Alors, chouette ou hibou ? Dijon aimerait savoir…

Véritable emblème de Dijon, porte-bonheur de grande notoriété, guide touristique en chef, la chouette est une star. Pourtant, certains doutent de sa véritable identité. Elle serait un hibou selon eux. Fichtre !

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Par Eva-Marie Debas
Rubrique « Chouette Secret »,
en partenariat avec l’office de tourisme de Dijon

Difficile de l’ignorer tant les touristes en font une grande destination de pèlerinage à Dijon. Accrochée au flanc nord de l’église Notre-Dame, la chouette veille depuis des siècles sur la rue qui porte désormais son nom.

La légende veut en effet que l’animal emblématique de la cité ducale exhausse les vœux de celles et ceux qui la touchent de la main gauche, côté cœur. Ce rite explique en partie que la statuette est aujourd’hui usée et patinée. Mais elle a aussi été la victime de la bêtise humaine, en 2001, frappée à coups de marteau. Malgré une restauration effectuée dans les règles de l’art, elle aura laissé quelques plumes dans cette sordide affaire… et le côté gauche de sa tête.

Mais alors, d’où vient la chouette ? Si les hypothèses sont légion, aucune n’a de fondement historique exact. Curieusement, les historiens rejettent l’idée d’une chouette porte-bonheur. Autrefois, l’oiseau était au contraire le signe du malheur. On en accrochait parfois à sa porte pour éloigner les mauvais esprits. Aussi, cet oiseau de mauvais augure est-il sculpté dans la partie qui ne voit jamais le soleil. Il symboliserait les religions antiques, païennes et juives qu’il fallait rejeter hors de la lumière divine, donc en dehors de l’église, pour favoriser l’avènement de la religion catholique.

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Rue du hibou ? Bof…

Archi chouette

Pour d’autres en revanche, il serait le symbole fétiche d’Athéna, déesse grecque de la sagesse, qui aurait accompagné l’édification de Notre-Dame et guidé les compagnons sur le chantier. Une hypothèse qui ne manque pas de sens. Au Moyen Âge, l’église était le lieu des affaires municipales et abritait nombre d’hommes « sages ».

Plus anecdotique, quoique, on dit aussi que l’architecte de l’église se serait appelé Chouet et aurait signé son travail d’une sculpture rappelant son nom. Poussant l’analogie à son paroxysme, il aurait même recueilli, soigné puis gardé avec lui une chouette à l’aile cassée avant de l’emmurer dans la pierre à sa mort. Le vandale de 2001 aurait-il voulu vérifier ?

Le volatile a encore d’autres mystères sous son aile. En le regardant de près, on aperçoit deux petites oreilles qui pointent. Soit le signe distinctif d’un hibou, voire d’un grand duc. Après tout, le hibou ne prévenait-il pas autrefois les habitants en cas d’incendie dans les granges ? Et s’assurait ainsi une belle réputation de porte-bonheur…

* Pour en savoir plus, amusez-vous à faire le parcours de la chouette en 22 étapes.