Qui est Guillaume Koch, le nouveau directeur des Hospices civils de Beaune ?

En poste depuis le 1er octobre, le nouveau boss des Hospices civils de Beaune a pour lui un CV solide et le goût des bonnes choses. Guillaume Koch, 38 ans, s’inscrit dans une tradition hospitalière tout en sentant le potentiel d’un hôpital enraciné à son territoire. Sous la halle, cet Alsacien fan de bourgognes ne manquera pas une goutte du spectacle. Ce n’est pas son genre…

Guillaume Koch, nouveau directeur des Hospices civils de Beaune. © Jean-Luc Petit

Petite leçon de patronymie alsacienne pour commencer : ça se prononce « kor ». « Comme cuisinier en allemand », précise Guillaume Koch. L’intéressé admet justement avoir un joli coup de fourchette, en plus d’être un amateur de vin éclairé. Un atavisme gourmand qu’il doit à un père commissaire aux comptes et « un grand-père bouilleur de cru dans la vallée de la Bruche, qui nous a transmis la culture artisanale du schnaps ». S’gelt ! 

Depuis, lorsqu’il voyage, ce grand curieux coche systématiquement les belles adresses, comme récemment en Suède. Jeune étudiant en école de commerce à Reims, il a même failli embrasser une carrière de… critique gastronomique pour le Guide Michelin, au hasard de rencontres. Ce profil jouisseur et communicant, disons-le sans un gramme de malice, distingue donc le directeur des Hospices civils de Beaune de son prédécesseur, François Poher, parti profiter d’une retraite bien méritée dans la douceur du Gard après six ans en poste.

Les reins solides…

En dehors de l’assiette, Guillaume Koch est aussi un professionnel au CV impeccable, fondamentalement attaché à la fonction publique hospitalière. « Je ne me voyais pas passer ma vie à faire de l’audit ou du contrôle de gestion », résume avec le sourire ce diplômé des Hautes études en santé publique de Rennes, qui commencera donc sa carrière, à peine trentenaire, à l’hôpital Nord Franche-Comté, en tant que directeur des achats et de la logistique. Une fonction qu’il occupera plus tard, en 2017, au sein du CHU de Dijon. Du lourd, avec sous sa responsabilité une enveloppe de 30 millions d’euros d’investissements et deux fois plus en ce qui concerne le fonctionnement. Sans même parler de la gestion, quasi géopolitique, d’une crise sanitaire…

C’est lui que l’on choisira enfin, en 2021, dans le cadre de l’alliance hospitalière avec les établissements de la Haute-Marne, pour assurer la direction par intérim des hôpitaux de Langres, Chaumont et Bourbonne-lès-Bains. Des travaux d’Hercule dans une zone sinistrée, pour résumer.

Sous ses airs de ne pas y toucher, Guillaume Koch a les reins solides. En Haute-Marne, il était en première ligne d’un dossier brûlant, celui de la réorganisation hospitalière soutenue par le Département, la Région et les trois principales villes concernées (Langres, Chaumont et Bourbonne) face aux partisans d’un nouveau plateau technique au milieu du territoire, à Rolampont, au nom de l’accès aux soins. Pris entre deux feux, le directeur a eu quelques syndicats sur le dos et « 2 000 personnes dans la rue, avec des tracts qui faisaient de moi un assassin », assume le gestionnaire, pas rancunier. 

… et le cœur à l’ouvrage !

Aux Hospices civils de Beaune, le directeur veillera sur les intérêts de 1 500 personnes, des soignants au personnel administratif. Cet aspect humain est déjà « la première des priorités, qui plus est dans un GHT à la composition bien particulière ». Regroupant les hôpitaux d’Arnay-le-Duc, Seurre et Nuits-Saint-Georges, ainsi qu’un institut de formation pour infirmiers et aides-soignants et plusieurs Ehpad, Beaune est en effet l’établissement support du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) du Sud Côte-d’Or. Il recense 980 lits et fait état de 150 M€ de budget consolidé.

En lien permanent avec Marie-Catherine Moraillon, directrice par interim, et Alain Suguenot, président du conseil de surveillance et du GHT, Guillaume Koch découvre l’étendue de sa mission. L’humilité est l’ingrédient premier : « Être directeur d’un hôpital, d’un musée et de deux domaines viticoles entre Beaune et Nuits, cela change pas mal de choses. Il y a toute une portée symbolique, patrimoniale, qu’il faut conjuguer avec la vérité parfois moins poétique du fonctionnement d’un hôpital. »

Les dossiers chauds sont déjà sur la pile : nouveau bâtiment d’hospitalisation à l’horizon 2026, projets autour du grand âge en lien avec les Ehpad partenaires, destin de l’ancien hôpital nuiton, « et développement de notre pôle chirurgie, sur lequel nous pouvons mieux faire, notamment avec le CHU de Dijon », résume cet homme de concertation, qui apprécie déjà à Beaune toute une fourmilière en ordre de marche pour le grand jour fin novembre. Car si Sotheby’s assume la vente, « ce sont bien les Hospices et tout un personnel dédié qui mettent du cœur à l’ouvrage ». Sous la halle, le nouveau directeur ne perdra pas une goutte du spectacle pour la « Beaune » cause. Il confie d’ailleurs qu’il avait sérieusement envisagé, avec un ami fou de bourgognes, l’achat d’une pièce de vin, « sans nécessairement en faire la promotion, pour le plaisir ». C’eût été une sacrée entrée en matière. « Un jour peut-être », glisse le « directeur-cuisinier »… qui se donne donc une édition de Vente des vins pour apprendre tranquillement la recette ! 


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