Rougeot: du meursault, du goudron, du ballon

© Dominique Bruillot
© Dominique Bruillot

Le centre de formation du DFCO va officiellement être baptisé Rougeot aujourd’hui même. Cette famille de vignerons de Meursault, fortement impliquée dans le domaine des travaux publics, prend donc place au cœur du football professionnel dijonnais. Retour sur une drôle d’histoire entre terroir, bitume et ballon rond avec Christophe Rougeot, le président de l’entreprise qui porte le nom de son père, Hubert Rougeot.

Christophe, il est loin le temps des vignes qui ne suffisaient pas à nourrir la famille…
Pas tant que cela. Mon père n’avait pas assez de vignes pour vivre, c’est pour cette raison qu’il s’est engagé dans un autre métier. Il a aussi été longtemps le maire de Meursault.
Aujourd’hui, le BTP est un employeur important pour la région.
L’entreprise est née en 1960, elle emploie maintenant 430 personnes réparties sur les sites de Meursault, Dijon, Sens et Langres.
Malgré tout, qu’est-ce qui vous parle le plus au fond du cœur, le vin ou le goudron?
Le vin est bien évidemment l’expression de la convivialité. Nous sommes vignerons depuis cinq générations. C’est mon frère Marc qui s’occupe du domaine, son fils l’accompagne. Nous sommes liés à jamais au terroir.
Et le foot là-dedans?
Il est pour moi l’école de la vie. Certains lisent Nietzche ou Marx pour s’épanouir, pour moi ce fut le foot. J’ai une dette envers lui.
Ah bon, une dette?
Et bien oui. Dans le cadre de la Coupe Gambardella, quand j’étais adolescent, le Cercle Dijon a pris une sévère défaite face à l’ASSE de Paganelli et Rousset, 8 buts à 1. J’étais le gardien. Je me sens un peu fautif. J’ai compris aussi que je ne serai jamais professionnel.
Effectivement, c’est ce qu’on appelle une taule, mais plus sérieusement.
Bernard Gnecchi, à qui le DFCO doit tout, puis Olivier Delcourt, qui est son successeur à la présidence, la bonne personne à la bonne place, m’ont renforcé dans mes convictions d’accompagner ce club. C’est pour cela que j’ai fait le choix du Centre de formation, il représente des valeurs qui me sont chères.
 
Il y a aussi ce que vous appelez le civisme territorial.
C’est une expression que je fais mienne. Hubert Rougeot SA fait 50% de son chiffre d’affaires en Côte-d’Or dont une grosse partie sur le secteur du Grand Dijon. Il faut savoir rendre au territoire ce qu’il nous donne.