VRP. Saulieu ou la véritable histoire du taureau de Pompon

On a beaucoup écrit sur Saulieu, haut lieu de la gastronomie française. Mais que sait-on réellement du taureau planté fièrement au cœur de la ville, le long de l’ex-nationale 6? Retour sur une drôle d’histoire, en faisant la part des choses entre le vrai et le faux. Un fait demeure, parmi les grands artistes, c’est bien Saulieu qui a décroché le Pompon.

VRP Pompon

Rubrique réalisée en partenariat avec l’entreprise Rougeot à Meursault

Il nous est terriblement familier mais connaissons nous vraiment l’histoire du taureau de Pompon? En empruntant feu la Nationale 6 dans la traversée de Saulieu, il est là, incontournable, emblématique. On ne le répètera jamais assez, Saulieu doit beaucoup à la « 6 », à commencer par sa réputation gastronomique. Sans la nationale, Alexandre Dumaine n’aurait sans doute pas réussi son pari d’implanter, ici, au cœur du Morvan un restaurant de haut niveau. Le voilà justement l’ancien fief de Dumaine, aujourd’hui aux mains de la famille Loiseau, sublimé par la cuisine de Patrick Bertron.
Le relais gastronomique est d’ailleurs très bien mis en valeur par les nouveaux aménagements de la traversée de Saulieu. Il y a quelques années, la municipalité a en effet engagé d’importants travaux de voirie. Un nouveau cheminement piétonnier, des places de parking et des abords valorisés, la route nostalgie repris des couleurs.

L’enfant du pays

Face à « BL », trône donc ce majestueux taureau que le monde entier nous envie. Dans une commune qui chaque 15 août fête le sa majesté le charolais, l’emblème est de taille et de bronze. Sauf que…, ne vous y trompez pas, le taureau de Pompon n’est pas un charolais. L’histoire de cette œuvre monumentale est d’une autre nature. Elle évoque l’un des plus grands sculpteurs bourguignons.
C’est à Saulieu que François Pompon voit le jour le 9 mai 1855. Dans la menuiserie-ébénisterie paternelle il apprend le goût du travail manuel. Mais il se tourne très vite vers la sculpture. C’est à Dijon qu’il aborde une partie de sa formation. Alors qu’il est apprenti tailleur de pierre chez un marbrier funéraire, Pompon suit les cours du soir de l’école des beaux-arts. Puis vient Paris qu’il rejoint à 20 ans. Il y rencontre notamment Auguste Rodin.
C’est là, dans la capitale que Pompon se spécialisera dans la sculpture animalière. L’artiste connaitra le succès très tard, à plus de 65 ans, lorsqu’en 1922, il présente au Salon d’Automne son fameux Ours Blanc, dont une copie signée Henry Martinet trône dans le Jardin Darcy à Dijon, l’orignal se trouvant au musée d’Orsay à Paris. Le 6 mai 1933, François Pompon meurt à Paris. Quatre jours plus tard, il est enterré chez lui à Saulieu. Sa tombe se trouve derrière le chevet de l’église Saint-Saturnin. Vous la croiserez forcement si, comme nous vous y invitons, vous prenez le temps d’arpenter les rues commerçantes de la commune. Sans descendant, Pompon lèguera ses œuvres à l’Etat.

Un beau bébé de 5 tonnes !

En hommage à l’un de ses plus illustres concitoyens, la cité morvandelle a donc ouvert un musée Pompon dans un hôtel particulier datant du XVIIème siècle, situé à côté de la basilique Saint-Andoche. On peut y voir certaines des sculptures animalières de l’artiste, mais aussi quelques unes de ses œuvres de jeunesse.
Puis il y a le grand taureau de bronze. Immanquable à deux pas de l’office de tourisme, donnant l’impression de vouloir réguler la circulation de l’ex nationale. Le taureau, c’est l’une des dernières œuvres de Pompon. Il l’aurait sculpté lors d’un séjour chez son ami Edouard Herriot. En fait, il ne l’a terminé que quelques mois avant de disparaitre.
Le bel animal exposé à Saulieu n’est en réalité qu’une réplique en bronze réalisée grâce à une souscription lancée par la ville. L’original vit sa vie au Petit Palais à Paris. La sculpture de Saulieu, on la doit au bronzier Hohwiller. Installée en 1948 sur la Place de l’Etape, connue aujourd’hui sous le nom de place Charles-de-Gaulle, inaugurée en 1949 par le maire de l’époque, le Docteur Roclore. Le chanoine Kir, député maire de Dijon, et Édouard Herriot, alors président de l’Assemblée nationale sont de la fête.
Très vite, le mastodonte devient la figure de proue de Saulieu. Ce n’est qu’en 2006 qu’il rejoint l’emplacement qui est le sien aujourd’hui, à deux pas de l’ancienne borne impériale. Sur le socle granitique, le sculpteur côte-dorien Albert David a apposé une médaille qui représente le visage de Pompon.

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