Bras armé événementiel de la métropole à travers le Parc des expositions et congrès, Dijon Bourgogne Events prépare une Foire mémorable du 31 octobre au 11 novembre. Jacques Delaine, son nouveau directeur général, passe à table.
La SPL Dijon Bourgogne Events est née en mars 2023 pour exploiter le Parc des expositions et congrès de Dijon. Gagne-t-elle bien sa vie depuis ?
Jacques Delaine : La SPL Dijon Bourgogne Events n’a que 18 mois d’existence ; elle est donc encore dans une phase de lancement, mais les premiers résultats sont très encourageants. Les indicateurs de performance montrent une bonne dynamique et nous sommes en ligne par rapport aux prévisions de notre contrat de Délégation de Service Public. Il ne faut pas oublier que ces résultats sont d’abord le fruit du travail d’une équipe formidable au service de nos clients. Son engagement au quotidien et son professionnalisme reconnu font de DBE un lieu réputé, salué par la profession. Il est bien entendu trop tôt pour faire un bilan de 2024, mais nous sommes résolument optimistes pour l’avenir.
Dijon s’installe dans le paysage événementiel national voire international. En quoi les planètes sont-elles alignées pour bien faire votre métier ?
Dijon bénéficie de nombreux atouts pour réussir dans le secteur événementiel : d’abord sa situation géographique centrale en France, ensuite un fort ancrage culturel et gastronomique reconnu à l’international et la présence sur le territoire métropolitain de filières d’excellence. Les différents acteurs mis en place par Dijon métropole, Dijon Bourgogne Invest, l’Office du Tourisme et Congrès, et plus récemment le Bureau des Congrès jouent avec nous un rôle clé dans la promotion et le rayonnement de Dijon sur la scène nationale et internationale. Cette synergie illustrée par la récente mise en place de la marque Dijon Bourgogne doit nous permettre de capter des événements d’envergure et par conséquent de renforcer l’attractivité de notre territoire. L’arrivée prochaine du Conseil départemental en qualité d’actionnaire de la SPL (ndlr, à hauteur de 10 %) aux côtés de la Ville et de la Métropole dont nous nous félicitons, participe pleinement de cette ambition commune.
Privilégiez-vous certaines filières stratégiques ?
Tous les événements sont les bienvenus à Dijon Bourgogne Events ! Qu’il s’agisse d’une réunion de 30 personnes ou d’un congrès à plusieurs milliers de participants, nos équipes s’adaptent. Notre stratégie de développement est naturellement en cohérence avec les filières d’excellence de la métropole dijonnaise : la santé, l’agroalimentaire, le numérique pour ne citer qu’eux. Nous continuerons notre développement d’évènements BtoB avec pour objectif d’accueillir encore plus de congrès majeurs tels que l’OIV (Organisation internationale de la Vigne et du Vin), la SIM (Société de l’Industrie minérale), les Journées Hydrogène… et BtoC pour multiplier les rendez-vous avec les Dijonnais, les Côte-d’Oriens et plus largement les Bourguignons au cours d’un événement majeur par trimestre.
C’est un serpent de mer, ou plutôt de centre-ville : le positionnement du parc est-il un atout, un handicap, ou un peu des deux ?
Indéniablement un atout. Le fait d’avoir depuis très longtemps défendu son positionnement démontre une vision dans un monde qui change. Les déplacements doux développés dans le cadre de la transition écologique sont à la mode. À 8 minutes en tram depuis la gare SNCF et à proximité d’un parc hôtelier de près de 1 000 chambres accessibles à pied sur les 5 000 que compte la métropole, notre équipement permet une accessibilité et la possibilité de profiter du centre-ville. Aujourd’hui, 50% des visiteurs viennent en tram et nous travaillons depuis quelques années en partenariat avec DiviaMobilités.
