Avant/après : à Chalon, la nouvelle jeunesse de la tour des Aubépins

Édifice symbolique de la reconstruction du pays au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la tour des Aubépins (Chalon-sur-Saône) a gagné sa seconde jeunesse sur l’autel de l’écorénovation. Le syndic de l’immeuble Neyrat Immobilier en a été le maître d’œuvre. Récit d’une histoire immobilière qui se réécrit.


La tour des Aubépins avant (à gauche) et après (à droite) les travaux d’embellissement et de rénovation thermique qui se sont achevés en septembre dernier. © D.R.

L’après-guerre et son lot d’urgences, dont l’habitat. Ainsi naît la cité des Aubépins-Tuileries. De 1954 à 1961, une vingtaine d’immeubles permettant de loger près de 1 400 foyers jaillissent du sol. L’idée est alors de créer un espace de vie important autour d’un parc central, un espace sans voitures au milieu. Ce quartier hautement symbolique de l’histoire chalonnaise évoque dans toute sa verticalité la dimension industrielle de la ville, et l’exode rural qui en a découlé. De nombreux campagnards sont venus de Bresse et d’ailleurs s’y installer. Réputés pour leur sérieux et leur engagement, ils vont gagner leur vie en allant pointer dans les usines de l’agglomération.

Tout se transforme

60 ans plus tard, le monde a bien changé. Comme toujours, l’habitat en épouse les aspirations. On parle désormais de réemploi de matériaux, de réarchitecture et de reconstruction verte. La crise sanitaire accélère à sa façon le processus. Les Aubépins ont vu tomber plusieurs immeubles ces dernières années, mais la tour tient bon. Inaugurée en 1961, elle est la dernière du programme initial. Poste, crèche, coiffeur, boulangerie et petit centre commercial en font le lieu de vie de cette ville dans la ville, à la pointe sud du quartier.

Malgré d’évidentes « problématiques de chauffage et de structure qui gangrénaient son fonctionnement », cette tour fièrement plantée prend garde mais ne se rend pas. En 2015, ses copropriétaires ont fait appel à Urbanis, le spécialiste local de la requalification de l’habitat ancien pour conseiller et assister la maîtrise d’ouvrage confiée à Neyrat Immobilier, le syndic de l’immeuble. La collaboration est fructueuse. Le projet intègre le plan d’intérêt général mis en place par le Grand Chalon. C’est la première copropriété privée de Bourgogne-Franche-Comté reconnue par le CPE (Contrat de performance énergétique), qui « garantit une baisse des consommations de chauffage de 44 % ». Un engagement qui n’a rien de fantaisiste. En cas de non respect des objectifs, des pénalités sont prévues à l’endroit du groupement en charge de travaux et de la maintenance.

Rien ne se perd

Le 4 décembre 2017, les clés du chantier sont confiées à l’entreprise BLB, après vote de l’assemblée des copropriétaires et confirmation des prêts collectifs. Les travaux commencent au début de l’été 2019. La crise sanitaire en modifiera un peu les plans, notamment pour les fenêtres. Présent du début à la fin du chantier, « Neyrat Immobilier réceptionne les façades face à face, en montant sur les échafaudages pour s’assurer de la qualité du travail », commente Anthony Chassin, le responsable écorénovation de l’agence. Cette dernière est sur tous les fronts puisqu’elle assure « également le remboursement de l’écoprêt à taux zéro obtenu par la copropriété durant les 15 ans à venir ».

Au bout du compte, la coordination et la bonne entente entre les principaux acteurs de cette résurrection (copropriétaires, Neyrat Immobilier, Urbanis, Grand Chalon et BLB) aura été déterminante dans la réussite du projet, financé à hauteur de 60 % par des aides (Région, Communauté d’agglomération, Agence nationale de l’habitat…). Tant et si bien que Neyrat Immobilier s’est engagé dans une autre mission similaire concernant 130 logements. Et d’autres suivront, tant la rénovation énergétique est cruciale de nos jours. En principe, rien ne se perd, tout se transforme, comme dirait Lavoisier. Surtout quand c’est tout à la fois pour le bien des habitants et la protection de l’environnement.