, de bons vins et des musées gratuits, ils en repartent conquis ! »

Toujours fidèle à cet esprit d’échange et de partage, mais toujours différent, le festival Italiart est « comme Paganini, il ne se répète jamais ». Pour preuve, l’édition 2018 qui clame sa diversité à la une de son affiche : concerts, théâtre, lectures, opéra, performances, expositions, programmes radio. Une programmation aux accents italiens, mais pas seulement : « Il s’agit aussi de faire voir l’Italie d’aujourd’hui par des artistes locaux et de partager ensemble la culture qui nous héberge », à l’image des acteurs dijonnais que Vincenzo Cirillo met en scène dans sa nouvelle pièce de théâtre, ou du comédien Patrice Pellisard (compagnie Grain de sel) qui jouera Le Horla de Maupassant. De beaux moments de culture en perspective, toujours avec une réflexion humaniste ou une dimension militante en toile de fond : « Un spectacle peut être divertissant, mais il faut en sortir différent, avec l’envie d’en parler au moins. » C’est aussi ça, le credo de Vincenzo.


Demandez le programme !

Parmi la riche programmation du 12e Italiart (du 5 au 31 mars 2018 à Dijon) organisé par l’association Ombradipeter, on notera la venue au théâtre des Feuillants de l’inclassable et infatigable Bobo Rondelli (un compositeur-acteur-poète-interprète de Livourne, très connu en Italie), des représentations à l’Auditorium de l’opéra Simon Boccanegra de Verdi, des expos photos aux quatre coins de la ville, ou encore la dernière création théâtrale de Vincenzo Cirillo, Rhapsodie en do mineur pour chien qui aboie 12 fois, à l’hôtel de Vogüé.

Plus d’infos sur www.ombradipeter.com ou au 03.80.58.00.03