Le comité Gastronomie et promotion des produits régionaux fête ses 40 ans !

Le comité « Gastronomie et promotion des produits régionaux » (GPPR) de Bourgogne-Franche-Comté fédère tout un territoire acquis à la cause du bien-vivre. Il fête ses 40 ans cette année et goûte pleinement à cette maturité, avec des événements prometteurs dont à la Cité de la Gastronomie. Interview entre la poire et le fromage avec sa directrice Marie Beneux.

Le socle du GPPR est franc-comtois. Le rapport entre Bourgogne et Franche-Comté s’est-il rééquilibré depuis, tant sur le terrain qu’au niveau de la perception générale ?

Du point de vue de la gourmande que je suis, et de ma casquette de directrice de cette structure en charge de la promotion des produits et de la gastronomie de la région, le rapport entre Bourgogne et Franche-Comté se résume à « complémentarité » ! Il n’y a qu’à voir le plateau de fromages et de salaisons, les accords majeurs des saveurs « œno-gourmandes » de ces deux régions naturelles pour mettre tout le monde d’accord ! De là à entrevoir un sentiment d’appartenance régional estampillé « BFC », peut-être pas encore…

Vous évoluez au plus près des chambres consulaires régionales (agriculture, commerce, métiers) et des filières. Sur quel modèle repose l’association ?

L’association compte environ 50 adhérents, dont 38 filières de produits, le pôle Vitagora, le CRT, l’Umih, les départements ainsi que les trois chambres consulaires régionales. Tous s’impliquent tant politiquement, via le conseil d’administration, que financièrement dans les quelques 50 actions annuelles du programme de promotion collective en région, et au-delà. En outre, la Région soutient et subventionne une part significative du programme d’actions du GPPR.

Cet anniversaire coïncide avec un retour fort à l’événementiel. Quel est votre menu ?

Un menu riche de rencontres, à commencer par notre présence à l’inauguration de la Cité de la Gastronomie et du Vin de Dijon, sur des festivals comme VYV et les Eurockéennes. Cet été, il y aura aussi la nouvelle Tournée solidaire #2 en Bourgogne-Franche-Comté à bord de notre food-truck ouvert aux chefs de la région, sans compter les actions à Omnivore Paris, au Week-end gourmand du Chat perché à Dole… Chaque week-end, nous avons au moins un rendez-vous. Il va y avoir du sport !

Le food-truck du GPPR a été un formidable atout, en particulier au plus fort de la crise sanitaire. Va-t-il faire des petits ? 

Vu le calendrier, les demandes et le capital sympathie de cette ambassade mobile signée Les Produits gourmands, il y aurait en effet de quoi se dédoubler ! Avant de lui « faire faire des petits », nous multiplions les déplacements et les animations pour être au plus près des « consom’acteurs » régionaux  et des touristes. Pour l’équipe du GPPR, les filières et les pros qui nous accompagnent dans nos actions, c’est un outil 100 % opérationnel et gage de visibilité.

Que placez-vous sur la nappe d’un pique-nique 100 % BFC ?

Pour ma part, j’aurais envie de comté, de jambon du Morvan ou de Luxeuil, d’un fromage de chèvre charolais, de crudités d’un producteur local avec une crème de Bresse assaisonnée de ciboulette, de rillettes de truite de nos rivières… Et pourquoi pas revisiter le « chique » du nord de la Haute-Saône avec sa miche de pain de campagne, un brillat-savarin frais et un spray de kirsch de Fougerolles, comme le faisaient jadis les paysans du coin. Un chardonnay de Bourgogne ou un jura bien frais pour accompagner le tout – avec modération – et bon appétit !

La BFC, c’est plus de 200 produits sous signe officiel de qualité et d’origine. Chacun a sa propre histoire. Laquelle mérite d’être mieux connue ? Et celle qui vous touche le plus ?

Le Bleu de Gex Haut-Jura (AOP) mérite d’être mieux connu. Ce bleu de montagne, doux, était déjà fabriqué par les moines de l’abbaye de Saint-Claude au XIIIe siècle. Il est à la fois subtil et puissant, onctueux et ferme : un gourmand paradoxe. Le Mâconnais (AOP), petit fromage chèvre aussi appelé « bouton de culotte », me touche particulièrement : son histoire est intimement liée à celle de la vigne du sud Bourgogne. Sa forme tronconique résulte du fait que les éleveurs – aussi viticulteurs – les moulaient le matin sans pouvoir les retourner la journée, car occupés dans les vignes.

La Cité de la Gastronomie soulève le couvercle d’un futur prometteur. Le GPRR a-t-il trouvé à Dijon son terrain de jeu ?

C’est une jolie marmite où se mêleront mille saveurs, notamment de la région. Comment ne pas s’y retrouver ? Les produits de Bourgogne-Franche-Comté y auront la part belle à différents niveaux : dans l’exposition permanente, les belles boutiques thématiques du Village gastronomique, l’impressionnante vinothèque, mais aussi sur l’espace de l’École des vins de Bourgogne et les tables des trois restaurants. Nous y ajouterons nos petites touches gourmandes à travers différentes animations, pour l’inauguration et tout au long de l’année.

On estime à 800 000 le nombre de personnes touchées chaque année par le GPPR. C’est beaucoup. Quelle est la recette, chef ?
En avez-vous encore sous le pied ?

La maxime « Ensemble on va plus loin » prend tout son sens au GPPR ! Le sens du collectif vaut à la fois pour la fédération des filières que nous représentons, mais aussi pour mon équipe. L’énergie déployée, la multitude d’idées, l’authenticité et l’envie de partage de chacun de mes collègues… Et nous pouvons encore progresser, c’est certain ! Pas forcément pour toucher plus de monde, mais pour le faire mieux. Notre « faire-savoir » doit être qualitatif, avec des actions parfois plus intimistes mais plus percutantes aussi.

Sur un plan plus personnel, vous avez mis la main à la pâte en décrochant un diplôme en boulangerie. Alors, heureuse ?

J’ai adoré ! J’ai vécu pleinement cette année de CAP en parallèle de mon boulot. Depuis quelques mois, le temps me manque un peu pour pratiquer, mais j’en éprouve le besoin régulièrement. J’y ai trouvé du sens, une autre forme de partage, la joie de faire avec ses mains, et aussi l’impression de mieux comprendre celles et ceux dont nous promouvons les produits. Je ne pense pas m’arrêter à cette expérience. L’appel de la pâte et de la pâtisserie est trop fort…