Un « Hospices de Beaune » à soi

Ce n’est plus une nouveauté, mais le premier acheteur de la célèbre Vente des vins de Beaune vous le propose depuis dix ans : s’offrir une bouteille (ou plus) des Hospices de Beaune à son nom. La solution : www.hospices-beaune.com.

Par Dominique Bruillot
Pour Dijon-Beaune Mag 72
Photo : Jean-Luc Petit

Albert Bichot et les Hospices de Beaune, c’est déjà une vieille histoire d’amour. Depuis 20 ans, la maison beaunoise s’affirme comme le leader de la célèbre Vente qui, cette année, aura lieu le dimanche 18 novembre. Suivi dans le monde entier par les réseaux sociaux et les médias, l’événement ne semble accessible (et cela est un peu vrai, en réalité) qu’aux initiés fortunés, aux grands noms du vin qui achètent pour eux ou pour des tiers dotés de solides moyens, laissant aux autres le soin de rêver un peu, de s’émerveiller ou de se contenter, s’ils sont sur place, d’avoir le nez scotché aux vitres des halles et à admirer le spectacle des enchères.

De 40 à 150 euros la bouteille

Pourtant, il existe un moyen, en tant que particulier, de se procurer les dives bouteilles estampillées « Hospices de Beaune ». La solution, depuis une dizaine d’années, vient de la maison Albert Bichot elle-même. Sous la conduite de Jean-David Camus, le site www.hospices-beaune.com a permis de sérieusement démocratiser la procédure d’achat, en ouvrant cette possibilité au grand public. En 2017, par exemple, on pouvait souscrire à l’acquisition de trois rouges (savigny 1er cru cuvée Forneret, beaune 1er cru cuvée Guigone de Salins et corton grand cru cuvée du Docteur Peste) et deux blancs (l’excellent pouilly-fuissé qu’on vous recommande pour son rapport qualité-prix et le meursault cuvée Loppin) à des prix abordables (entre 40 et 150 euros TTC pour le millésime 2018).

Mais, car il y a toujours un « mais », il faut savoir être patient. La livraison des doux breuvages doit attendre la fin de l’élevage et la mise en bouteille. Soit juin 2020 en ce qui concerne le millésime en cours. Ce qui, si on y réfléchit bien, n’est pas si dur à entendre, tant il est agréable d’ouvrir à terme une bouteille de ce calibre entre amis ou en famille le moment venu.

Et là, pas de mauvaises surprises. Le prix maximum est défini avant la vente, peu importe le résultat des enchères. Le choix des cuvées sélectionnées est quant à lui annoncé quelques semaines avant la vente, de début à mi-octobre. Avec le privilège, moyennant un forfait de 60 euros pour un minimum de 6 bouteilles achetées, d’accoler son nom à l’étiquette. Après, chacun ira de sa modestie naturelle.

Les vieux millésimes aussi

Comme l’auteur de ces lignes n’est pas un robot (c’est la question qu’on lui pose inévitablement en allant sur le site), il (moi, donc) s’est inscrit. Les informations tomberont ensuite sur son (mon) mail. Deux solutions s’offriront alors à l’acheteur : acheter une bouteille ou plus s’il la joue en solo, acheter un fût en groupe s’il a des amis qui partagent sa passion pour les vins de Bourgogne. Une troisième voie est possible : pencher pour un vieux millésime des Hospices, avec un choix large et alléchant. Les caves de la maison Albert Bichot ont encore un peu de réserve.

Du savigny (rouge) 1er cru cuvée Fouquerand 2014 (84,20 euros) à l’enchanteur corton grand cru cuvée Charlotte Dumay (de 153,10 à 203,20 euros selon les millésimes, de 2010 à 2014 excepté le 2013), cette palette offerte à l’amateur lambda peut donner l’impression, l’espace d’une dégustation, que le must bourguignon est à portée de bien des bourses. Pour notre part, pour avoir goûté pas mal de ces vins, on vous conseillerait volontiers un volnay-santenots 1er cru cuvée Gauvain 2011, friand et généreux, pour la relativement modique somme de 89,20 euros. C’est bon à boire dès à présent et ça fera un tabac à votre table ! On vous dira plus tard quel aura été notre choix pour 2018…