L’horlogerie de luxe franc-comtoise représentée au Prestige Auto Beaune

La première édition de Prestige Auto Beaune marie la voiture d’exception à l’horlogerie haut de gamme. C’est une façon élégante de convier la Franche-Comté en terres bourguignonnes les 1, 2 et 3 juillet. Deux marques prestigieuses en seront les ambassadrices : Utinam et Pequignet.

Faire du temps la Guest star de l’automobile qui va très vite, quelle bonne idée ! Dès sa première édition, Prestige Auto Beaune souligne sa singularité en convoquant l’horlogerie d’exception. Parmi les grandes marques qui seront là, il en est deux au moins qui sont régionales, Utinam et Pequignet. Et quand on dit régionales, on pense plutôt à la Franche-Comté, cette grande terre voisine qui sait donner l’heure.
L’Unesco a ainsi inscrit fin 2020 les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une élévation qui honore Besançon et l’arc jurassien. Deux des joyaux appartenant donc à la grande région « BFC » seront à Beaune tout début juillet, pour prendre part à Prestige Auto Beaune : Utinam et Pequignet.

Utinam, Besançon, la nouvelle horloge

Empruntant son nom à la devise latine de Besançon, Utinam (traduire par « tout ira bien ») signe avant toute chose son ancrage et son attachement au territoire bisontin. Une immersion au 117 Grande rue, pile poil face au musée du Temps, est un électrochoc. Philippe Lebru ne regarde pas en arrière. « J’ai voulu sortir de l’horloge de grand-mère », explique le créateur visionnaire de la marque.
Avec ses faux-airs de hipster, le patron d’Utinam voit même très loin. Avec lui la technologie devient subversive et créative, l’art fait le pari de rendre atemporels ces magnifiques objets qui, pourtant, sont les gardiens du temps. La boutique d’Utinam s’ouvre à d’autres marques uniques de montres, dont les locales Dodane, Humbert Droz et Unam. Son atelier, à l’arrière, fourmille d’activité. On peut même participer à la création de son propre modèle.

Surtout, Philippe Lebru est un horloger complètement barré qui permet par exemple à Pablito Zago, l’un des artistes contemporains dont on peut voir une grande œuvre à la Karrière de Villars-Fontaine, de sublimer des horloges pop-up. Le résultat est bluffant. L’univers de l’horloger fou n’a pas de limites.
« Créer une horloge comtoise contemporaine, une montre météorite, ou une montre qui tourne à l’envers, c’est se raconter », développe ce lauréat du concours Lépine (2005), qui multiplie les défis. La montagne bleue est un de ceux-là. À 9 mètres du sol, au cœur de Tokyo, une tonne de mouvements circulaires a été assemblée au-dessus d’un sol sismique, provoquant émotion et admiration chez les Japonais. « Il est 9 heures ici, il fait nuit à Besançon et une horloge franc-comtoise vient de naître au pays du Soleil levant », déclare alors Philippe Lebru, qui travaille actuellement avec son équipe sur un projet gigantesque dont sa ville sera la grande bénéficiaire en 2023. Mais chut, c’est encore en gestation. Tic, tac, tic, tac… il va falloir patienter.

Pequignet, Morteau, la référence

Pequignet et Morteau ne font qu’un. Pourtant, sans la ténacité et l’engagement de Dani Royer, ingénieur de formation et de trois autres cadres commerciaux de l’entreprise, cette dernière aurait pu disparaitre totalement. Après avoir connu le traumatisme d’une liquidation, Dani Royer et trois autres de ses camarades commerciaux ont courageusement racheté cette pépite du massif franco-jurassien pour la faire renaître.

Aujourd’hui, Pequignet peut voir le temps venir. Dani Royer en est toujours le directeur général, mais un investisseur industriel donne de la perspective au projet. Depuis 45 ans, le circuit court est une affaire entendue ici. « 90 % de nos fournisseurs sont dans un rayon de 30 kilomètres », confirme le dirigeant mortuacien. Une vingtaine de collaborateurs réalisent ces montres qui couvrent le marché haut de gamme sans, toutefois, se perdre dans des cimes inaccessibles comme le font certaines de leurs homologues suisses.

Pequignet c’est du made in France, du Made in Morteau pour ainsi dire, « et nous ne voulons pas être hors sol, nous voulons rester sur le segment premium », précise Dani Royer. Le succès est là, incarné par un réseau de 300 points de vente dans le monde et une production annuelle pouvant approcher les 4 000 montres. Pas plus délocalisable que la saucisse de Morteau, la manufacture est une fierté nationale… et régionale, prête à traverser le temps.