Ma nouvelle vie en Côte-d’Or #4 : Julie Meignen à Normier (Auxois)

Revenue d’Argentine pour l’Auxois de son enfance, Julie Meignen redécouvre une terre idéale pour les grandes escapades à cheval. Depuis sa ferme, entourée des siens, la maman d’Equi-Libra a plein de projets sous la bombe. Ma nouvelle vie en Côte-d’Or, épisode 4.

Le pigeonnier du XIe siècle et la petite chapelle sont les derniers témoins d’une autre vie. Jadis, une grande ferme templière occupait Normier, tout petit village d’une soixantaine d’âmes au cœur de l’Auxois. Julie Meignen a grandi ici, à quelques kilomètres de Vitteaux, au fil de l’Armançon, « avant que la vie ne m’en éloigne. » Et quelle vie ! Juriste de formation, trilingue promise à une belle carrière, elle débute sa carrière dans la diplomatie. Finalement « pas (s)on tempérament ». Julie a la tête ailleurs et déjà un pied à l’étrier : le grand-père élevait des chevaux de trait et elle a grandi sous la protection de Dinah, une adorable jument, « avec le goût des voyages grâce aux livres. Alors j’ai fait le grand saut… »

Elle devient cavalière professionnelle d’endurance, tire le fil d’une existence nomade entre le sud de la France et l’Argentine, où, avec son mari Manu, un musicien argentin, elle accompagne des touristes européens sur des longues découvertes au départ de Salta, au pied de la Cordillère des Andes. Le cheval est ici une affaire de culture et de cœur. « Nous voulions vraiment développer cet art du voyage, de la découverte, en profitant de la grandeur du pays », rembobine l’intéressée, dont l’activité sera finalement fragilisée par le Covid et la fermeture aux touristes pendant deux ans. « Nous sommes revenus en France pour présenter notre fils Lino à la famille, et c’est là que nous avons pris un nouveau virage. » 

« En 20 ans, la Côte-d’Or a tellement changé »

La ferme familiale de Normier n’attend qu’eux. « Mon père m’en parlait tout le temps », sourit Julie, qui retrouvera finalement sa région natale avec une impression totale de renouveau.  « Quand on a 17 ans, on ne pense qu’à partir. En 20 ans, la Côte-d’Or a tellement changé, et que dire du dynamisme du Morvan aujourd’hui. Alors je me suis dit pourquoi pas. J’avais besoin de retrouver mes racines, ça ne s’explique pas. Si mon fils n’avait pas été là, cela aurait sans doute été différent, mais me voici à nouveau Côte-d’orienne. » 

Bien dans son village, l’ex-juriste fonde Equi-Libra, une structure qui propose des circuits sur mesure pour de petits groupes, « des cavaliers aguerris la plupart du temps, qui viennent avec leurs propres chevaux ». Entourée de sa famille – cinq chevaux arabes en font partie – Julie s’intéresse à tout, de la biokinésiologie à la communication animale. Son riche vécu à cheval dans différents régions naturelles (Mercantour, Vercors, Cévennes…) lui fait dire que son département d’origine possède un formidable potentiel en ce qui concerne le tourisme équestre. « Il y a tellement à faire et à voir. J’aime emmener mes groupes à Flavigny-sur-Ozerain, faire une dégustation chez Pascal Laprée, l’éleveur spécialiste du canard à Mont-Saint-Jean… Mon activité dépend de ce tissu local d’hébergeurs et de producteurs. Le Morvan, et maintenant le Parc national de Forêts, sont de super terrains de jeux pour les cavaliers », s’enthousiasme Julie, qui reconnait toutefois que « les gens ont encore un peu de mal à aborder cette forme de tourisme ». 

Objectif grand raid

La cavalière ne lâche pas la bride, elle veut sensibiliser les collectivités et aiguise ses idées. « Je regarde nos voisins : l’Île de France et le Jura viennent de boucler un tour équestre de leur coin. En Côte-d’Or, on pourrait même imaginer rejoindre la Nièvre toute proche, pour ensuite suivre la Loire jusqu’à son embouchure. Je rêve de construire un grand raid de 4 à 6 semaines au cœur de l’été, en partant d’ici. Chacun pourrait prendre le train en marche, ce serait génial. » Dit comme ça, effectivement, cela donne envie de s’offrir un petit temps de liberté. Allez, en selle !

👉 esprit-equilibra.com

Les nouveaux côte-d’oriens accueillis aux jardins du Département
Vendredi 29 septembre, une centaine de nouveaux habitants ont participé à une journée d’intégration aux jardins du Département, rue de la Préfecture à Dijon. L’occasion de découvrir les différents acteurs culturels et économiques du territoire, et de visiter la salle des Séances du conseil départemental. Ce jour-là, le marché d’automne 100% Côte-d’Or était organisé dans ces mêmes jardins. Les néo côte-d’oriens ont donc pu découvrir les savoir-faire de nos producteurs.