La mort d’Antoine Jacquet, un véritable tsunami aux Hospices de Beaune

Antoine Jacquet est mort ce dimanche au cours d’un voyage en Chine, où il faisait la promotion de la prochaine Vente des hospices de Beaune. Cette disparition provoque un véritable tsunami dans les milieux viticole et hospitalier. Il était âgé de 64 ans. Lire aussi plus loin la réaction d’Alain Suguenot, député-maire de Beaune.

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Photo : Michel Joly

« Pour nous, il était un chef d’orchestre, et la musique et la partition qu’il nous donnait à jouer, on ne voulait pas qu’elle s’arrête là. » Ludivine Griveau, régisseur des Hospices de Beaune ne prétend pas être une intime de la famille d’Antoine Jacquet mais elle a appris, après bientôt deux années de collaboration à son côté, à apprécier les qualités de ce meneur d’hommes et de projets qui aura marqué 28 années de la double vie hospitalière et vineuse de son établissement.

Nombreux sont ceux qui ont été touchés par l’annonce de la disparition du directeur des Hospices. L’homme n’avait que 64 ans. Il s’est éteint ce dimanche loin de chez lui, loin de chez nous, alors qu’il effectuait un voyage de promotion en vue de la prochaine vente. Accueillie comme « un véritable tsunami » dans l’environnement hospitalier, la nouvelle a provoqué une vive émotion chez Alain Suguenot (voir plus loin), qui le considérait « comme un frère ». Pour Ludivine, comme pour d’autres, « le plus bel hommage à rendre à Antoine Jacquet sera de faire une grande vente des vins en novembre prochain ».

img_4264Communiqué d’Alain Suguenot, député-maire de Beaune, président des Hospices civils : 

« Chers amis,

C’est avec une douleur immense que je viens d’apprendre la disparition d’Antoine Jacquet, le Directeur des Hospices civils de Beaune, alors qu’il était en mission en Chine aux côtés de Christie’s pour promouvoir la prochaine vente des vins.
Les mots me manquent pour dire la tristesse, le chagrin, l’émotion qui nous bouleversent tous. Antoine était un homme profondément bon, d’une grande humanité et d’un extrême professionnalisme. Directeur des Hospices pendant près de 30 ans, il était un fier défenseur du service public hospitalier.

D’un investissement total, Antoine Jacquet a tenu les engagements du service public au sein de l’un des plus importants hôpitaux de la région. En étroite proximité avec les équipes médicales, il a conduit une politique consacrée au développement hospitalier en menant à terme de nombreux projets majeurs.
Grâce à sa ténacité, l’Hôpital connaît aujourd’hui, une mue sans précédent équivalente à sa reconstruction. Modernisation, équipements de pointe, combat pour l’indépendance du Sud de la Côte d’Or, Antoine fût l’un de ces hommes aux convictions profondes, mais toujours discret et efficace.

C’était un homme très ancré dans sa région, la Bourgogne et ses multiples casquettes lui offraient, de nombreuses opportunités de rencontres. La réforme récente et le rapprochement des différents hôpitaux locaux de Seurre, d’Arnay ou encore de Nuits Saint Georges avaient également été l’un de ses grands succès.

Avant de rejoindre Beaune en 1988, Antoine Jacquet avait fait ses premières armes au CHU de Nancy. Ayant le goût du challenge, il souhaitait à l’époque partir à l’étranger, mais c’est finalement Beaune et ses Hospices qu’il rejoindra pour devenir ce Directeur très atypique à « trois têtes ».
Car comme chacun sait, Les Hospices sont plus qu’un Hôpital. Musée, mais également domaine viticole. Antoine a su inscrire dans leur siècle chacune de ces entités et a considérablement contribué au rayonnement des Hospices.

L’Hôtel Dieu, ce patrimoine admirable fût équipé d’une muséographie contemporaine, tout en conservant son riche passé. Le Domaine fut quant à lui redynamisé grâce à un très beau programme architectural avec la création d’une cuverie moderne, mais aussi la concrétisation d’un partenariat historique de la Maison Christie’s en 2005, qui a pleinement inscrit notre célèbre vente aux enchères dans le XXIème siècle, à l’international.

Antoine était pour moi comme un frère, nous nous connaissions depuis toujours. J’avais pour lui une grande admiration, et un profond respect. Nous avons étudié ensemble, travaillé côte à côte ; plus de 20 ans de complicité pour nos Hospices, ce patrimoine incroyable connu et reconnu de tous, dans l’esprit de Nicolas Rolin.
Le dernier combat, qu’il faudra que je mène seul, est celui bien sûr de notre GHT. Ce sera en quelque sorte ton testament, ton héritage. Antoine, tu te plaisais à dire que tu n’étais « qu’un serviteur de passage ». Tu pars aujourd’hui beaucoup trop tôt.

Ton absence va laisser un vide immense dans le cœur des Beaunoises et des Beaunois. Tu resteras un exemple de droiture, d’intelligence et d’ardeur.

À ton épouse Martine, à tes trois fils et à toute la communauté hospitalo-viticole beaunoise j’adresse mes plus sincères condoléances. Toutes mes pensées les accompagnent en ces douloureux instants. »