25 000 pêcheurs en Côte-d’Or : la fédération a fêté ses 100 ans

La fédération de Pêche et de Protection du milieu aquatique de Côte-d’Or (FDAAPPMA) a fêté ses 100 ans en 2023. Si la pratique a toujours la cote dans notre département, la survie des espèces est aussi un véritable enjeu, comme le confirme son président Jean-Pierre Sonvico.  

La Fédaration pour la Pêche et la Protection du milieu aquatique de Côte-d’Or compte 25 000 adhérents. © D.R.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille pour la Fédération départementale pour la Pêche et la Protection du milieu aquatique de Côte-d’Or. Comme son nom l’indique, la fédération n’œuvre pas seulement au bon déroulement de la pratique ou à l’obtention de la précieuse carte. « La protection des milieux aquatiques représente en réalité 70 % de nos missions », explique son président Jean-Pierre Sonvico. Entre la renaturation des cours d’eau, la création de frayères, la restructuration des berges, la réoxygénation des eaux, le suivi des peuplements piscicoles (pêche électrique) et de la température des eaux en continu sur une centaine de cours d’eau en Côte-d’Or, la liste des actions est longue. D’importants travaux financés par les agences de l’eau et VNF, seront par exemple réalisés cette année dans une partie des berges de la Seine à Vix ainsi que dans la Tille à Pluvet.

25 000 adhérents en Côte-d’Or

Les cours d’eau subissent aussi les périodes de grandes chaleurs. Certaines espèces menacées comme la truite fario ou le brochet risquent de disparaître dans les années à venir : « La fraîcheur de l’eau est un paramètre majeur. À partir de 19 degrés, les truites arrêtent de s’alimenter, à 23 elles commencent à mourir. » 

La pisciculture de la fédération, à Velars-sur-Ouche, joue alors pleinement son rôle, avec à la clé la réintroduction annuelle de 40 tonnes de truites arc-en-ciel stériles pour concilier protection des espèces autochtones et activité de pêche.

La Côte-d’Or est aussi une terre d’eau : plus de 2 800 km de rivières, 1 550 ha de plans d’eau et réservoirs et 205 km de canaux ! De quoi satisfaire les 25 000 adeptes présents sur le département et qui fait de la fédération côte-d’orienne la huitième plus importante de France sur les 94 agréées et rattachées à la FNPF. « Concernant les ventes de cartes de pêche, nous avons dépassé le niveau d’avant Covid », apprécie son représentant, tout en rappelant au passage que 200 PV annuels sont dressés aux petits malins qui tentent de passer entre les mailles du filet.

Sensibiliser pour mieux protéger

La transmission est une valeur partagée par de nombreux pêcheurs, à commencer par le cercle familial. Les plus jeunes échappant à cet héritage peuvent aussi en savoir plus grâce à la FDAAPPMA, qui a mis en place une convention avec le Conseil départemental pour réaliser des animations « connaissance du milieu aquatique » dans les écoles, collèges et centres de loisirs de Côte-d’Or, en lien avec un animateur professionnel sensibilisant à la protection des milieux aquatiques. 

En 2023, plus de 1 200 jeunes ont ainsi participé à une cinquantaine d’animations : « Les enfants ne se doutent pas qu’il y a une vie formidable au fond de l’eau. Les écoles sont extrêmement demandeuses, nous comptons bien renouveler l’opération cette année », explique Jean-Pierre Sonvico, avant de rappeler que l’ouverture de la pêche à la truite aura lieu le 9 mars. Les férus de carnassier, eux, pourront taquiner le brochet dès le 27 avril. À vos cannes ! 

Un label « Hébergement pêche »

Pour séduire un vivier de pêcheurs toujours plus nombreux, la fédération de Pêche de Côte-d’Or a attribué depuis 2016 le label « Hébergement pêche » à 15 logements du département. Créé à l’initiative de la fédération nationale et en partenariat avec plusieurs organismes de tourismes (Gîtes de France, Abritel, Clévacances) ce label permet aux pêcheurs de trouver la perle rare pour s’adonner en toute quiétude à leur passion. Pour être labellisé, l’hébergement doit disposer d’un local spécifique sécurisé pour le stockage et le séchage du matériel de pêche ainsi que d’un dispositif permettant la conservation d’appâts vivants (bac à vifs). « Évidemment, le logement doit se trouver près d’un joli coin de pêche et éventuellement près de loueurs d’embarcations. La qualité des sites est un critère indispensable », précise le président de la fédération, heureux de voir que cette offre trouve son public.

Le gîte La Petite Forge, situé à Buffon, est labellisé « Hébergement pêche ». © D.R.