À Chalon, le musée Denon déconfine les trésors des réserves

Les incertitudes sanitaires poussent les musées à adapter leur programmation. À Chalon-sur-Saône, le Musée Denon a eu l’idée d’aller puiser dans les trésors de ses réserves pour dévoiler des pièces étonnantes, peu ou pas vues antérieurement. Le résultat vaut le coup d’œil !

Évidemment, pas grand-chose ne semble rapprocher une crosse d’évêque en ivoire d’un poignard incrusté d’argent (quoique, à certaines époques…), ni Elisabeth Stuart, reine de Bohême, de cette bonne ville de Dieppe. Et pourtant, le Musée Denon de Chalon-sur-Saône a trouvé moyen de les rassembler au sein d’une même exposition intitulée « Trésors déconfinés« , qui se tiendra du 12 septembre au 10 janvier prochain.

« C’est un petit clin d’œil au déconfinement, qui nous a permis de plonger dans nos réserves, fortes de 25 000 objets archéologiques et de 11 000 sculptures et peintures, pour y sélectionner un ensemble de pièces et d’œuvres éclectiques, couvrant une immense période allant du néolithique au XXe siècle« , précise Audrey Lebeault, en charge de la communication du musée.

 

Une sélection sensible et éclectique

L’exposition reste compacte, comme rassemblée sur elle-même, en écho aux réserves où sommeillent d’ordinaires les pièces dévoilées, « certaines pour la première fois, d’autres que l’on montre très rarement« , promet-on. C’est tout naturellement que le choix rappelle les forces d’un musée d’excellence, disposant d’un fonds archéologique considérable, et d’un fonds artistique de valeur. La crosse dite de Saint-Loup, une merveille d’ivoire d’éléphant et bronze, fabriquée à la fin du XIIe siècle, impressionne par sa patine, acquise au gré des innombrables processions qu’elle a vécues. Extraites du trésor de la sépulture de Balleure, des fibules du Xe siècle dévoilent la finesse de l’orfèvrerie à l’époque de la scission de l’Empire romain. 

Bien sûr, l’exposition n’oublie pas la peinture et la sculpture. Plusieurs dessins et esquisses sont exposés, notamment de Greuze, ou encore de Jean-Baptiste Hilaire. « Ces pièces ne peuvent être exposée que quelques mois par an, pour en assurer la bonne conservation« , précise Audrey Lebeault. L’exposition est également l’occasion de faire passer un message plus sociétal, à travers la sculpture d’Hélène Bertaux, « Le printemps » : un buste de femme, en marbre rehaussé de feuilles d’or, et sa coiffe ailée, symbole de liberté. « Hélène Bertaux s’est distinguée par son combat pour la reconnaissance des femmes artistes, c’est une manière de lui rendre hommage« , note Audrey.

Jean-Baptiste Hilaire, Deux Turcs assis,
seconde moitié du 18e siècle, pierre noire, plume et encre noire sur papier vergé,

© Musée Denon, Chalon-sur-Saône

En pratique 

Musée Vivant Denon, 3 rue Boichot (entrée par la place de l’Hôtel de Ville) 71100 Chalon-sur-Saône – 03 85 94 74 41 [email protected]

Ouvert tous les jours (9h30–12h > 14h–17h30) sauf les mardis et jours fériés

Entrée libre

Des visites commentées de l’exposition Trésors déconfinés sont proposées les 19 et 20 septembre à l’occasion des Journées du Patrimoine. Elles auront lieu le samedi et le dimanche à 10h, 11h, 12h, 13h30, 14h30, 15h30, 16h30 et 17h30. Durée de la visite : 30 min. Gratuit. Jauge limitée à 9 personnes. Inscriptions à partir du 14 septembre au 03 85 94 74 41.