Le « THD » est dans les prés

Le Conseil départemental a fait de la connexion du territoire une de ses priorités. Depuis 2013, il installe progressivement le très haut débit par la fibre dans les campagnes, comme ce fut le cas récemment à Detain-et-Bruant, Semezanges et Ternant. Un aménagement salvateur.

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Par Alexis Cappellaro
Pour Dijon-Beaune Mag
Photos: D.R.

ll parait qu’on n’arrête pas le progrès. Mais il ne passe pas partout… Dans les zones rurales plus qu’ailleurs, la fameuse fracture numérique se fait lourdement ressentir. Comme elle ne sera pas résorbée en un branchement de fil, le Conseil départemental a prévu un chantier colossal pour connecter le territoire.

Dans le cadre du très officiel Schéma Directeur d’Aménagement Numérique du Territoire (SDANT), les élus ont concentré leurs premiers efforts sur les zones de carences en ADSL. Elles représentent tout de même 320 communes sur les 705 que comptent la Côte-d’Or. Entre 2013 et 2017, ce seront donc 74 millions d’investis rien que pour cette première phase.

Dans les Hautes Côtes de Nuits, le chantier de la grappe de l’Étang-Vergy en est le témoin le plus récent. Inauguré en septembre en présence de François Sauvadet, cet aménagement a permis une élévation du débit de l’ADSL (jusqu’à 30 Mb/s) dans trois communes. Le procédé était simple : tirer une fibre optique du central pré-existant de l’Étang-Vergy vers un nouveau point de raccordement construit « au coeur du bourg », à Detain-et-Bruant, Semezanges et Ternant. Coût des travaux, 500 000 euros.

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François Sauvadet en plein discours lors de la journée d’inauguration à Semezanges. 

Gratuit pour les communes

Le Conseil départemental s’est assuré qu’aucun centime ne soit versé par les bénéficiaires. « Dans son discours d’inauguration, François Sauvadet a expliqué avoir bataillé pour avoir des subventions suffisantes, afin que les communes n’aient pas à mettre la main au portefeuille », explique Sylviane Paul-Monceaux, maire de Ternant. « Les travaux ont été un peu longs, environ deux ans, mais ils valaient le coup. Avant, Internet n’allait pas bien vite. Maintenant, les gens équipés sont très contents de l’amélioration. »

Et c’est bien la moindre des choses, la présence d’une connexion à haut débit étant hautement requise à l’ère du tout numérique. Surtout pour les « zones blanches », historiquement laissées pour compte, qui risquent d’être définitivement boutées hors des dynamiques sociales et économiques. Dans ce contexte, la connexion du territoire rural est une des conditions pour faire venir des jeunes actifs et, mécaniquement, apporter un nécessaire renouvellement de population. « C’est essentiel pour tout le monde ici, abonde notre interlocutrice. En particulier pour les personnes qui souhaitent travailler à domicile, notamment les plus jeunes. Maintenant, tout est centralisé, concentré en zone urbaine. C’est une initiative louable du Conseil départemental que de ne pas oublier nos petites communes, qui font aussi la richesse de notre territoire ».

Un territoire encore bien inégalement loti en matière de numérique. L’architecture de la fibre en Côte-d’Or est encore disparate. Et ce même dans le Grand Dijon. Parfois, la situation entraîne quelques frustrations bien de notre temps : la fibre optique traverse un terrain adjacent, à quelque mètres, mais on ne peut pas en profiter. Pire encore, dans certaines zones en Haute Côte-d’Or, les opérateurs font la sourde oreille et ne proposent pas un service internet. La question revient souvent chez les moins bien connectés : « Et nous, c’est pour quand ? ».

Il faudra encore attendre un peu… Le Conseil départemental s’est fixé pour objectif de connecter 100 % du territoire à l’horizon 2025, moyennant 220 millions d’investissement. Doucement, chèrement, mais sûrement.