Roger Martin, grands travaux familiaux

Avec 1 300 emplois dont 600 fiches de paie rien que sur le secteur dijonnais, le groupe Roger Martin est incontestablement un poids lourd de l’économie locale qui se doit de résister face aux majors d’un secteur hyper concurrentiel. En dix chiffres, voilà de quoi prendre la mesure d’une entreprise familiale résolument indépendante et fortement attachée à son territoire.

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Pierre et Vincent Martin sont les héritiers d’une formidable histoire qui continue de s’écrire. Face aux mastodontes du secteur, le groupe familial doit cependant s’inscrire dans une logique de développement et de diversification des métiers, en direction notamment du bâtiment.

Par Dominique Bruillot
Pour Dijon-Beaune Mag
Photos : Jean-Luc Petit

1985

En l’an de grâce 1895, Eugène Martin, compagnon et fils d’agriculteurs auvergnats vient de terminer son tour de France. Il fonde à Dijon une mini entreprise spécialisée dans l’asphaltage et le pavage avec des chevaux.

210 millions

C’est le montant, en euros, du CA actuel de Roger Martin. Si l’assainissement, le terrassement et les routes occupent des places de choix dans l’activité du groupe (de 23 à 33 %), le bâtiment monte en puissance (10 %) depuis les rachats de plusieurs activités en Suisse. Cette croissance externe, qui se poursuit avec l’acquisition récente d’entreprise du centre de la France, vise la complémentarité des métiers. « Nous avons désormais un pied dans le bâtiment et le génie civil » résume Vincent Martin.

1 300

« Nous restons à taille humaine et protégeons cet esprit de proximité et de réactivité qui nous anime » explique le dirigeant du groupe qui compte désormais 1 300 collaborateurs. Face aux majors du secteur, Roger Martin, tout en maîtrisant un maximum de métiers, oppose la « réactivité d’un circuit de décision très court ». Le siège du groupe accueille 25 collaborateurs qui sont les animateurs au quotidien d’une mosaïque de sites de production et d’intervention.

2016

« La grosse année ! ». Marquée par plusieurs acquisitions suisses dans le canton de Fribourg (Bugnon construction, MJM global building, Premium ingénieurs génie civil) puis, tout récemment, par l’acquisition de Merlot TP dans la Nièvre et Axiroute près de Bourges. « Nos projets de développement nous font regarder du côté de la région parisienne » ne manque pas de rappeler le dirigeant de Roger Martin.

10 000

Vincent Martin préside la puissante FRTP (Fédération régionale des travaux publics), qui représente la bagatelle de 10 000 emplois sur l’ensemble de la Bourgogne-Franche-Comté. Selon lui, un métier d’avenir pour les jeunes car (source Dijon Capitale) « les TP promettent une véritable ascension sociale pour les plus motivés. Y travailler, c’est ouvrir la satisfaction de contempler l’œuvre accomplie à travers des ouvrages d’exception ».

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Vincent Martin, de la quatrième génération, a intégré le groupe familial il y a quinze ans.

8

On peut identifier au moins 8 métiers nécessaires à l’équilibre d’un groupe familial de BTP dans un univers de forte concurrence : terrassement, VRD (Voirie, Réseaux, Divers), assainissement, canalisations, fibre optique, génie civil, électricité et outils industriels pour la production du béton, des granulats et des enrobés.

4

Vincent est le Martin de la 4ème génération. Après le fondateur Eugène Martin, il y eut son fils Roger qui donna son nom à l’entreprise, précurseur dans le domaine de la mécanisation. Pierre Martin en sera le DG en 1970 puis le PDG en 1985, impulsant à la fois un développement géographique et une diversification des métiers. C’est en 2001 que l’ingénieur ESTP Vincent Martin intègre le groupe familial pour en devenir le directeur général en 2004 puis le président du directoire en 2012.

600

Roger Martin est de toute évidence l’un des plus gros employeurs de la place locale. Avec 600 fiches de paie éditées chaque mois sur le territoire de la communauté urbaine, le groupe dijonnais honore sa devise : « profession entrepreneur ». Un état d’esprit que Vincent Martin retrouve volontiers au sein du DFCO, « car nous aimons nous battre et afficher notre statut de groupe indépendant du BTP ».

500 000

Certains chiffres donnent le tournis dès que l’on aborde le paysage opérationnel de Roger Martin. 500 000 tonnes d’enrobés, autant de tonnes de granulats, 200 cartes grises de camions, 100 000 m3 de béton prêts à l’emploi et produits in situ, une dizaine de carrières entre Bourgogne et Franche-Comté… le BTP ne trahit pas ici sa réputation de solidité.

34

Ayant de fortes attaches à Arbois, les Martin exploitent aussi un très joli domaine viticole,le Domaine de la Pinte, l’un des plus importants dans le Jura puisqu’il rayonne sur 34 hectares. La famille Martin y travaille avec bonheur tous les cépages nobles du vignoble jurassien : pupillin, poulsard, savagnin, vin jaune… Le rapprochement entre Bourgogne et Franche-Comté n’aura donc été pour elle qu’une formalité.