Sur les 38 biens français inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, la Bourgogne-Franche-Comté en compte huit, formant dix sites au total. De quoi « sortir chez soi » cet été, de la Loire aux Vosges saônoises en passant par le Morvan et les montagnes du Jura. Balade en images.
1. Les Climats du vignoble de Bourgogne (21)
« En Bourgogne, quand on parle d’un climat, on ne lève pas les yeux au ciel, on les baisse sur la terre », dixit Bernard Pivot. Depuis le 4 juillet 2015, entre Dijon et Santenay, plus de 1 200 de ces terroirs viticoles associant parcelle, cépage et savoir-faire ont été inscrits au Patrimoine mondial dans la catégorie des paysages culturels, comme œuvre conjuguée de l’homme et de la nature. Ici, le vignoble de Pommard en Côte de Beaune.
2. Basilique et colline de Vézelay (89)
En 1979, la basilique et la colline de Vézelay ont fait partie des cinq premiers lieux français à être inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. À cela, deux critères principaux : d’une part, la qualité architecturale de la basilique Marie-Madeleine, chef-d’œuvre de l’art roman bourguignon ; d’autre part, la puissance spirituelle de la colline de Vézelay, là où la chrétienté médiévale donna naissance à des manifestations diverses allant de la chanson de geste à la croisade.
3. Abbaye cistercienne de Fontenay (21)
Fondée en 1118 par saint Bernard de Clairvaux, c’est la plus ancienne abbaye cistercienne conservée au monde. Classé aux Monuments historiques français dès 1862, le site est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1981. Une inscription qui distingue autant la valeur exceptionnelle de l’ensemble abbatial, que son environnement naturel, un vallon préservé qui s’étend sur plus de 1200 hectares.
4. Fortifications et Citadelle Vauban de Besançon (25)
Inscrites depuis 2008 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco parmi douze autres sites représentatifs du génie architectural de Vauban, les fortifications bisontines comprennent la citadelle, mais aussi plusieurs autres ouvrages dans les quartiers de la Boucle (tour Notre-Dame, remparts de la gare d’eau, tours bastionnées, quai Vauban, porte Rivotte, porte Taillée) et de Battant sur la rive droite du Doubs (fort Griffon, glacis, tour Montmart, remparts du parking).
5. Prieuré de la Charité-sur-Loire (58)
« Fille aînée de Cluny » sur la route de Compostelle, la puissante abbaye bénédictine de La Charité-sur-Loire comptait une cinquantaine de filiales dans toute l’Europe. Au Moyen Âge, son église Sainte-Croix de Notre Dame était la seconde plus grande église de France après celle de Cluny. Comme 71 autres monuments en France, le prieuré a été inscrit en 1998 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, tout comme l’église Saint-Jacques d’Asquins et la basilique Sainte-Madeleine de Vézelay, également situés sur la Via Lemovicensis (voie limousine).
6. Saline royale d’Arc-et-Senans (25)
7. Grande saline de Salins-les-Bains (39)
La saline royale d’Arc-et-Senans (en haut), est l’œuvre de Claude Nicolas Ledoux. Sa construction, qui débuta en 1775 sous le règne de Louis XVI, est la première grande réalisation d’architecture industrielle reflètant l’idéal de progrès du siècle des Lumières. Elle est inscrite depuis 2009 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, en complément d’un autre site d’exploitation du sel ignigène (évaporation de la saumure par le feu) beaucoup plus ancien, celui de la grande saline de Salins-les-Bains (en bas), où « l’or blanc » est exploité depuis 7 000 ans.
8. Chapelle Notre-Dame du Haut à Ronchamp (70)
Pour concevoir cette chapelle atypique au début des années 1950, l’architecte Le Corbusier s’est inspiré à la fois de la mosquée algérienne de Sidi Brahim, d’une carapace de crabe pour les formes du toit, des vallons des Vosges toutes proches… À la fois lieu de recueillement et innovation architecturale majeure, la chapelle de Ronchamp est entrée au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2016 avec 16 autres œuvres de Le Corbusier, dont le complexe du Capitole à Chandigarh (Inde), le musée national des Beaux-Arts à Tokyo ou la Cité radieuse à Marseille.
9. Lac de Chalain (39)
10. Grand lac de Clairvaux (39)
Les deux lacs jurassiens sont inscrits au titre des Sites palafittiques (les palafittes sont des constructions sur pilotis qui servaient d’habitation lacustre aux hommes préhistoriques) depuis 2011. Ce bien sériel et transnational comprend 11 sites, dans les six pays de l’arc alpin, représentatifs des habitats préhistoriques de la période comprise entre 5 000 et 500 ans avant notre ère. Un bien culturel « invisible » dont le potentiel ne se dévoile qu’au terme de fouilles archéologiques.
À droite, le grand lac de Clairvaux. © DR