Bien dans le pot d’une miss

Quatre filles parmi les plus belles de France se mettent en huit pour vous servir leur vision du poulet à la Gaston-Gérard: un rêve? Non, une réalité quand le groupe SEB vous invite à devenir membre du jury gastronomique le plus chanceux du monde.

Par Dominique Bruillot
Photos: Jean-Luc Petit

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La cuisine de la vie se mijote au gré des expériences les plus improbables. Celle-ci en est une d’autant plus merveilleuse que rien, ni personne ne vous volera le privilège d’avoir été soigné aux petits oignons par quatre créatures de rêve prêtes à en découdre pour obtenir les faveurs de votre palais. Le défi consiste alors à choisir qui parmi les miss régionales 2013 de l’Est de la France (Lorraine, Franche-Comté, Bourgogne et Alsace), est le plus au fait des choses de la cuisine.

Au bout du compte, on le répète ouvertement, cette initiative que l’on doit notamment au patron de l’unité culinaire de Selongey Philippe Crevoisier, aura cassé deux mythes: celui de la ménagère de moins de cinquante ans, celui aussi de la miss qui, derrière une apparence éthérée et inspirée, assure qu’elle fera de l’humanitaire et sauvera le monde. L’exercice prouve que nos belles savent retenir les hommes à la maison autrement que par leurs charmes. Elles ont de l’imagination à revendre et régalent leurs invités. L’auteur de ces lignes en est le premier témoin.

Donc, merci à SEB et merci au Cookeo (ça, c’est pour le renvoi d’ascenseur) d’avoir fait un choix si judicieux pour la constitution du jury. Et de se retrouver ainsi sous la haute compétence d’un chef doublement étoilé (William Frachot), en compagnie de l’excellent vigneron de la Côte de Nuits Bernard Gros, du pape de la moutarde Marc Démarménien (Fallot), d’un volailler digne de sa chère Bresse natale Joseph Sagetat et d’une remarquable productrice de viande de l’Auxois Emilie Jeannin.

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Un casting aussi pointu a de quoi mettre de l’huile dans le moteur de votre égocentrisme contenu pour le restant de vos jours. Mais alors, les amis, quel spectacle! Les petites chéries en veulent. Bien briefées par le chef maison Bruno Blancho, elle passent directement à la casserole (ou plutôt au Cookeo) pour une démonstration de leurs talents. Le cahier des charges est assez large: réinventer grâce au Cookéo la recette du poulet à la Gaston-Gérard, dans un temps limité, avec une « assistante » fournie par la maison SEB et grâce à quelques ingrédients permettant d’intégrer un peu de chacune des régions des belles. C’est sans filet (ou presque si l’on se réfère au produit choisi), que celles-ci se lancent dans un exercice virtuose: mettre la volaille de Bresse à toutes leurs sauces.

Puis, le verdict tombe. Après une âpre discussion entre les membres du jury, portant notamment sur les critères à mettre en avant dans ce débat sensible, c’est la notion de goût qui domine. Elle permet donc à la miss Lorraine Charline Keck de l’emporter, tant la maîtrise de sa cuisson de volaille et la belle purée qui l’accompagne font l’unanimité.

Pour autant, ses trois « rivales » n’ont pas démérité. Un peu comme à l’école des fans, le jury a même décidé de leur accorder toute sa reconnaissance. Cela vaut pour Marie Reintz la Bourguignonne qui, en régionale de l’étape, s’est inspirée de sa vie de voyageuse pour s’aventurer (un peu trop peut-être) sur le terrain fragile et exigeant du sucré-salé. Idem pour l’Alsacienne Laura Strubel, aussi généreuse dans sa proposition que peut l’être la cuisine familiale de son terroir ou la Comtoise dont le plat ne fait pas démentir, saucisse de Morteau à l’appui, le chauvinisme légendaire de nos voisins.

Dans cette histoire aussi gourmande qu’agréable à regarder, c’est notre « Gaston-Gérard » légendaire qui a laissé quelques plumes en réalité. Exit les fondamentaux de ce plat emblématique de la gastronomie dijonnaise, bonjour la libre interprétation de ces top modèles cordons-bleus et libres d’esprit. Un mélange des genres qui, personnellement, laisse un sérieux goût de reviens-y.