Le renouveau du parc des expositions est à l’ordre du jour, qui plus est sur fond de transition écologique…
Les études préalables sont en voie d’achèvement ; le préprogramme et le programme sont en cours d’élaboration, lesquels sont le fruit d’une réflexion conduite par les équipes de Dijon Bourgogne Events, de la Métropole et de la Splaad en tenant compte de différents paramètres : la transformation des métiers de l’événementiel, l’adaptation de l’équipement aux nouveaux usages et formats des événements ainsi que les attentes des clients. Cette transformation intégrera naturellement l’ensemble des exigences liées à la transition écologique comme le photovoltaïque, la gestion technique centralisée, l’intelligence artificielle…
Events, Invest, Tourisme & Congrès… « Dijon Bourgogne » se décline en trois marques. Quelle synergie en espérez-vous ?
Bien évidemment, des synergies s’opèrent aujourd’hui entre les différents acteurs de la marque Dijon Bourgogne ; elle se traduisent notamment par des échanges très réguliers entre nos collaborateurs, au service d’une même ambition : le rayonnement de notre territoire. Nous ne sommes qu’au début de l’histoire !
DBE est l’organisateur ou co-organisateur de plusieurs manifestations, dont l’incontournable Foire. En quoi est-ce un savoir-faire différent ?
Premier événement économique et populaire de la région, la Foire est un marqueur fort de la vie dijonnaise, ce qui nous rend fiers et nous oblige à la fois. Elle exige une capacité à coordonner une multitude d’acteurs : plusieurs centaines d’exposants, les prestataires techniques, la sécurité, le gardiennage, les partenaires, les intervenants des animations, sans oublier un visitorat diversifié. À côté de notre rôle d’organisateur, notre métier consiste également à accueillir des événements tout au long de l’année ; leur préparation implique une collaboration étroite de nos équipes commerciales et techniques dédiées avec l’agence événementielle prescriptrice ou directement avec le client. Dijon Bourgogne Events compte 30 collaborateurs répartis entre services commerciaux, techniques et supports (finances, communication ou événementiel).
L’édition centenaire de la Foire a été unanimement saluée, avec 400 exposants et près de 154 000 visiteurs. Peut-on encore améliorer la recette ?
Le succès de la Foire de Dijon repose sur une alchimie mêlant 80% d’exposants fidèles qui reviennent chaque année, 20 % de nouveaux, un programme d’animations pour tous riche et varié qui s’est considérablement étoffé lors de la dernière édition, une forte présence des institutionnels : Dijon Métropole, le Département, les chambres consulaires, des professionnels des métiers de bouche, des associations sans oublier les nombreux bénévoles à l’image de l’Amicale des cuisiniers de Côte d’Or. L’enjeu est d’anticiper les évolutions et tendances pour que l’événement reste attractif et pertinent. La recette repose sur travail qui s’effectue tout au long de l’année : la fidélité des exposants et des partenaires qu’il convient de cultiver, la quête de nouveautés (lire encadré) grâce à de la veille et des actions de prospection, la capacité d’adaptation et la créativité de nos équipes pour construire un programme d’animations suffisamment diversifié afin de répondre aux attentes de tous les publics. Nos clients ne viennent plus à la foire, ils viennent vivre une « expérience foire ».
Sur un plan plus personnel, en quoi ce challenge DBE, après une vie de « bâtisseur », était-il motivant ?
Le point de départ de ma venue à Dijon Bourgogne Events vient d’une idée de François Rebsamen, qui est parti du fait que notre métier s’apparente à celui de constructeur-promoteur que j’exerçais jusqu’à présent (ndlr, notamment pour le groupe Eiffage et plus spécifiquement le projet de Cité de la Gastronomie). Cela ne m’a pas étonné de sa part et je n’ai pas eu la moindre hésitation. À peu de choses près et toutes proportions gardées, nous construisons et faisons la promotion d’événements de la même manière qu’un équipement comme la Cité de la Gastronomie. Les travaux de transformation d’ampleur qui s’annoncent légitimaient aussi le choix et l’expérience d’un ancien dirigeant du secteur de la construction-promotion.
Enfin, qu’évoque la Foire pour le Dijonnais que vous êtes ?
En effet natif de Dijon, mais ayant été souvent éloigné du fait de ma profession, je confesse ne pas être venu chaque année à la foire. Mais à partir de maintenant, vous l’imaginez bien, je vais me rattraper !
