VRP: la mutation du Port du Canal à Dijon

© dijon-avant.com
© dijon-avant.com

Petite escapade urbaine avec VRP (Un Village ou une Ville, une Route, un Patrimoine). Direction Dijon Sud, à la rencontre du Port du Canal. Entre future Cité de la Gastronomie et péniche Cancale, le secteur est en pleine mutation.

Chronique réalisée en partenariat avec l’entreprise Rougeot à Meursault

A s’attarder sur la carte, on perçoit bien cette ligne quasiment droite qui part de Gevrey-Chambertin au cœur des grands crus du vignoble de Bourgogne pour arriver à Dijon, capitale des Ducs. C’est le début de ce que l’on appelle volontiers ici les Champs Elysées de la Bourgogne. Mais nous concernant, nous ne filerons pas vers Beaune aujourd’hui. Non, nous remonterons vers Dijon. Cheminement longiligne qui, en bordure de route, nous fera saluer la fromagerie Gaugry à Fixin, nous fera côtoyer les vignes d’une jeune appellation dynamique, marsannay, et son célèbre Rosé. Arrivée à Chenôve, la D974 se transforme en Avenue Roland-Carraz, en hommage à un ancien maire de la ville, député de la Côte-d’Or et ministre. Puis à Dijon, elle devient Avenue Jean-Jaurès.

visuel_legende2Ici le tramway a considérablement changé l’environnement. Le long de la route, les anciennes casernes militaires laissent peu à peu place à de nouveaux ensembles immobiliers, dont la plupart seront labellisés « ecoquartiers ». L’entrée Sud de Dijon se transforme, et avec elle le Port du Canal est en train de s’offrir une nouvelle jeunesse. C’est ici que nous nous arrêterons, tout près de la coquette église Sainte-Chantal et, surtout, de l’ancien Hôpital Général, qui deviendra bientôt la Cité de la Gastronomie. On vous l’a dit, la mutation est en train de s’opérer.
Rendez vous est pris au pied de l’obélisque qui trône à l’entrée du port. Le monument, signé Jean Charles Bellu, a été édifié là en 1786 pour saluer l’avènement du Canal de Bourgogne. C’est symboliquement le prince de Condé, gouverneur de la Bourgogne, qui en posa la première pierre. Comme le rappelle Guy Renaud dans son petit guide Dijon en 100 dates (Editions Sutton), « le premier bateau venant de Saint-Jean-de-Losne est entré dans le port du Canal, le 14 décembre 1808. Et le journal de la Côte-d’Or raconte: deux bateaux sont entrés dans notre port, au milieu des acclamations d’une foule immense ».
Au cœur du XIXème siècle, le Port du Canal fut un haut lieu du commerce du charbon, du bois aussi. Les berges sont alors peuplées de négociants. Des joutes nautiques y sont aussi régulièrement organisées pour distraire les Dijonnais. Puis vint le déclin. A la fin des années 1970, le port du Canal a mué en port de plaisance, et un jardin d’agrément a été créé. Située au cœur de l’ensemble, la sculpture « Le rêve ailé » de Robert Rigot nous rappelle que Gustave Eiffel est né face au port, Quai Nicolas Rollin, très exactement, là où Amora a longtemps fait tourner son usine historique.

AMORA 1955
l’ancien site d’Amora © dijon-avant.com

Les oiseaux migrateurs ont pris possession de l’ile. Aujourd’hui, on l’a dit, le quartier est en train de s’offrir une seconde jeunesse, grâce à la volonté politique, grâce aux habitants, grâce aussi à des passionnés comme les créateurs de la Péniche Cancale. Eux qui en 2009, ont installé là, à demeure, une ancienne péniche de transports de marchandises en Bistrot Spectacle. Aujourd’hui, la péniche accueille près de 200 évènements culturels par an. Elle est l’un des symboles de ce dynamisme retrouvé du Port du Canal. Et ce n’est pas fini.

logo-rougeot