Les 20 mots-clés de la CPME Côte-d’Or pour 2020

Pour bien commencer l’année 2020, DBM a proposé à Geoffroy Sécula de réagir à 20 mots-clés. Des mots que le président de la CPME Côte-d’Or, très en forme, ne mâche pas !

Comme le syndicat patronal qu’il préside, Geoffroy Sécula © Jonas Jacquel

Propos recueillis par Dominique Bruillot
Pour DBM79

B comme Bourgogne ou Bourgogne-Franche-Comté. « Bourgogne ou Bourgogne-Franche-Comté, telle serait la question ? Ce rapprochement pourtant logique sur le papier est inefficace dans les faits. Ce qui devait être une opportunité est un chaos sur le plan opérationnel. Il faudrait enfin trouver des synergies et rationaliser cette fusion. »

C comme CPME. « Passion, plaisir, arme de guerre. On a une organisation patronale qui défend bien les intérêts de PME et TPE et fait bouger les lignes. Localement, le réseau est fédérateur et puissant (ndlr, 700 adhérents), avec beaucoup de chefs d’entreprise engagés dans les différents mandats : Ursaff, Tribunal de commerce, CCI, Conseil des prud’hommes, etc. »

D comme Dijon. « Belle agglomération, belle ville, belles entreprises, beau bassin économique qui pèse en Bourgogne-Franche-Comté. Des entreprises indépendantes qui rayonnent sur le terrain national et de remarquables ETI, notamment dans le BTP qui a conservé sa fibre familiale et territoriale. »

F comme France. « Championne du monde de l’augmentation des charges et des taxes des entreprises. Je me suis engagé auprès des adhérents à faire une veille permanente et assidue de ces charges. Championne du monde aussi de la complexification… »

G comme Geoffroy. « J’aime bien mon prénom. Je suis un homme heureux, avec une entreprise en bonne santé, à la tête d’un grand syndicat patronal. Je trouve mon équilibre dans tout ça, motivé et déterminé pour tout mener de front. »

H comme Humanité. « Ce mot me fait déjà penser aux salariés de nos entreprises, qui en sont les éléments clés. Cette valeur humaine est d’autant plus importante dans les PME, même si je suis relativement inquiet à l’échelle du pays, avec ces manifestations dans une société de plus en plus individualiste. Finalement, on est bien dans nos campagnes. »

J comme Jeune. « La jeunesse c’est la force. C’est aussi l’apprentissage et l’alternance, deux leviers importants pour le recrutement, y compris avec les études supérieures. Les entreprises adaptent leur management, l’effort se fait dans les deux sens. Ne l’oublions pas non plus, c’est l’homme intelligent qui a créé l’ère du numérique, pas l’inverse. »

K comme la Karrière (et autres cultures). « La culture est le rayonnement de nos territoires, elle porte en elle la passion et le bien vivre. Le mécénat est nécessaire. Il permet de faire émerger des nouveaux sites, de soutenir des clubs sportifs. Ce qui a aussi un effet induit sur le tourisme, qui est une vraie force pour nos entreprises dans la région, une industrie plus stable que les autres. »

L comme Lumière. « Je suis plus pragmatique que philosophe (sourire). Mais dans la lumière je vois l’innovation, déterminante pour se différencier sur les marchés. À travers elle, les PME peuvent raisonner sur le long terme, c’est un élément de différenciation des grands groupes. »

M comme Macron. « Président habile malgré tout. Il a le costume et l’envergure de la fonction, ce qui nous manquait un peu ces dernières années. Par contre, du point de vue économique, je n’ai pas connu depuis que je suis né un gouvernement qui nous a autant assommé de charges. J’espère au moins, au regard de ce que l’on paie, qu’il redressera le territoire. »

N comme Nous. « Nous, chefs d’entreprise, tâchons d’être courageux. Nous sommes parfois inconscients car le risque est toujours là quand on avance avec son propre argent. Mais nous évoluons dans un schéma passionnant. Nous vivons une superbe aventure humaine avec nos salariés, clients, fournisseurs, partenaires… Sans entreprise il n’y a pas de social et les chefs d’entreprise sont de précieux contributeurs en la matière. »

