Unesco, Dijon s’inspire du prestigieux Cadre Noir

Patrimoine mondial de l’Unesco? Ça vous parle? Le vignoble de Bourgogne en rêve, l’équitation française y est déjà. Portée notamment par le Cadre Noir, un ensemble d’élite qui fait halte à Dijon en ce moment.

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Depuis 2011, l’Equitation de tradition française est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. De quoi attirer l’attention des Bourguignons qui, eux aussi, visent cette reconnaissance suprême pour leurs climats.

Cette équitation de tradition française est portée depuis le XIXème siècle par le Cadre Noir de Saumur. Au lendemain des guerres napoléoniennes, la cavalerie française est décimée. Dès 1825, pour reformer les troupes à cheval, une école de Cavalerie est créée à Saumur avec pour mission de redonner à la France un vivier de chevaux de guerres et de cavaliers d’élite. Aujourd’hui, la donne n’est plus la même. Les années 70 ont marqué le développement spectaculaire de l’équitation de loisir, des centres équestres ont été créés partout dans le pays.

« A ce moment-là précise-t-on au Cadre Noir, la France a souhaité organiser l’enseignement de l’équitation en créant une école qui aurait pour vocation la préparation aux diplômes supérieurs d’enseignants et la préparation à la compétition de haut niveau. Confiée au Ministère chargé des Sports, l’Ecole Nationale d’Equitation est créée par décret en 1972. Elle s’est naturellement appuyée sur le savoir-faire et les connaissances des écuyers du Cadre Noir, qui, en devenant le corps enseignant de cette école, retrouvait ses missions d’origine: enseigner l’équitation adaptée à son époque, militaire hier, sportive aujourd’hui, et dresser des chevaux. »

Les cavaliers ne sont donc plus forcement des militaires. Toute l’année ils enseignent l’équitation, représentent la France dans des compétitions sportives, et se produisent en gala. Pour la première fois de son histoire, le Cadre Noir est à Dijon depuis le début de la semaine. Placé sous la direction du Colonel Patrick Teisserenc, l’ensemble donne quatre représentations jusqu’à dimanche.

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La reconnaissance Unesco pour le cheval et le Cadre noir.

Une « caravane » impressionnante de 19 écuyers, 12 soigneurs et 30 chevaux a pris d’assaut le Zénith. Un corps d’élite au service de la transmission du savoir-faire français.

« Je ne vais pas dire que la France est la meilleure, sourit le Colonel Teisserenc, il n’y a pas d’arrogance dans le propos, mais notre pays est clairement une grande nation équestre avec justement un passé, une histoire, un patrimoine équestre dont certains grands entraîneurs étrangers se revendiquent. Un savoir-faire qu’il était indispensable de préserver, d’où la démarche au patrimoine mondial. L’Unesco est très attachée à la notion de communauté, et l’idée c’est bien de rassembler autour de cette équitation. L’Equitation de tradition française telle qu’elle est reconnue par l’UNESCO, c’est surtout un style. Alors vous allez me dire reconnaitre le style d’un grand couturier, des gens savent très bien le faire, mais à quoi reconnaît-on l’équitation à la française? Eh bien, ca passe par des mots clés: élégance, sobriété, finesse. On s’interdit par exemple d’attirer l’attention sur les cavaliers, c’est le cheval qui est à l’honneur. »

Au Cadre Noir, on reconnaît volontiers que l’accession au classement du Patrimoine mondial de l’Unesco a eu un effet de booster. Elle a braqué les projecteurs sur ce corps d’élite.

C’est dire si Dijon se retrouve avec fierté sur la route de ces cavaliers de référence: « Nous sommes là pour présenter une quinzaine de tableaux dont certains sont plus historiques, plus traditionnels comme les sauteurs en liberté ou la reprise des écuyers qui, dans le temps, était faite pour montrer simplement la maitrise d’une institution ou d’un centre équestre. Mais aussi des tableaux plus modernes, plus actuels ».

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