Les grands bourgognes ont la cote

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L’indice WineDex est au vin ce que le CAC40 est à la Bourse. Mais force est de constater qu’en la matière, les grands crus tiennent mieux le pavé que les multinationales. C’est le résultat du dernier indice WindeDex, créé par IdealWine100, le site des amateurs de vins qui étudie, depuis 2000 l’évolution des tendances sur 40 grands crus de Bourgogne, 40 de Bordeaux, et 25 vins de la vallée du Rhône. Et bonne nouvelle, les bourgognes affichent les meilleurs chiffres.

+ 88.7 % depuis 2007, le chiffre aurait de quoi faire pâlir Jérome Kerviel. C’est l’évolution de la cote des vins observés parmi les grands crus français pendant que la CAC 40 a perdu plus de 25%. Si sur l’année 2012, l’évolution n’est que de 1.32%, les bourgognes, eux, s’en sortent bien avec +2% ( et 84.67% depuis 2007). Comme quoi, la spéculation, c’est juste une histoire de bonne mise.
Après plusieurs années de ventes spéculatives, IdealWine constate un ralentissement de l’investissement pour une consommation : en clair, les acheteurs ne gardent plus leurs bouteilles en cave mais les consomment. Plutôt rassurant.

Les grands Bourgogne semblent attirer particulièrement les asiatiques. Une tendance qui s’est vérifiée lors de la vente des vins des Hospices de Beaune qui a enregistré une année record avec une augmentation de 20 à 25% des prix des bourgognes et une « pièce des présidents » de 456 litres partie pour la Chine à 131 000 euros. Cette preuve de l’intérêt des investisseurs asiatiques, avait notamment été révélée lors du rachat très commenté du château de Gevrey-Chambertin et de son domaine par un homme d ‘affaires chinois, pour la modique somme de 8 millions d’euros. Une tendance qui devrait encore se confirmer d’après Angélique de Lencquesaing, co-fondatrice du site idealWine: « Les vins rares vont continuer à s’apprécier car la clientèle est mondiale et l’offre nettement inférieure à la demande.» Même si, rappelle la spécialiste, «l’année 2014 devrait démarrer sur une tendance assez calme, compte tenu des mouvements hautement spéculatifs enregistrés ces dernières années.»

Quoiqu’il en soit toujours selon l’indice WineDex, les bourgognes restent les plus prisés et l’évolution de leur cotation (+2%) dépasse celle des bordeaux (+ 0.55%) et les vins du Rhône qui, eux sont en repli (-0.31%). Le mythique chateauneuf-du-pape, qui a constitué la quasi totalité des enchères des vins du Rhône, attire moins les foules. Le côte-rotie a même disparu des enchères. Mais on constate un retour des chardonnays parmi les grands crus de Bourgogne et une envolée de la romanée-conti, des nuits-saint-georges et des côte-de-nuits. Considérant les récoltes et les conditions météos qui ont touché les vignobles ces dernières années, le bourgogne risque encore de flamber selon Angélique de Lencquesaing. «Les problèmes de production de ces dernières années n’auront, je pense, pas de retentissement sur les prix des bordeaux en 2014 dans les ventes aux enchères, en revanche, sur les bourgognes, on pourrait assister à une hausse de prix, mais encore assez limitée cette année. En 2015 ce sera une autre histoire… ». Selon certains experts, il sera même impossible bientôt de déguster un bon bourgogne à moins de 15 euros la bouteille.