Matin Afghan, le roman de Kaboul à Gevrey-Chambertin

Matin Afghan, le nouveau roman du grand reporter d’origine dijonnaise Emmanuel Razavi, raconte l’histoire d’amour entre un soldat sioux et une journaliste côte-d’orienne, sur fond de guerre en Afghanistan. Dijon-Beaune Mag vous le conseille.

Emmanuel Razavi revient en cette fin d’année avec un nouveau roman, Matin Afghan (éditions du Menhir). Une histoire qui met en scène des personnages venus de plusieurs mondes. Il y a d’abord Hélène, la Bourguignonne – elle vient de Gevrey –, grand reporter pour un magazine new yorkais. Indépendante, provocante et intrépide, elle couvre des conflits. Le truc de cette jeune femme issue du la bourgeoisie viticole qui fuit ses origines, c’est l’adrénaline.
Il y a aussi Jack, le sergent sioux qui s’est engagé dans l’armée américaine pour échapper aux conditions de vie misérables de sa réserve du Dakota. Anthony, lui, est photographe de guerre. Il a perdu sa femme. Il voit son métier comme une quête. Et puis il y a surtout Massoud, le jeune Afghan victime d’un amour impossible, dont l’histoire, tirée d’un fait réel, est une sorte de Roméo et Juliette à Kaboul.

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Tout ce petit monde va se retrouver en Afghanistan, au printemps 2004, où Hélène a été envoyée par sa rédaction pour réaliser un reportage sur les amérindiens qui combattent dans le corps expéditionnaire américain. Là, leurs cultures vont se télescoper.
Dans ce roman, tout sonne vrai. Les personnages, les descriptions et les scènes de guerre. Emmanuel Razavi le concède : « J’ai vécu et couvert la guerre en Afghanistan. Nombre de choses que je raconte sont inspirées de choses vues ou vécues. Le point de départ de ce roman est d’ailleurs une rencontre faite avec un sergent sioux que j’ai rencontré là-bas. Après, j’ai bien sûr brodé car il s’agit d’un roman. » Brodé ? Pas sûr, tant le réel prend le pas sur la fiction.

Western moderne

Le livre interpelle d’ailleurs le lecteur sur le sens des guerres menées au Moyen-Orient par les États-Unis au nom de la démocratie, alors que ce pays a parqué sa minorité amérindienne dans des réserves insalubres. Rien de surprenant, finalement. Car Emmanuel Razavi, spécialiste du Moyen-Orient, a aussi réalisé plusieurs reportages dans les réserves indiennes d’Amérique du Nord. On se souvient de son film documentaire, Les derniers sentiers de la Guerre, sur l’histoire des Sioux pendant la seconde guerre mondiale, diffusé par France 3 …
Avec ce roman d’amour et de guerre qui le place d’ores et déjà dans les pas des Kessel ou d’Hemingway, ses modèles, Razavi signe un western moderne et romantique au cœur des montagnes afghanes.