P comme Paradis (ou enfer ?) « Paradis fiscal ? Ce n’est pas le cas ! J’espère qu’à force de tout donner dans nos entreprises, on ira tout là-haut ! Le paradis, ce pourrait être aussi un monde sans charge, avec plein de résultat où l’on peut embaucher qui on veut… Mais tout le monde alors, voudrait être chef d’entreprise ! »

Q comme Question. « Je suis plutôt de nature optimiste, une organisation patronale est d’ailleurs là pour apporter des réponses aux questions. Mais la question qui me préoccupe, c’est comment les PME/TPE vont s’en sortir dans ce nouveau contexte sociétal et numérique ? Nous allons d’ailleurs lancer un appel à projets pour la digitalisation des TPE. »

R comme Retraite. « Injuste parce que le système actuel l’est déjà, avec ses régimes spéciaux. Injuste parce que le projet de réforme ne l’est pas moins. Le régime universel est pour moi une bonne chose, mais financer des régimes déficitaires (publics) par des régimes bénéficiaires (libres et indépendants) est injuste. Cette réforme a été annoncée sans en donner le contenu au départ, elle a été maladroitement amenée. Du coup, tout le monde se retrouve dans la rue et ça nuit au monde qui travaille. La rue ne doit pas être le seul moyen de faire bouger les choses. »

S comme Sécula. « Je suis fier de ma famille, de mes origines, de ce que mes aïeux ont construit. Avec mon frère et ma sœur, nous représentons la quatrième génération qui collecte les déchets. Mon arrière-grand-père était marchand de peaux de lapin, mon grand-père ferrailleur, mon père recycleur. Je suis de la génération qui crée des matières premières. Les anciens étaient des visionnaires et de beaux chefs d’entreprise. La famille est et sera toujours aux manettes de l’entreprise, on se transmet ce goût d’entreprendre grâce à des parents qui s’inscrivent pleinement dans cette volonté de transmission. La vie est un équilibre entre l’entreprise et famille, car j’ai aussi une femme et trois blondinettes qui me comblent de bonheur. »

T comme Territoire. « Un des enjeux de mon mandat. Notre CPME est bien développée sur l’agglomération dijonnaise. Nous avons encore de la marge, mais je veux aussi étendre l’influence du syndicat sur l’ensemble du territoire. Une chargée de développement arrive en janvier et va travailler en complément de Carole Emourgeon. »

V comme Vieux. « Plutôt que vieux, ce sera respect, expérience. Un véritable besoin dans nos entreprises. J’ai eu la chance, récemment, de fêter les 50 ans de collaboration de Pépito, qui est arrivé à l’âge de 16 ans dans mon entreprise. J’ai aussi une pensé affectueuse pour Congette Gentilhomme qui, après 42 ans au sein de la CPME Côte-d’Or, prend sa retraite. Ils reflètent les valeurs du travail, de la constance et de la passion pour l’entreprenariat. Congette a connu une dizaine de présidents ! »

W comme Willot. « Il évoque en moi l’amitié. Ce fut une passation idéale, un régal. Benoit m’a laissé immédiatement prendre la main tout en étant présent quand il a fallu. Je souhaite cela à tous les présidents. Notre façon de manager la CPME Côte-d’Or est forcément différente, mais nous avons surtout un point commun, la passion de l’entreprise et l’admiration des entrepreneurs. »

X comme XXL. « Il en manque un, de X ! Ça me va bien, c’est bien de voir la vie en large, d’avoir de l’ambition, de croquer la vie à pleines dents même si ça n’est pas toujours raisonnable… Je considère que c’est une force aussi. »

Z comme Zen. « Je suis zen quand je suis à la chasse, autre passion familiale. La nature est une motivation saine pour se lever tôt le week-end. Chez les Sécula, on aime la faune, on aime la flore, on aime passer du temps dans la nature. C’est un peu mon lavage de cerveau positif. »