Vole, vole papillon

Le 11 octobre 2018, l’institution fêtera ses 60 ans. Directeur général des Papillons Blancs de Beaune, Jacques Berthet rappelle ainsi que le handicap est aussi une formidable aventure entrepreneuriale menée en étroite complicité avec son président Philippe Chaussade.

Le tandem Chaussade – Berthet fonctionne depuis une dizaine d’années. Le directeur général de l’association Les Papillons blancs et son président abordent l’avenir plutôt sereinement, conscients que le chemin qu’ils ont tracé servira forcément.

Propos recueillis par Dominique Bruillot
Pour Dijon-Beaune Mag #67
Photo : Jean-Luc Petit

D’une manière générale, le handicap est-il mieux traité aujourd’hui qu’il y a 60 ans ?

Il n’y pas de commune mesure. Il y a 60 ans, les parents ont été les pionniers, les premiers à dénoncer la non prise en compte des difficultés rencontrées par leurs enfants dans tous les domaines. Aujourd’hui, plusieurs lois importantes (tout d’abord en 1975, puis plus récemment en 2002 et 2005), sont intervenues pour apporter de grandes avancées dans l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la Cité.

Est-il mieux perçu par le grand public ?

Même s’il reste beaucoup à faire, on constate une large progression dans la perception que le grand public possède du handicap. Les réseaux sociaux, certains phénomènes médiatiques comme la présentation de la météo à la télévision par Mélanie, une enfant trisomique, ou encore certaines personnalités ont largement dépoussiéré l’image un peu vieillotte que le handicap pouvait incarner. Le handicap n’est pas un frein à la performance.

En bientôt 60 ans d’existence, les Papillons Blancs ont imposé une approche particulière du handicap. S’il y avait un point fort de cette approche à mettre en avant, lequel serait-il ?

Nous avons su allier performance et efficacité de notre organisation, tout en gardant la dimension humaine. Notre organisation est reconnue par nos partenaires et nos financeurs.

Avec plus de 550 fiches de paie, les Papillons Blancs de Beaune, c’est aussi une entreprise à part entière. Avez-vous le sentiment d’être considéré en tant que tel dans les paysages local et régional?

Hélas non. Sur un territoire tel que le sud de la Côte-d’Or, avec un budget de 18 millions d’euros dont plusieurs consacrés à la construction au profit des entreprises locales, notre secteur a pourtant très bien su résister à la crise. Nous continuons à embaucher chaque année de nouveaux salariés.

Entre président de l’association et directeur général de l’institution, vous formez un tandem complice et porteur du même projet depuis plusieurs années. Avez-vous déjà une idée de ce que sera l’après Chaussade-Berthet ?

Nous sommes confiants. Tout sera fait pour que nos successeurs prolongent le chemin déjà largement tracé. Tous les voyants sont au vert, nous laisserons une structure saine financièrement et bien organisée, prête à relever les défis qui nous attendent.

Quels sont vos plus grands espoirs pour l’avenir ?

Nous espérons que le vieillissement des personnes en situation de handicap sera pris en compte à la mesure des enjeux. La boucle sera ainsi bouclée en ce qui concerne les objectifs de notre association parentale. Il est vital que les besoins des personnes en situation de handicap soient pris en compte de façon adaptée, tout au long de leur vie.

Quelles sont aussi vos plus grandes craintes ?

Un désengagement de l’État qui fragiliserait les structures gestionnaires. Mais aussi une « technocratisation » de l’action sociale et médicosociale qui viendrait déshumaniser le secteur.

Sommes-nous aujourd’hui en mesure de gérer une problématique de handicap de la naissance à la mort ?

Nous y sommes presque… Reste le volet du vieillissement qui, à ce jour, n’est pas pris en compte de façon adaptée.

Si vous aviez un message à faire passer aux familles désemparées face au handicap, quel serait-il ?

Ne pas perdre espoir et nous contacter. Des parents et des professionnels seront en mesure de les conseiller utilement.

2018 sera une année anniversaire, dites-nous en plus…

Philippe Chaussade et moi avions souhaité fêter les 50 années de notre association en 2008, peu de temps après notre arrivée en 2007 à nos postes respectifs. Cette journée festive avait été réalisée avec tout le décorum qui était de mise, en présence de personnalités importantes. En 2018, nous fêterons dignement les 60 ans d’existence de notre association et la date est d’ores et déjà fixée : ce sera le jeudi 11 octobre 2018 !