Le tastevin était la « Rolex » d’une certaine époque

Tel est le propos d’un spécialiste de la question, Maurice Dussort, qui tiendra conférence sur le tastevin ce vendredi au château de Pommard. On pourra en même temps découvrir le charme délicieusement suranné et typiquement bourguignon des coupes de mariage.

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Par Dominique Bruillot

Maurice Dussort est Bourguignon de souche. Des tastevins et des coupes de mariage, il en a donc vu de toutes sortes dès sa première jeunesse. Son métier d’antiquaire l’a ensuite conduit à en faire une spécialisation que met en scène, depuis une bonne dizaine d’années, son atypique magasin de Beaune.

« A un certaine époque, le tastevin s’affichait comme le marqueur de son rang social, il était en quelque sorte comme la Rolex de nos jours », s’amuse Maurice Dussort qui, on s’en doute, a poussé bien plus loin que cela sa connaissance de l’objet. Il en délivrera certains secrets dans une conférence ce vendredi 29 mai à 18 heures, au château de Pommard, à la marge d’une exposition à la gloire du tastevin mais aussi de la coupe de mariage, visible durant la semaine des climats.

Pommard Tastevin

Le tastevin, qu’une confrérie a rendu célèbre dans le monde entier, se trouve dans les régions viticoles en priorité, principalement le long de la Loire, la Seine ou la Saône. Bizarrement, le Languedoc-Roussillon, la vallée du Rhône et l’Alsace n’en sont pas friands. D’objet utile, il est devenu objet de collection.

Sa date de création (surtout si elle remonte avant la Révolution), son poids en argent massif, ses particularismes (certaines villes et leurs poinçons y figurant ont une certaine cote), sont autant d’éléments de valorisation. Tant et si bien que de 200 à 500 euros pour un tastevin de belle facture, on peut parfois passer à plusieurs milliers d’euros pour des pièces de collection remontant à la deuxième partie du XVIIIe siècle!

Notre spécialiste est inépuisable sur le sujet. Ce qui lu a déjà valu d’exposer à Hong Kong. Mais sur ses terres, à Pommard, le « tastevinophile » s’attardera sur la diversité des formes, des décors, des usages, des lieux d’origine de son objet préféré.

Quant aux coupes de mariage, qui composent l’autre facette de l’exposition, il est bon de rappeler qu’elles sont le reflet d’une culture typiquement bourguignonne. Avec leur deux anses, elles étaient le cadeau offert par la fille au garçon, en symbole de leur union. Plus volumineuses, représentatives d’un marché plus local, elles intéressent plus largement les collectionneurs d’argenterie.

Conférence de Maurice Dussort au château de Pommard à 18h, le vendredi 29 mai.
Suivra une dégustation de 2 vins du domaine, à 8 euros sur réservation: 03.80.22.12.59