Arthur Deballon (AVS) sur la voie des stands

Des locaux vastes et bien entretenus. Des machines performantes. Un assemblage de métiers artisanaux au service de la communication visuelle. Sagement, sans se défaire de la proximité, le petit royaume d’AVS se projette aussi sur l’activité de stands. Arthur Deballon est en bonne voie.

Le dirigeant d’AVS, au cœur de son atelier rue de la Brot, dans la zone d’activités Cap Nord à Saint-Apollinaire. Ici, une vingtaine d’artisans travaillent, de la couturière au graphiste en passant par l’opérateur de flocage véhicules. © Antoine Martel

Début mars, AVS reprend trois anciens salariés et un outil de production à l’entreprise fixinoise Bourgogne Enseignes. Stratégie agressive de développement industriel ? Mainmise sur de nouveaux marchés ? « Oh là, rien de tout cela, rectifie aussitôt Arthur Deballon. Il s’agit juste de l’intégration d’un savoir-faire, d’une machine pour former des lettres qui nous permet de fabriquer en interne des enseignes. »

Le patron d’AVS sait où se situer. Cette entreprise, après tout, il l’a construite « step by step », dans un secteur hyper concurrenciel, avec un style personnel qui, on ne peut pas le nier, le positionne dans une place à part de la vie économique locale. Aux grandes phrases pompeuses et au style golden boy, il préfère la formule directe, le jean et la tignasse bouclée.

Technico-commercial d’AVS

Pourtant, sous sa présidence, l’association Cerclecom ne chôme pas. Leader opérationnel du petit monde local de la « com », il a récemment rassemblé 400 personnes à la soirée des trophées organisée à La Vapeur. Dans cette affaire, l’apport technique et l’engagement d’AVS sont tout sauf neutres. Le Landernau communiquant de la Bourgogne-Franche-Comté ne s’y trompe pas. Le style « Arthur » est décontracté mais diablement efficace.

Entre les murs flambant neufs de sa fabrique à solutions, l’esprit est le même. Pour le comprendre, il suffit de boire un café au bar du truck planté au milieu de l’atelier. AVS fonctionne comme un groupement d’artisans répartis harmonieusement. À chacun sa machine et son cahier des charges. Couturière, chaudronnier, pilote machine, poseur, opérateur d’atelier, graphiste, décorateur sur véhicule, manager et, c’est inévitable, administratif : ils sont les maillons d’une chaîne humaine de 25 personnes qui fait le pari de l’accumulation des talents complémentaires.

Puis, au bout du bout de la chaîne, revoilà Arthur. Sans complexe, il se dit technico-commercial et super deviseur de l’entreprise. Explication : « Nous sommes au contact des clients locaux, sur le terrain, de A à Z, sans autre objectif que de parvenir à une proposition complète, car nos clients sont les concepteurs de leurs projets, ils nous fournissent le cahier des charges puis nous donnons vie à l’ensemble. »

Toujours au bout du fil

Vu sous cet angle, tout à l’air simple. De l’Arthur dans le texte. Dans les faits, 300 000 euros viennent à nouveau d’être investis dans une machine pour le pliage, la découpe, la soudure et l’acquisition d’un nouveau camion nacelle pour la pose. La force d’AVS, c’est de répondre à tous les besoins sur la petite et moyenne série, du marquage d’un véhicule (ou d’un tramway !) à la décoration d’une façade en passant par la pose d’une enseigne lumineuse.

AVS, c’est 2,8 millions d’euros de volume d’affaires pour 900 clients actifs et environ 3 000 commandes. Faites le calcul, à peine 1 000 euros en moyenne par facture. « De l’épicerie fine », assume le boss. Un panneau, un bout de roll-up,  un peu de PLV pour un salon, le tôlier en personne est au bout du fil. Ses clients le disent : « Arthur ne nous appelle jamais mais il nous répond toujours. » Une constance confirmée en haut lieu. L’intéressé confesse faire lui-même sa relance client !

Une nouvelle étape se construit malgré tout sur la planète AVS. Son nom : AXO Agencement. Conception, fabrication et installation de stands, la demande est croissante. Elle induit le stockage, une activité dévoreuse de surface. Arthur Deballon constate la part de plus en plus importante que prend ce secteur de l’activité. Il a dans ses cartons le projet de création d’un bâtiment, avenue de Stalingrad. Avec un investissement à la clé de l’ordre de 1,5 million d’euros. L’artisan en a encore sous la pédale. La voie des stands s’ouvre à lui !