Dijon, l’Hôtel de Vogüe et son puissant propriétaire

Etienne Bouhier imagina un Hôtel de Vogüe à la hauteur de son personnage. Un lieu et un homme qui rappellent l’importance que les parlementaires, et pas seulement les ducs, ont eu pour le développement des vins de Bourgogne.
Dijon, un lieu, une histoire: c’est le « chouette secret ».

Par Eva-Marie Debas
rubrique réalisée avec l’Office de tourisme de Dijon

Entrée de l'hôtel Vogüé - Photo Clément Bonvalot
Entrée de l’hôtel Vogüé – Photo Clément Bonvalot

Au premier abord, Dijon n’est pas la première ville qui nous vient à l’esprit lorsqu’on s’intéresse à l’histoire des vins en Bourgogne. Pourtant, le rôle de la Capitale des ducs n’a pas été des moindres pour favoriser le rayonnement international des crus de la région. Etienne Bouhier, parlementaire dijonnais de 1607 à 1635, y a fortement contribué, notamment en acquérant des vignes et en bâtissant l’Hôtel de Vogüé.

Depuis l’époque de Charlemagne, les cathédrales et les églises, sous couvert de l’activité du « vin de messe », gèrent de nombreux vignobles. Mais au bout de quelques siècles, les frais qui découlent de telles propriétés deviennent trop lourds. L’Eglise décide alors de louer, voire de céder ses terres à des parlementaires ou commerciaux. Etienne Bouhier, éminent conseiller parlementaire dijonnais, se voit ainsi offrir par l’Abbaye de Citeaux des vignes à Fixin.

Hôtel de Vogüé - Photo Atelier Demoulin
Hôtel de Vogüé – Photo Atelier Demoulin

Dans le même temps, en 1610, Etienne Bouhier décide de construire une résidence privée en plein cœur de Dijon, au 8 rue de la Chouette. Après un voyage en Italie très inspirant, ce passionné d’art se transforme en architecte pour l’Hôtel de Vogüé. Et si le lieu est notable avant tout pour son architecture, il l’est aussi pour l’importance économique des gens qui y logeaient.

Hôtel de Vogüé - Photo Cément Bonvalot
Hôtel de Vogüé – Photo Cément Bonvalot

Les parlementaires dijonnais auront fait beaucoup pour le développement du vin en Bourgogne, en acquérant des lieux pour penser l’économie du vin et en cultivant des vignes. Si Etienne Bouhier a fait tout cela, c’est bien entendu pour le plaisir de boire mais surtout pour impressionner ses amis et montrer son importance, car comme disait Raymond Dumay « Un grand vin est d’abord l’expression irrésistible d’une grande puissance ».

Aujourd’hui, l’empreinte du vin est nécessairement présente dans ce lieu. Les nuances dans la pierre le confirment autant que les vrilles de vignes sculptées sur les colonnes.