CPME : booster n’est pas jouer !

Beaucoup d’entreprises ne trouvent pas de repreneurs à cause de la discrétion qui entoure de manière obsessionnelle ce genre de situation. Avec le « booster », à la demande de la CPME, l’avocat Eric Seutet veut réveiller les attentions et provoquer de nouveaux déclics. Car une belle histoire ne mérite pas de s’arrêter là et l’action précédente n’interdit pas de jouer !

Eric Seutet, du cabinet Seutet & Avocats, rue Louis de Broglie à Dijon, met ses compétences au service de la CPME
pour favoriser les reprises d’entreprise. Et rompre avec les mauvaises habitudes franco-françaises…

Par Dominique Bruillot
Pour Dijon-Beaune Mag #66
Photo : Jonas Jacquel

Trop d’entreprises ferment leurs portes sans successeur ! » Las du constat, l’avocat dijonnais Eric Seutet a décidé de partir en croisade contre cette fausse fatalité qui doit beaucoup aux habitudes françaises. C’est même la CPME de Côte-d’Or qui lui a confié l’animation d’un atelier « booster », nom donné à un espace où les candidats à la reprise seront chouchoutés comme les êtres rares et précieux qu’ils sont.

« La confiance semble revenir »

À la base du problème, le chef d’entreprise lui-même. « La passion l’emporte sur la raison, il se sent immortel, analyse Eric Seutet. C’est ainsi que dans les terroirs, beaucoup de savoir-faire tombent dans l’oubli. » Le tout saupoudré d’une baisse de confiance elle-même salée par « la crise de 2007 et le quinquennat de François Hollande ». De là à dire que l’ère Macron tombe à point nommé, il y a un pas qu’on franchira avec prudence mais « la confiance semble revenir, c’est capital ». Surtout, pour libérer les instincts, il faudra vaincre les vieux démons. Le plus souvent, quand une entreprise fonctionne du feu de Dieu, on n’ose pas dire qu’elle pourrait être en vente, pour ne pas déstabiliser le personnel, la clientèle, la banque, les fournisseurs… « Vendre revient à créer une rupture de confiance », un mal très français.

Ne plus se terrer face à l’échec

À l’inverse, quand l’issue est entre les mains du liquidateur, celui-ci ne trouve pas grand-chose, dans notre système, qui le motiverait vraiment à faire la publicité de ses actifs et savoir-faire à vendre. Comme toujours en matière d’entreprise dans ce pays, on se cache de la réussite et on se terre définitivement face à l’échec. Mais les temps ont changé. Ou plutôt, ils vont changer. C’est ce que nous promet à sa manière le « booster », qui va s’intéresser directement à des « repreneurs potentiels ne sachant pas où aller ». On comprend bien pourquoi.

Le « booster », c’est donc un lieu de rencontre entre repreneurs et cédants. Aux premiers, souvent des cadres en quête d’une nouvelle vie, il garantit la discrétion et une mise en relation ad hoc ; aux seconds, il promet de créer les conditions d’une négociation sécurisée et réaliste.

Activation de la machine syndicale

C’est alors qu’on active la machine syndicale. Première étape de la transmission, un pacte de transmission justement, qui se concrétise par 5 heures d’expertises de toutes sortes, gratuites, et un anonymat possible. Mais pour faire venir le plus grand nombre de sources, la CPME active ses réseaux et tape dans la main de ses adhérents, des avocats, des experts-comptables et commissaires aux comptes, des spécialistes des chambres consulaires, des journalistes sans oublier des experts judiciaires. Tout un monde de l’information qui se concentre vers un seul but : faire en sorte que la belle histoire d’une entreprise continue. Au moment de notre entretien avec Maître Seutet, on apprenait d’ailleurs qu’une fonderie emblématique de la région et un ancien couvent transformé en hôtellerie de luxe dans une ville pas très lointaine étaient menacés de disparition, faute de publicité autour de leur faillite. C’est bien de cela dont on parle, de cette incapacité à rebondir, qu’il faut combattre avec fermeté, booster à l’appui.


Pour être « boosté »

Faites-vous connaitre pour pouvoir participer à une première « audition » par un jury d’experts à la rentrée ! Contactez Anne Erschens, secrétaire générale adjointe CPME Côte-d’Or : [email protected]