Futurs éleveurs: leur salon, nuit et jour

© Clement Bonvalot
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Dans les coulisses du Salon de l’Agriculture

Trois élèves du Lycée Agricole de Haute-Cote-d’Or, sont venus au Salon de l’Agriculture pour encadrer la présentation de la race brune. Une mission forcement enrichissante et une semaine très particulière pour ces futurs éleveurs qui débarquent au SIA avec leurs sacs de couchage…

Ce matin-là, les yeux piquent un peu. Il faut dire que la nuit a été plutôt courte pour Valentin, Edouard et Guy. Les trois lycéens du Lycée agricole La Barotte de Chatillon-sur-Seine passent la semaine au Salon de l’Agriculture à Paris, avec pour mission de gérer le cheptel de vaches brunes présenté dans les allées de la Porte de Versailles. « Ce sont des génisses de la ferme du lycée » précise d’emblée Olivier Bulot, le directeur de BGS, Brune Génétique Service, qui regroupe une grande partie des éleveurs de la race.

© Clement Bonvalot
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« Nous avons en France deux ou trois lycées, qui comme le lycée de Châtillon-sur-Seine, ont un élevage de vaches brunes intégré à l’établissement. A l’intérieur des formations, il y a des jeunes motivés », poursuit Olivier Bulot, « avant qu’elles arrivent ici, ils ont eu à préparer et à dresser les bêtes. Cela offre une jolie dynamique à ces jeunes qui sont en formation. » Valentin, Edouard et Guy ont été volontaires pour venir à Paris, ils préparent leur Bac, spécialisation « Système à Dominante Elevage ». Trois jeunes passionnés pour qui la journée commence très tôt. Pendant une semaine, ils prennent leurs quartiers à deux pas du ring de préparation, dans des cellules spécialement aménagées pour eux par les organisateurs du salon. L’espace est spartiate, des matelas gonflables à même le sol, des lampes électriques, un réserve pour manger, et c’est parti pour une semaine pas comme les autres.

© Clement Bonvalot
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Debout à 5 h 30 ! « Dès qu’on se lève précise Valentin, on file à la traite. Il faut qu’avant l’ouverture du salon, nous ayons lavé, soigné, nourri nos vaches. Il faut que nous changions la paille des stabulations. Ensuite, durant la période d’ouverture du salon, nous surveillons nos animaux. Et ce jusqu’à la traite du soir, qui intervient vers 17 ou 18 heures. » Inséparables, nos trois lycéens sont en tout cas comme des poissons dans l’eau. Guy avait déjà participé l’an dernier aux Trophées des lycées, et il n’a pas hésité une seule seconde avant de se déclarer volontaire : « C’est passionnant, car ça nous permet de changer de la théorie, de baigner dans la réalité pendant une semaine, de mesurer ce qu’est le quotidien d’un éleveur. Depuis que je suis tout petit, je suis passionné par les vaches, par les tracteurs, pourtant mes parents ne sont pas agriculteurs. Aujourd’hui, je suis heureux. » Son avenir, il le voit déjà tout tracé: un BTS après le bac, et ensuite s’installer, « si je peux ! »

La journée s’étire, la fatigue se fait sentir. Bientôt débutera la seconde partie du salon, celle que le grand public ne voit pas, mais que l’on imagine assez bien ! La nuit, les halls du parc des expositions se transforment. « Le premier soir où nous sommes arrivés se souvient Olivier Bulot, ça chantait de partout. Les éleveurs étaient heureux de se retrouver. On a vite repris les habitudes : un apéro à droite, un autre à gauche ! » Lui se souvient encore de son premier salon, en 2002 : « Un passage obligé pour faire la promotion de nos métiers, de nos races. » Ce soir, ce sera encore la fiesta, jusque tard dans la nuit. Des moments de franche camaraderie, de pur plaisir. Pour Edouard, Valentin et Guy, il faudra tout de même penser à aller se coucher pas trop tard !

© Clement Bonvalot
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« Les premiers jours, on a du mal à trouver le sommeil sourit Valentin, à cause du bruit. Après on s’habitue ! » Demain, mardi, à l’occasion de la journée Côte-d’Or sur le salon, ils devront assurer coûte que coûte. Ils présenteront eux-mêmes les génisses sur le grand ring de présentation. Les élus cote d’oriens auront fait le déplacement, l’interprofession également. Une nouvelle expérience pour nos trois lycéens plus que jamais partis pour vivre une semaine vraiment pas comme les autres.