Le lapin fauve de Bourgogne, bête de Seine

Le vase de Sèvres a pour la cinquième fois consacré le lapin fauve de Bourgogne. A Paris, le Salon International de l’Agriculture confirme, à travers l’éleveur côte-d’orien Aimé Raulin, que cet animal est une bête de scène, ou de Seine puisqu’il s’agit de Paris. Et de table aussi.

Aimé Raulain + lapin fauve
Le lapin fauve – © photo : Clément Bonvalot

Sait-on seulement que le lapin fauve de Bourgogne est le roi de la cuniculture? Jamais un lapin, fut-il de taille moyenne, et de couleur fauve (cela s’entend dans sa dénomination), a réuni à lui seul les qualités de la table (il est particulièrement généreux) et de l’animal de compagnie (on le garde aussi pour ça). Il est un emblème historique de la Bourgogne, apprécié pour sa rusticité mais, cela n »est pas anodin, pour la finesse de sa chair.

Aimé Raulin s’en est fait l’expert. Pour la cinquième fois, le vase de Sèvres, symbole de l’autorité républicaine sur le bon goût français, l’a érigé en héros. Le prix du Président de la République a été attribué à cet éleveur et sélectionneur. Une femelle de son « harem » a été élue parmi 600 autres lapins présents au concours général des animaux du Salon de l’Agriculture 2015.

« Mes grands-parents étaient agriculteurs. Ce sont eux qui m’ont transmis un certain goût pour l’élevage ». Aimé Raulin a fait des études au lycée agricole. Malheureusement, la taille de l’exploitation familiale était insuffisante pour qu’il prenne la relève: « Je me suis orienté vers le métier de postier puis de responsable de la distribution du courrier. » Mais les passions de l’agriculture et de l’élevage ne l’ont jamais vraiment quitté. Lorsqu’il arrive avec sa femme à Montbard, il achète un verger où il installe ses premiers clapiers à lapins.

C’est en 1971, lors d’une foire agricole, que le coup de foudre entre Aimé Raulin et le « fauve de Bourgogne » se produit: « J’ai tout de suite été attiré par la couleur de l’animal, avec sa belle robe couleur caramel. » La puissance et l’élégance de cette race le séduisent également. Très vite, il acquiert ses premiers lapins, un couple reproducteur avec lequel il obtiendra rapidement des résultats lors des concours d’expositions agricoles.

« Le « fauve » est une race de notre terroir, reconnue pour la qualité de sa chair et que je suis fier d’élever » confesse Aimé Raulin. Mais sa passion a aussi demandé des sacrifices: « ça n’a pas toujours été facile sur le plan financier et ma vie de famille. Difficile par exemple de confier ses bêtes pour partir en vacances. »

Le Vase de Sèvres lui sera remis dimanche à Paris et viendra compléter sa collection de trophées déjà bien fournie. Pourvu que le Président ne lui pose pas… un lapin!