À Nuits-Saint-Georges, le petit monde de (By) Georgette

Entre coworking et table locavore, l’hôtel Kyriad de Nuits-Saint-Georges surfe sur son concept By Georgette. Sa directrice Gaëlle Kruger dévoile quelques aspects de cet art de vivre à la nuitonne.

Elle commence à avoir sa petite réputation, la Georgette. À Nuits, on dit que cette pimpante mamie-gâteau nous accueille toujours les bras ouverts, que l’on soit un « worker » sérieux ou un simple touriste en transhumance. Cette personnalité colle bien à l’hôtel Kyriad et à sa table. Exit le Saint-Georges de la fin des années 80. Après un relooking impressionnant en mars 2019, l’établissement à portée d’autoroute a « complètement installé son identité, plus en phase avec son époque, plus proche des Nuitons aussi, qui nous ont adoptés », apprécie Gaëlle Kruger. Passé la tempête sanitaire, la capitaine du navire a retrouvé avec bonheur des eaux plus clémentes. Cette Troyenne s’est installée tout près, en famille, et a pris le temps d’appréhender son environnement. Nuits-Saint-Georges est un pays de bonne chère, où le faux-pas gourmand est interdit : « La ville a sa vie propre, ses traditions, et on peut considérer qu’elle est le nouveau trait d’union entre Cité de la Gastronomie de Dijon et Cité des Climats de Beaune », théorise l’hôtelière, doublement impliquée dans le club hôtelier Beaune Côte et Sud et auprès de l’Umih Côte-d’Or. 

Georgette l’épicurienne

Son associé Nicolas Chambon est un professionnel reconnu sur la place, exploitant de l’Ermitage de Corton, autre belle adresse à Chorey-lès-Beaune. « On s’est tout de suite entendus sur la vision du site », rembobine l’intéressée. « D’un côté, nous avons voulu offrir les prestations en phase avec une population qui bouge et travaille hors des bureaux conventionnels. De l’autre, réveiller une cuisine d’antan, locale et savoureuse, en hommage aux mères cuisinières. » 

Le chef Arnaud Barande est le dépositaire de cet état d’esprit. Ses plats canailles (tête de veau le jour de notre venue) sentent bon le fait maison (le petit logo est toujours sur l’ardoise) et assument un positionnement local, bien avant la mode post-covidienne. La truite saumonée du Châtillonnais nage alors dans un bouillon aux agrumes, avec des petits légumes de Ladoix-Serrigny. Puis vient le carpaccio de fruits frais et son sirop à la vieille prune Védrenne. Sur place, un petit potager montre l’exemple et complète les approvisionnements. Ajoutez à cela une carte des vins qui fait honneur à la région et Georgette devient la plus épicurienne des Nuitonnes. 

Les espaces joliment agencés de l’établissement font le reste. La salle, d’une capacité de 100 couverts, « est naturellement compartimentée pour faire cohabiter une typologie de clients très différente. D’où qu’il vienne, quoi qu’il fasse, chacun se sent à l’aise ici ». Cette maxime vaut en premier lieu pour la clientèle professionnelle. Georgette est particulièrement à l’aise sur le terrain des séminaires, coworking et autres événements de la vie d’une entreprise. Concours de pétanque, initiation à la dégustation, montage de tonneau en équipe, barbecue dans le jardin, quiz musical… « Nous sommes ouverts à toutes les demandes événementielles, avec des équipes formées pour ça », fait valoir la directrice, soucieuse d’être « le premier partenaire de ces moments de bien-être collectif ». 

Georgette au travail

48 belles chambres (double, triple et quadruple) sont là en cas de besoin. Espace coworking lumineux, salles de réunions, jeu d’arcade et babyfoot rétro (le seul vestige maison), permettent aussi de construire sa journée comme un roman, un peu à la manière des aventures de Martine : Georgette en séminaire, Georgette en coworking, Georgette à l’apéro, Georgette à la pétanque, Georgette à la bonne franquette, etc. « Récemment, nous avons accueilli deux auto-entrepreneuses, réagit Gaëlle. L’une venait de Genlis, l’autre de Beaune. Plutôt que travailler en visioconférence, elles ont fait le choix de se rejoindre à mi-chemin et, tant qu’à faire, dans un endroit sympa. Elles se sont tellement bien senties que nous les avons gardées à déjeuner, puis pour l’apéritif. » Tout juste auraient-elles voulu piquer une tête dans la piscine. Mais bon, en plein mois de mars… faut pas pousser Georgette dans les orties.