Joyeux festins de Bourgogne !

Festins de Bourgogne est à Marsannay-la-Côte depuis plus de quinze ans.  À l’aune d’un changement de logo, Evelyne Chapuis savoure l’évolution radicale du métier de traiteur et se régale de ses « petits bonheurs ».

Par Dominique Bruillot
Photo : Christophe Remondière

Evelyne Chapuis, aux côtés de sa directrice d’exploitation Séverine Langlois… et des délices de Festins de Bourgogne.

Festins de Bourgogne voit le jour en 1992 dans un petit village de 900 habitants, Chemilly-sur-Yonne, à 15 kilomètres de Chablis. Unis dans leurs affaires comme le sont les plats d’un grand banquet, Evelyne et Didier Chapuis créent dans la foulée une boutique. Et ça marche… Voilà comment se construit une vie d’entrepreneur. Étape après étape. En 2001, nos Bourguignons du nord, vont donc voir à Dijon ce qu’il est possible de faire.

Bien leur en prend. Dans une agglomération 300 fois plus importante que celle d’où ils viennent, nul ne peut nier le potentiel existant. Marsannay-la-Côte offre aussi une belle opportunité d’implantation, au bord de la très fréquentée route de Beaune. « Il y avait de quoi faire un laboratoire et une boutique, développer une véritable activité traiteur », résume la pragmatique Evelyne. Très vite d’ailleurs, les Icaunais de souche installés à Dijon et le bouche à oreille lui donneront raison.

Sensibilité asiatique

Aujourd’hui, Festins de Bourgogne va bien. « On a toujours fait la même chose, sur un produit de qualité, frais, nature, avec des touches de modernité », rappelle la patronne du site. Mais si Festins de Bourgogne rayonne, l’entreprise n’en change pas moins de logo. Alors, pourquoi ?

« J’avais envie de remettre de la couleur, de l’énergie, de la joie ! » C’est déjà un début d’explication, merci. D’ailleurs, le tout premier logo était vert, un choix voulu par le boss au départ. Depuis 2009, il était passé au rouge. Mais ce sont surtout les nouveaux modes de consommation qui provoquent des adaptations. « Il y a vingt ans, on faisait du saumon à l’oseille, maintenant, notre saumon est thaï et ça me plaît », s’amuse Evelyne.

Ce phénomène thaï habille ainsi une saint-jacques que l’on sert volontiers avec une polenta moelleuse au paprika fumé. Le quinoa, l’épeautre et tout un tas de produits venus d’ailleurs sont les nouveaux chouchous du gourmet. Pour les vegans, ce sera même risotto truffé avec des topinambours. Ringard hier, le potiron revient en haut de l’affiche et ses soupes cartonnent. Car telle est « l’évolution du goût du consommateur, avec beaucoup de sensibilité asiatique dans la demande ». Autrefois, les recettes tenaient longtemps sur la carte, ce n’est plus le cas, « les gens veulent du changement, il faut être agile ».

Evelyne Chapuis a donc projeté cette mutation sur la communication graphique de son entreprise, faisant le pari pour son enseigne de passer de « l’institutionnel carré à une typographie plus « manuelle », moins figée, plus agile justement. »

Les petits bonheurs

Exit en effet le temps des repas à rallonge, où manger était symbole de bonne santé financière et réussite sociale. Avec cette liste à la Prévert, plutôt riche en calories, du repas type d’une autre époque : amuse-bouche, entrée, poisson chaud, trou bourguignon, viande, salade, fromage, entremets, dessert et « pousse » si affinité. Ouf !

En 2017 un cocktail copieux organisé autour d’animations culinaires précède un rapide dîner composé d’une entrée, un plat, un fromage et un dessert. Le temps de repas est réduit afin de privilégier le temps passé à danser et s’amuser. « De plus en plus de consommateurs pensent locavore et santé », constate Evelyne Chapuis. Ce qui suppose une offre à destination du moment vécu. Du vite, du bien, du bon, du fin, des notes de gingembre et de coriandre par exemple, des saveurs « modernes ».

Moments choisis

Tout n’est cependant pas aussi caricatural que cela. Paradoxalement, dans le même temps, le traditionnel revient par la fenêtre de la cuisine. Un peu comme ce vintage tenace qui s’installe dans les courants actuels. Les cocottes sont à hue et à dia. Que vive la volaille de Bresse et les truffes ! Que chante dans sa Staub le filet de bœuf truffé et son foie gras en croûte sous la roche ! Que jaillisse sur la table familiale ces mijotés de veau aux cèpes et autre coq au chablis !

Le plaisir n’a heureusement pas de frontières. Tout est question de moments choisis, de circonstances, de jolies occasions dont la table est l’actrice principale mais pas forcément le cœur du sujet. Evelyne Chapuis en a fait une baseline pour Festins : « Les petits bonheurs ». Et compte bien sur cette offre « multi-sensorielle » pour guider les papilles des gourmands jusqu’à Marsannay.

Même si les livraisons sont possibles, elle a pour cela un bien bel argument : « En zone urbaine, de plus en plus de gens se font livrer. Or, derrière un ordinateur, on fait une commande pour régler un problème alimentaire. Je préfère que le client ait un échange humain, qu’il reparte plus heureux qu’en arrivant ; c’est bien pour cela que nous organisons des dégustations ! » Imparable.


Pour les fêtes

Petit conseil d’Evelyne Chapuis : « Un foie gras aux épices et à la rose pour son originalité ; un paleron de bœuf cuit 48 h dans une sauce au gevrey-chambertin avec un panier de légumes ; un filet de bar poêlé avait lait de coco, ananas et curry jaune pour les charmes de l’exotisme ; ou encore un chapon entier farci et truffé sous la peau pour vivre un grand moment. »

Festins de Bourgogne
23 route de Beaune à Marsannay-la-Côte
03.80.54.39.39 – www.festins.fr