Vercingétorix, sosie d’un saint et monument historique

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Ces deux statues pourtant similaires représentent bien deux personnages distincts. Celle de gauche correspond au célèbre chef gaulois Vercingétorix, réalisée par Aimé Millet en 1865, tandis que celle de droite représente saint Sigismond et se trouve dans l’église de Larressingle, dans le Gers.
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La statue de Vercingétorix, indissociable du site d’Alésia, est désormais officiellement classée monument historique. Une consécration qui permet de rappeler au passage que la représentation du Gaulois ressemble étrangement à celle d’un ancien roi de Bourgogne devenu saint…

Vercingétorix a gagné son bâton de maréchal. Hier, François Sauvadet lui-même s’est félicité « que le Ministère de la Culture a, par arrêté, classé au titre des monuments historiques le monument de Vercingétorix à Alise-Sainte-Reine. » La sculpture de Millet, enfin reconnue, apporte un éclairage nouveau sur le site d’Alesia. Cent pour cent côte-d’orienne (son socle est en granit de Saulieu et en pierre de Pouillenay, rappelle le président du département), elle est aussi l’objet d’un autre mystère, comme l’explique Bernard Lecomte, dans Par tous les saints, un hors série de Bourgogne Magazine consacré aux saints liés à la Bourgogne(*1). Elle est la copie conforme de saint Sigismond, comme on peut le voir sur nos photos.

L’anecdote est authentique. Elle date du 27 août 1865, et a été rapportée par un journaliste de L’Echo de l’Auxois qui assistait à la scène. Ce jour-là, alors que la grandiose statue de Vercingétorix commandée par Napoléon III au sculpteur Aimé Millet (à gauche) parvenait enfin sur le site d’Alésia, debout sur un fardier attelé à six chevaux de trait, des femmes du village d’Alise-Sainte-Reine se sont agenouillées dans l’herbe pour saluer, en se signant, ce mystérieux et impressionnant « saint Gétorix » ! Bien entendu, Vercingétorix n’a jamais été considéré comme un saint, même si l’idée de Napoléon III était d’offrir à la méditation de ses contemporains cette icône de la résistance nationale. Or, les braves bigotes d’Alise n’étaient pas si loin de la vérité, car cette statue est bien celle d’un saint authentique : saint Sigismond en personne, qui fut aussi roi de Bourgogne au VIe siècle, et qui trône mystérieusement (à droite ci-dessus) dans la petite église de Larressingle, sur la route de Compostelle, dans le Gers…

*1 Par tous les saints, hors série Bourgogne Magazine, par Bernard Lecomte, 116 pages, en vente dans les kiosques, 7,5 euros.