Marie-Thérèse Garcin: Beaune à cœur ouvert

© Clement Bonvalot
© Clement Bonvalot

Il y a quelques semaines, elle a rendu les clés de son bureau. 43 années passées au service de l’Office de Tourisme de Beaune: cette exceptionnelle longévité qui fait de Marie-Thérèse Garcin une personnalité forte et attachante du monde de tourisme, saluée par tous. Pour Dijon Beaune.fr, elle revient sur son parcours avec sa bonne humeur légendaire. Du tact au tac.

Que reste-t-il de votre premier jour à l’office de tourisme?
Mardi 1er juin 1971 – j’avais 17 ans  – je rentrais de 5 mois en Allemagne où j’étais jeune fille au pair et où je gérais 6 000 poules et 2 enfants!  Je ne savais rien, je ne connaissais rien, donc journée très dure.

Et de votre dernier?
Officiellement le 31 mars 2014 mais j’ai pris mes vacances avant. J’ai traité mes derniers dossiers de guidages, vidé mon tiroir, jeté des centaines de cartes professionnelles entassées depuis tant d’années, mais en les jetant une par une je me suis remémoré chaque personne, j’ai revu chaque dossier, j’avais tout en mémoire. Et j’ai envoyé un mail à tous mes contacts pour leur dire au revoir et MERCI pour tout ce qu’ils m’ont apporté.

Justement, que retenir de ces 43 années au contact des touristes?
Tout: bonheur, soif d’apprendre pour transmettre, des rencontres inoubliables.

Vous avez eu très tôt l’envie de devenir guide ?
En fait à 17 ans, après un an d’école ménagère à Chamblanc, la Mère supérieure propose à mes parents de me diriger vers l’armée ou le tourisme. Elle avait vu juste.

© Clement Bonvalot
© Clement Bonvalot

Votre meilleur souvenir de guide?
Pas un précisément mais lorsque pendant une visite ou une conférence, vous « entendez » le  silence et que vous avez toutes les paires d’yeux braqués sur vous et à la fin les applaudissements, c’est que votre mission est accomplie.

Pendant tout ce temps, qu’est ce qui a changé à Beaune?
Depuis 1971 la ville s’est embellie, on a vraiment pris conscience de sa renommée mondiale de son rôle « ville  ambassadrice de la Bourgogne et Capitale des vins de Bourgogne ». Beaune est une ville à la campagne. Équilibrée, intelligente et agréable à vivre. Beaune a rayonné dans toute l’Europe à la grande époque des ducs, Beaune irradie aujourd’hui dans le monde entier grâce à son vignoble, son histoire, ses personnages et sa gastronomie.

Le pire souvenir?
…problème, je n’en trouve pas …amnésie? non plutôt parce que je n’en ai pas.

Si on enlève les poids lourds que sont les Hospices par exemple, votre coup de cœur à Beaune c’est quoi?
Le quartier médiéval, (cours privées, Collégiale Notre-Dame) et l’ancien Carmel de Beaune avec tout son passé de Marguerite du Saint-Sacrement, du Petit Roi de Grâce à aujourd’hui.

Quels conseils donneriez-vous à des jeunes tentés par le métier ?
Si vous avez envie d’apprendre pour transmettre, si vous aimez les autres, si vous êtes généreux et en bonne santé (car le métier de guide nécessite beaucoup d’énergie), cela est pour vous, c’est le plus beau métier du monde.

Une journée à la retraite c’est quoi pour vous?
Plus de réveil le matin, prendre le temps de faire ce que l’on a envie, aller visiter, aller voir des amis, aller au cinéma, au théâtre.

Qu’est-ce que vous allez faire maintenant que vous avez le temps?
M’occuper de mes 2 petits trésors (Marius et Charly), Approfondir mes connaissances sur la Bourgogne, reprendre les cours de langue des signes pour communiquer avec les malentendants, que j’avais commencé en 1984.

Ce matin, j’ai plus de chance de vous croiser dans les rues de Beaune ou dans votre cuisine?
1) Cuisine.
2) Moutarderie Fallot.
3) Rues de Beaune.

La légion d’honneur, ça représente quoi pour vous?
Nomination du 14 juillet 2000 par le Premier Ministre et remise le 2 février 2001 par Monsieur François Patriat, alors secrétaire d’Etat aux PME-PMI et Artisanat. La plus haute décoration honorifique française;  incroyable, je ne m’en remets toujours pas 14 ans plus tard. C’est la récompense suprême pour mon investissement dans le monde du tourisme et associatif, la reconnaissance.

Au fait, rappelez-nous votre devise.
Le secret du bonheur n’est pas de faire ce que l’on aime mais d’aimer ce que l’on fait.